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FRANCE

Télécommunications : à Saint-Martin après Irma, radio et système D remplacent Internet et mobiles

Une semaine après le passage de l'ouragan Irma, les habitants de Saint-Martin et Saint-Barthélemy ont toujours du mal à communiquer et à s'informer. Réseau mobile et Internet montrent leur limite.

Les réseaux téléphoniques et Internet ont été largement endommagés sur l'île de Saint-Martin
Les réseaux téléphoniques et Internet ont été largement endommagés sur l'île de Saint-Martin Lionel Chamoiseau, AFP
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"Vous êtes sur Urgence info Îles du Nord, une radio créée par Radio France pour vous, les habitants de Saint-Martin et Saint-Barthélemy confrontés aux ouragans. Retrouvez toutes les infos, les points météo complets et des messages pour vous aider". Une annonce souvent répétée à l’antenne de cette station, qui émet depuis dimanche 10 septembre à 16 h sur l’île de Saint-Martin. Un service qui sera étendu plus tard à Saint-Barthélémy.

Créée après les ravages causés par l’ouragan Irma sur ces îles françaises, Urgence info Îles du Nord se veut aussi concrète que possible. "Toujours pas d’eau potable au robinet, mais trois nouveaux points fixes de distributions ont été installés", annonce un présentateur, lundi vers 12 h. Il enchaîne avec la réouverture "des stations essence, mais attention vous ne pouvez pas prendre plus de 20 litres à la pompe".

Moyen de communication qui ont fait leur preuve

Très centré sur l’aspect pratique de l’après-catastrophe, cette radio a aussi pour vocation de combler un manque de communications depuis le passage du cyclone. Le vent et les intempéries ont détruit 90 % à 95 % des habitations et des infrastructures de Saint-Martin, coupant l’accès au téléphone et à l’électricité. Difficile, voire impossible, pour la population de rassurer les proches ou de prendre des nouvelles.

Sur place, les résidents veulent aussi davantage d’informations fiables, raconte Libération. "On ne sait pas comment se préparer ni même ce qui nous attend", a raconté au journal un trentenaire qui réside à Saint-Martin entre l'ouragan Irma et José. Un silence radio qui favorise la propagation de rumeurs anxiogènes comme l'évasion de centaines de prisonniers à Saint-Martin. Le Premier ministre Édouard Philippe avait dû intervenir pour la démentir.

Pour répondre aux attentes des locaux, les autorités se sont d’abord tournées vers des moyens de communication qui ont fait leurs preuves : priorité à la radio pour se tenir informé. L’épisode Irma a prouvé que les moyens de communication modernes, comme le smartphone ou Internet, sont parmi les premières victimes d’une catastrophe naturelle.

Contacté par France 24, Orange confirme que son réseau fixe et mobile – le principal à Saint-Martin et Saint-Barthélemy – est tombé "au plus fort de l’ouragan". Pour les portables, il a été rétabli dès mercredi 7 à Marigot (Saint-Martin) et Gustavia (Saint-Barthélemy), mais les habitants n’ont pas pu en profiter : le réseau était saturé. La situation s’est améliorée au cours du week-end, et dorénavant "les habitants de ces deux villes peuvent joindre leurs proches", assure une porte-parole d’Orange. La qualité du réseau est cependant encore loin d’être optimale. Pour les téléphones fixes et Internet, la situation est plus délicate. En théorie, la connectivité a été rétablie, mais l’accès au réseau dépend du courant électrique encore largement défaillant.

Édouard Philippe a confirmé, à l’issue d’un conseil interministériel dédié à la crise, que les réseaux de téléphonie fixe et mobile était très endommagés. Il a ajouté, concernant Internet, que des habitants disposaient encore d’un accès au réseau via leur "box" et que certains partageaient leur réseau sans fil.

Des antennes et des Raspberry Pi

Cependant, "le problème ne vient pas des smartphones, mais des infrastructures", note Alexander James Thomas, chargé de relations internationales pour l’ONG Télécom Sans Frontières (TSF), contacté par France 24. Il reconnaît que la "dépendance à Internet pour communiquer" est réelle, mais elle ne signifie pas qu’il faille se détourner des réseaux modernes lors des catastrophes. Au contraire : TSF a dépêché une équipe, qui doit arriver à Saint-Martin dans la nuit de lundi à mardi, pour installer deux antennes satellites. L’une va servir aux services de secours, tandis que l’autre sera installée à "un endroit encore à déterminer qui doit permettre au maximum de gens de pouvoir se connecter à Internet".

Depuis la Guadeloupe, l’ONG Hackers against natural disasters (Hand) organise aussi une sorte de service numérique minimum. Elle déploie des antennes pour monter des faisceaux hertziens afin de faire des liaisons radio entre Saint-Barthélemy et Saint-Martin. Elle va aussi mettre à disposition de la population locale des Raspberry Pi (petits ordinateurs peu onéreux) connectés au Web pour "faire, par exemple, des listes de personnes rescapées", explique à Libération Gaël Musquet, membre de Hand.

En Floride, à 2 000 km de Saint-Martin, la technologie a aussi apporté une réponse là où les moyens de communication traditionnels étaient difficilement accessible. Une application pour smartphone – Zello – a été téléchargée plus d’un million de fois en une journée juste avant l’arrivée d’Irma. Elle fait du smartphone un talkie-walkie, permettant d’avoir des discussions de groupes à distance, même lorsque les réseaux sont défaillants. Zello a ainsi été utilisée comme outil non-officiel pour organiser les opérations de volontaires en bateau de la "Marine cajun" après le passage d'Harvey, raconte la BBC.

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