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Découvertes

Google remet en question la gratuité d'Android après l'amende colossale infligée par l'UE

Le modèle économique du système d'exploitation mobile de Google, Android, est sérieusement menacé par l'amende de 4,34 milliards d'euros infligée par l'Union européenne au géant de Mountain View, estime son PDG Sundar Pichai.

Sundar Pichai au Mobile World Congress 2015.
Sundar Pichai au Mobile World Congress 2015. Simon Dawson/Bloomberg via Getty Images
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Android est au cœur de l'amende record infligée à Google par l'Union européenne, mercredi 18 juillet. Bruxelles a ordonné au géant américain de payer 4,34 milliards d'euros pour pratiques illégales visant à abuser de sa position dominante dans le secteur des smartphones.

VOIR AUSSI : L'Union européenne inflige 4,34 milliards d'euros d'amende à Google

La Commission européenne a conclu que les pratiques commerciales de Google avaient empêché d'autres systèmes d'exploitation pour smartphone d'émerger, et avaient cimenté la domination du groupe californien dans la recherche sur Internet. Concrètement, la commissaire européenne à la Concurrence Margrethe Vestager estime que Google a "illégalement" lié l'installation de plusieurs de ses applications (comme le navigateur Chrome) sur un smartphone en contrepartie du droit d'utiliser le système d'exploitation Android. 

Les applications préinstallées au cœur du business model d'Android

Peu après la décision de l'UE, le PDG de Google Sundar Pichai a publié un billet de blog défendant la position de son entreprise, qui a jusqu'ici inclu les barre de recherche et application Chrome dans le système d'exploitation Android. Il souligne qu'un utilisateur d'Android va "installer environ 50 applications lui-même" et peut facilement supprimer les applications préinstallées. 

Sundar Pichai ajoute que l'écosystème Android pourrait être sérieusement perturbé si la préinstallation d'applications venait à être interdite. "Si les fabricants de téléphones et les opérateurs de téléphonie mobile ne pouvaient plus inclure nos applications sur leur large gamme d'appareils, cela perturberait l'équilibre de l'écosystème Android", explique-t-il, en omettant de préciser que les fabricants de smartphones ne seraient pas tenus de le faire mais pourraient tout simplement avoir le choix de le faire ou non, nuance.

Le PDG de Google précise ensuite que le modèle gratuit d'Android s'est appuyé sur ces applications préinstallées. "Jusqu'à présent, le business model d'Android nous a permis de ne pas avoir à faire payer les fabricants de téléphones pour notre technologie", explique Sundar Pichai. "Mais nous sommes préoccupés par la décision d'aujourd'hui qui va boulverser l'équilibre fragile que nous avons trouvé avec Android, et qui envoie un signal dérangeant en faveur des systèmes propriétaires contre les plateformes ouvertes."

Cela sonne comme un coup de bluff

Ces propos s'adressent évidemment à la Commission européenne, aux fabricants de téléphone mais aussi aux utilisateurs. L'UE a posé un ultimatum : elle a donné 90 jours à Google pour mettre fin à ces abus, sous peine de se voir infliger "des astreintes allant jusqu'à 5 % du chiffre d'affaires journalier moyen mondial". Mais Bruxelles ne fait aucune proposition sur la façon exacte dont Google devrait résoudre cet abus de position dominante, alors qu'Android équipe 70 % des smartphones européens.

Il est clair que si les fabricants de téléphones avaient le loisir de mettre en avant leurs applications et d'orienter les recherches Web vers des services tiers, les revenus publicitaires de Google sur mobile – qui représentent 50 % des revenus publicitaires nets de l'entreprise – prendraient un sérieux coup.

Bref, le business model d'Android va sans doute devoir changer. Google risque bien d'avoir à envisager l'octroi de licences Android aux fabricants de téléphones plutôt que de les laisser piocher dedans. Mais on n'imagine pas la domination de Google dans les recherches en ligne et les navigateurs s'arrêter demain. Si Chrome et la barre de recherche Google ne sont plus préinstallés sur les smartphones en Europe, les utilisateurs vont simplement faire la démarche d'aller les chercher sur le Play store.

Mercredi, Sundar Pichai a annoncé que Google allait sans doute faire appel. Il vient là de développer une partie de son argumentaire en agitant le risque qu'Android ne soit plus gratuit, ce que l'on n'envisage pas vraiment arriver. Et ce ne seront certainement pas les utilisateurs qui paieront.

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