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Découvertes

Google a supprimé son blog sans explication, il perd 14 ans de travail

Le blog de l'artiste américain Dennis Cooper, actif depuis plus de 14 ans, vient d'être supprimé par Google sans aucune explication. L'écrivain accuse Google de censure et vient de lancer une pétition en ligne.

opensource.com, Flickr
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Dennis Cooper a beau se revendiquer du punk, poster des photos légèrement chelous et écrire des livres tout en GIFs, il ne semble pas avoir grand-chose d'autre à se reprocher. Et pourtant, le 27 juin dernier, cet écrivain américain d’une soixantaine d’années vivant à Paris a eu la surprise de constater que son blog et son compte gmail avaient été supprimés par Google, sans avertissement ni explication.

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C’est sur son blog "denniscooper-theweaklings", actif depuis 14 ans, que l’artiste subversif archivait la plupart de son travail et de ses expérimentations. Il le décrit comme "un lieu de rencontre primordial sur Internet pour les fans de l’art et de la littérature underground, transgenre et expérimentale".

Hébergé sur Blogger, une plateforme rachetée par Google en 2003, on trouve désormais à l’adresse de son blog un message qui informe de sa suppression. 

Depuis trois semaines, l’artiste tente d'obtenir des explications de la part de Google qu’il accuse de censure et menace de poursuivre en justice.

Il y a deux jours, il a lancé une pétition sur change.org pour obtenir réclamation et a déjà gagné le soutien de nombreux fans. "Ce n’était pas seulement un blog qui regroupait un travail artistique, c’était une communauté, une maison", peut-on y lire.

Google, censeur ?

Contacté à de multiples reprises par l’artiste, Google n’a pas donné d’autres explications qu’une "violation des conditions générales d’utilisation" de sa plateforme pour justifier la suppression du blog de Dennis Cooper.

Et si l’on en croit ces conditions, Blogger se réserve effectivement "le droit de supprimer, modifier, adapter le contenu à tout moment, sans avertissement" en cas de contenu offensant ou d’infraction au droit d’auteur, généralement signalé par un internaute dans un rapport.

Connu pour son travail queercore, Dennis Cooper présentait régulièrement, comme c’est encore le cas sur sa page Facebook, des images de garçons dénudés ou des visages faussement mutilés.

La plateforme précise pourtant que les "contenus réservés aux adultes sont autorisés sur Blogger, y compris les images ou vidéos montrant des individus nus ou un acte sexuel", et à condition qu’ils soient signalés comme tel. Dans sa pétition, Dennis Cooper explique d’ailleurs que son blog “n’était pas pour tout le monde" : "Il contenait un avertissement et explorait des contenus sombres, inconfortables incluant violence, sexualité et mort."

La question du pourquoi du comment de la censure reste donc mystérieuse. Si Dennis Copper évoque une censure de son travail, il pourrait aussi s’agir d’une banale erreur technique. Blogger précise d’ailleurs à la fin de ses conditions d’utilisation : "La censure de son contenu serait, à notre avis, contraire à l'objectif premier de ce service, basé sur la libre expression".

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Censure ou pas, Dennis Cooper voit dans la suppression de son travail s’affronter deux visions d’Internet : celui de Google, privé et aseptisé, et un autre Web, "un espace intellectuel non commercial, personnel, d’échange artistique où un simple commentaire permet de rejoindre toute une communauté".

En deux jours, la pétition pour rouvrir le blog de l’artiste a recueilli plus de 2 000 soutiens.  

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