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ÉTATS-UNIS

Un juge fédéral américain met un frein aux armes à feu en 3D

La justice américaine a temporairement suspendu, mardi, la mise en ligne de plans numériques permettant de fabriquer des armes à l'aide d'une imprimante 3D, une perspective qui avait ému une partie de la classe politique américaine.

Le pistolet "Liberator" créé à partir d'une imprimante 3D.
Le pistolet "Liberator" créé à partir d'une imprimante 3D. Robert MacPherson, AFP
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La justice américaine a bloqué, mardi 31 juillet, la diffusion sur Internet des fichiers d'impression de pistolets en 3D aux États-Unis. Le juge de district Robert Lasnik, du tribunal de Seattle, dans l'État de Washington, a estimé qu’une telle diffusion porterait atteinte à la sécurité des Américains, indiquant qu'il examinerait le dossier sur le fond lors d'une nouvelle audience le 10 août.

Saisi lundi en urgence, le tribunal fédéral de Seattle a fait droit à la demande des procureurs de huit États américains et de la capitale fédérale Washington, qui voulaient empêcher l'accès à ces plans. Les procureurs généraux de ces États et du District of Columbia avaient accusé le gouvernement fédéral d'avoir agi de manière arbitraire en concluant en juin un accord avec l'organisation texane Defense Distributed. Cet accord contestait en justice une interdiction de téléchargement émise par l'administration Obama en 2012.

Le procureur général de l'État de Washington, Bob Ferguson, avait souligné lundi que l'administration Trump n'avait fourni à ce jour aucune explication valable à sa décision du mois de juin.

Des schémas déjà “téléchargés des milliers de fois”

Selon cette décision, Defense Distributed avait été autorisé à mettre en ligne des schémas numériques permettant de fabriquer depuis chez soi une arme à partir d'une imprimante 3D. L'objet est en plastique mais fonctionne comme une arme bien réelle. Il est potentiellement intraçable et indétectable par les détecteurs de métaux.

"L'âge des armes téléchargeables commence réellement", promet le site du groupe, fondé par Cody Wilson, un libertarien âgé de 30 ans.

>> À lire : Cody Wilson, l’homme qui veut mettre des armes imprimées en 3D dans les mains de l’Amérique

Officiellement, la mise en ligne des programmes d'instruction devait intervenir le 1er août. Mais Cody Wilson a indiqué, mardi, au magazine Wired, qu'il avait déjà publié les schémas le 27 juillet. Et, selon la revue, ils ont déjà été "téléchargés des milliers de fois".

“Cela ne semble pas faire grand sens"

"Il est simplement fou de donner aux criminels les outils pour imprimer en 3D des armes intraçables et indétectables rien qu'en appuyant sur un bouton", s'est insurgée Barbara Underwood, procureure de l'État de New York, qui s'est jointe à la procédure devant la justice.

De son côté, Cody Wilson ne compte pas se laisser faire. "J'ai l'intention d'aller devant la justice", a-t-il déclaré à Wired. "Les Américains ont le droit incontestable de partager cette information".

Quant à Donald Trump, il a réagi de manière surprenante via Twitter mardi, semblant s'opposer à ce nouveau moyen de s'armer. "Je me penche sur cette affaire d'armes en plastique en 3D vendues au grand public. J'ai déjà parlé à la NRA (le principal lobby des armes à feu, NDLR), cela ne semble pas faire grand sens", a-t-il indiqué.

Les États-Unis, où environ 30 000 personnes meurent chaque année à cause d'armes à feu, sont déjà profondément divisés sur la question de la réglementation sur les armes personnelles, notamment à cause des nombreuses fusillades de masse, souvent perpétrées avec des armes achetées légalement.

Avec AFP et Reuters

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