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Découvertes

Adi Shankar, créateur de l’anime "Castlevania", a trouvé avec Netflix la liberté qu'Hollywood ne lui permettait pas

Mashable FR est à Tokyo pour découvrir les nouvelles productions japonaises de Netflix. Nous avons rencontré Adi Shankar, producteur exécutif et créateur geek de la série "Castlevania".

Dracula VS Adi Shankar
Dracula VS Adi Shankar Netflix
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Adi Shankar, 32 ans, s’habille comme un personnage de "Final Fantasy". Veste cloutée, gants cloutés, chaussures cloutés et cheveux raides et sombres au vent, le producteur exécutif et showrunner de la série "Castlevania" sur Netflix est un fan de jeux vidéo. 

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Peu connu en France, le créateur du "Bootleg Universe", une série de courts métrages satiriques sur YouTube qui cumule plusieurs dizaines de millions de vues, est une figure montante du divertissement outre-Atlantique. À peine âgé d'une trentaine d'années, cet Indien vivant aux États-Unis a fait une entrée remarquée dans le monde de l'animation en adaptant "Castlevania III: Dracul'as Curse", le jeu mythique de Konami sorti en 1989, sur la plateforme de streaming. 

On a voulu le rencontrer pour discuter de cette première saison plutôt réussie et de la suite qu'il compte donner à la série. Mais pas que. Adi Shankar a d'autres projets en tête, comme l'envie d'adapter "Metroid" en anime et, surtout, son travail autour d'une série animée "Assassin's Creed". On vous conseille quand même fortement de regarder les quatres premiers épisodes de "Castlevania" avant de lire ce qui suit, parce que les spoilers, c'est pire qu'un dracula avant le petit-déj'. 

Quatre épisodes pour une première saison, c’était frustrant.

Je pense que bientôt, dans un an ou deux, les gens pourront regarder la série d’une seule traite, en une seule playlist. C’est ce qui est agréable.

C’était votre première collaboration avec Netflix. Comment les choses se sont-elles goupillées jusqu’à la création de "Castlevania" ?

J’ai longtemps travaillé avec le Hollywood "traditionnel" et j’étais très frustré. Parce que la créativité n'est pas une de leurs vraies valeurs, ils s'intéressent seulement au business. Le système est cassé, là-bas. C’est pour ça que j’ai arrêté et me suis rabattu sur YouTube, où j’ai fait le "Bootleg Universe". J’avais des projets à côté, notamment le reboot de "Powers Rangers". Depuis, Hollywood me regarde de manière différente en se disant que je suis un peu fou. C’est ce qui m’a mené vers "Castlevania".

Mais vous vouliez faire la série depuis un moment déjà, c’est ça ? Parce que vous étiez joueur de "Castlevania" plus jeune ?

Oui, j’adore la série de jeux. Et les jeux vidéo en général. Je ne joue pas autant qu’avant, mais je suis beaucoup dans les jeux indés en ce moment. Ils sont un peu comme les films indépendants dans les années 1990. Des jeux comme "Super Meat Boy",  "Skulls of The Shogun", "Hotline Miami" sont bourrés de créativité.

Quels ont été les principaux challenges pour adapter "Castlevania" en anime ?

Disons qu’il y a eu des difficultés avant de travailler avec Netflix et ça a été surtout le fait de convaincre les gens, aux États-Unis, que l’animation est aussi faite pour les adultes. Mais quand Netflix l'a compris, les choses sont allées dans le bon sens. Honnêtement, c’est la meilleure expérience que je n’ai jamais eu avec une entreprise.

Il y a beaucoup de films adaptés de jeux vidéo désormais et, en général, ils sont mauvais… Pourquoi ?

C’est plus que ça, c’est offensant. Si vous jouez et aimez les jeux vidéo, ce que fait Hollywood avec les adaptations, c’est offensant. Parce que ces films ne sont jamais fait par des fans et qu’ils ne cherchent qu’à capitaliser sur leur popularité, c’est tout.

Qu’est-ce que le jeux vidéo, en tant qu’art, peut apporter à une audience mainstream, plus large ?

