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Découvertes

Cody Wilson, l’homme qui veut mettre des armes imprimées en 3D dans les mains de l’Amérique

Cody Wilson vient de gagner, devant la justice, le droit de mettre en ligne ses plans pour fabriquer des armes imprimées en 3D. Depuis 2013, ce Texan libertarien suscite un engouement international pour les armes open source.

Josh Blackman
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Crypto-anarchiste, étudiant en droit et créateur de Defense Distributed, une association de fabrication d’armes à feu open source, Cody Wilson vient de faire plier la justice américaine après trois années de procès. Bientôt, il pourra à nouveau mettre en ligne ses plans pour fabriquer des armes à feu non répertoriées par les autorités américaines.

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Reprenons l’affaire à son commencement. En 2013, alors âgé de 25 ans, Cody Wilson invente le "Liberator", une arme à feu entièrement conçue à partir de plastique. Hormis l’ajout d’un percuteur en métal, nécessaire pour rendre l’arme fonctionnelle, une imprimante 3D a suffi à l’étudiant pour réaliser son premier flingue.  

Un an plus tôt, à l’été 2012, Cody Wilson formait une association nommée Defense Distributed qui lançait immédiatement une campagne de financement participatif pour mettre en place un site internet permettant de télécharger des "pistolets imprimables". En deux mois, grâce à des dons via PayPal, Defense Distributed obtenait 20 000 $ de la part des internautes.

Ce qui a permis à Clyde Wilson de se payer une imprimante 3D à 8 000 $ et de lâcher les plans du "Liberator" sur le Web. "L’idée d’une arme imprimable sera réelle. Partout où il y aura un ordinateur, il pourra y avoir une arme", expliquait-il dans la vidéo de présentation du financement participatif.

La folie des armes open source s’empare du Web

Dans le sillage de la médiatisation de Cody Wilson, une vague d’intérêt pour les armes imprimées en 3D s’empare des bidouilleurs, libertariens ou passionnés d’armes de tous poils. Dans un article de 2014, Wired raconte ainsi qu’un "nombre croissant que forgerons numériques" ont profité de la "percée controversée" de Defense Distributed pour développer leurs propres armes imprimables.

A l’image du "Lulz Liberator", une adaptation de l’arme de Cody Wilson coûtant seulement 25 $ de plastique et ayant été réalisé avec l’aide d’une imprimante à moins de 2 000 dollars. Forbes, premier site à avoir couvert les inventions de Cody Wilson, obtenait une vidéo de démonstration de l’arme avec des munitions de calibre .380. Dans la foulée, c'est un Canadien, surnommé Matthew par la presse, qui affirmait avoir créé "la meilleure, le première augmentation au 'Liberator'" avec un fusil créé à partir des plans de Cody Wilson.

En août 2014, Yoshitomo Imura, japonais de 27 ans, était arrêté chez lui après avoir posté des vidéos sur YouTube montrant sa demi-douzaine d’armes à feu en plastique. Il semble que ses armes furent les premières à être produite en 3D hors du continent Américain. Le jeune japonais avait également inventé ses propres pistolets, comme le "ZigZag", montré dans la vidéo ci-dessous. Il ne possédait pas de munitions lors de son arrestation mais a été condamné à deux ans de prison.

D’autres histoires similaires ont parcouru les médias dans les mois qui ont suivi. Jusqu'en Angleterre, où le Guardian rapporte la "première saisie par la police d’armes de nouvelle génération" à proximité de Manchester. La police soupçonnait alors des gangs locaux d'être à l'origine des fabrications.

Bientôt, les armes en 3D partout aux États-Unis ?

Avec son site, ses plans et ses armes, Cody Wilson est considéré comme un des pionniers de ce mouvement dédié à la créations d’armes DIY. Mais lui-même n’a pas pu aller bien loin avec son site, Defcad.com.

Une semaine après avoir diffusé les plans du Liberator, l’U.S Departement of State lui demandait de fermer le site. Menacé d’être poursuivi judiciairement, il enterra ses projets avant d’attaquer, en 2015, le gouvernement américain en justice pour l’avoir privé de ses droits fondamentaux. C’est-à-dire les premiers et deuxièmes amendements de la Constitution américaine, la liberté de diffuser l’information et de porter des armes.

Après plusieurs années de procédure, la justice vient de lui donner raison. Les modèles d’armes à feu en 3D peuvent à nouveau être librement partagées sur l’Internet américain. Avec Defcad – autrefois nommé Wiki Weapons – il entend scanner et numériser un maximum de modèles pour créer une grande base de données. "Cette victoire est à considérer comme le véritable commencement de l'ère des armes à feu téléchargeables. Les pistolets et fusils sont tout aussi téléchargeables que la musique. Il y aura même des services de streaming pour les semi-automatiques", a-t-il déclaré. Angoisse.

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