Les jeux peuvent apporter tellement aux gens, en terme de valeurs notamment. Sans parler des jeux vidéo, les jeux de plateau sont des exemples parfaits de travail d’équipe. Il y a tant d’études sur le sujet. En réalité ma mère fait actuellement des études sur la manière dont les jeux vidéo peuvent apprendre aux enfants à se développer. Je pense que la société commence à peine à mesurer l’impact que certains jeux peuvent avoir sur le développement. Et puis c’est le premier langage mondial international ! Ça nous permet d’être ensemble. Un film américain ou japonais classique ne peut pas avoir une audience mondiale ! Mais un jeu vidéo ? Regardez les jeux japonais, ou français comme "Assassin’s Creed", tout le monde y a joué.

Dans "Castlevania", j’ai beaucoup apprécié le personnage de Dracula. Le fait qu’il souffre de la perte de son amour tout en étant immortel est très bien amené. Mais le personnage de Belmont est plus plat, moins écorché. Comment va-t-il évoluer dans la prochaine saison ?

Trévor est constamment partagé entre l’envie d’être un héros, parce qu’il est clairement un antihéros, et ses problèmes d’estime personnels. Il est alcoolique. Dans la saison 2, selon moi, il doit grandir en tant que personnage et en tant qu’homme s’il veut arriver à combattre ses démons et ennemis. Il doit être plus mature et l’arrivée d'Alucard va beaucoup lui profiter. Quand Trévor explose, extériorise beaucoup de choses, Alucard les intériorise, les intellectualise. Ensemble, ils peuvent être très puissants.

Dans cette première saison, une place importante est laissée à l’Église. Il y a Trévor d’un côté, Dracula de l’autre et enfin l’Église, qui forme un troisième groupe. Mais elle est totalement absente du jeu. Pourquoi leur avoir donné une telle importance ?

Il y a quelques références à l’Église dans le jeu vidéo. Mais nous avons fait ce choix, tout simplement parce que ça correspondait à la période historique de l’histoire, où l’Église était extrêmement présente. Si vous regardez l’histoire de "Castlevania", vous vous rendez compte qu’il s’agit de l’histoire d’une seule famille, c’est-à-dire des Belmont qui combattent des monstres. Ils doivent aussi survivre dans le monde qui les entoure, à une période précise. Et l’Église, avait alors une importance énorme.

Qu’est-ce que vous pouvez nous dire sur la nouvelle saison ?                   

Je peux simplement vous dire qu’on travaille énormément dessus. Je travaillais dessus hier soir, j’ai travaillé dessus dans l’avion, je travaillerai dessus ce soir. La réaction des fans… Le fait que je puisse faire cette série, ça a été un rêve devenu réalité. Le fait que les critiques et les fans l’aiment, ça a été encore plus fort. Donc pour la saison 2, nous voulons absolument faire mieux. Et il y aura de nouveaux personnages. 

Vous avez une idée du nombre de saisons que vous comptez faire avec "Castlevania" ?

Je ne peux pas vous donner un nombre précis d’épisodes, parce que je ne sais pas. Mais je peux vous dire qu’il y a beaucoup, beaucoup de choses à dire sur l’histoire des Belmont. C’est une histoire riche et il y a tant des jeux "Castlevania" qui sont devenus des classiques ! Sans spoiler vos lecteurs, je peux vous dire que ces histoires nous donnent beaucoup d’idées.

Vous avez récemment dit que vous souhaiteriez adapter la série culte "Metroid" en anime…

J’ai fait un commentaire à ce sujet. C’est juste une envie ! On me demandait simplement quel autre jeu j’aimerais adapter. La réalité, c’est qu’il y a tant de jeux qui seraient géniaux à adopter. Et je ne veux plus travailler que sur des choses que j’aime, comme "Metroid".

Et comme "Assassin’s Creed" ?

Oui, aussi.

Vous travaillez dessus actuellement ? Vous pouvez nous en parler ?

Il n’y a pas grand-chose que je puisse dire là-dessus. Mais oui, je travaille dessus. Ubisoft est une grande entreprise et ils aiment énormément leurs jeux. Tous les vieux studios d’Hollywood pourraient apprendre d’eux. Et de Netflix aussi, d’ailleurs.

Donc Netflix fera partie du projet ?

Je ne peux pas confirmer cela pour le moment. 

Quelque chose à ajouter ? Dites-le en commentaire. 

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