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INTERNET

L'Internet Research Agency : cette usine à "trolls" russe dans le collimateur de Facebook

Facebook a dénoncé une campagne d'achat de publicités sur des sujets sensibles aux États-Unis lors de la campagne présidentielle 2016. Elle émanerait d'une agence de propagande pro-Poutine agissant dans l'ombre pour influencer l'opinion américaine.

L'Internet Research Agency est apparue pour la première fois sur les radars en 2013.
L'Internet Research Agency est apparue pour la première fois sur les radars en 2013. Loïc Venance, AFP
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Revoilà l'Internet Research Agency. Derrière ce nom digne d’une série télé mi-geek, mi-espionnage, se cache une obscure organisation russe régulièrement pointée du doigt pour ses efforts de propagande pro-Kremlin sur Internet. Cette fois-ci, elle se retrouve dans le collimateur de Facebook. Le réseau social a annoncé, mercredi 6 septembre, avoir découvert qu’un groupe probablement d’origine russe avait acheté des publicités durant la dernière campagne présidentielle américaine pour plus de 100 000 dollars.

>> À lire sur Mashable : Facebook a vendu des espaces pubs à des comptes de propagande russe pendant la campagne présidentielle américaine

Dans le communiqué qui détaille la découverte, Alex Stamos, le chef de la sécurité pour Facebook, ne cite pas nommément l’Internet Research Agency. Mais un autre responsable du réseau social a indiqué au Washington Post que les soupçons portaient bien sur cette agence d’influence pro-Poutine.

Des "trolls" très actifs

Le réseau social ne l’accuse pas directement d’avoir acheté ces publicités pour favoriser la candidature de Donald Trump à l’élection présidentielle. Mais Alex Stamos souligne que la plupart des annonces concernaient des sujets sensibles aux États-Unis, comme les droits de la communauté LGBT, le port d’arme ou encore l’immigration. Autant de thèmes appartent au fonds de commerce électoral du candidat républicain, devenu président.

C’est donc une pièce supplémentaire à ajouter au puzzle de ceux qui soupçonnent la Russie d’avoir cherché à influencer l’élection américaine de novembre 2016. Facebook a d’ailleurs accepté de remettre les conclusions de ses recherches à Robert Mueller, le procureur spécial qui mène l'enquête sur une éventuelle collusion entre l’équipe de campagne de Donald Trump et le Kremlin. C’est aussi une goutte d'eau supplémentaire dans l’océan des rumeurs et dossiers qui font de l’Internet Research Agency, l’un des principaux organes de propagande en ligne de Moscou.

Cette organisation est apparue sur les radars en 2013. Des pirates informatiques avaient alors publié des documents internes à cette agence détaillant le fonctionnement d’une armée de “trolls”, ces internautes inondant la Toile de messages pour susciter des polémiques. Leur mission : tenter d’influencer l’opinion publique internationale, et surtout américaine, en donnant l’impression qu’un vaste mouvement soutient la politique russe. Leurs armes : un clavier et une souris. Leur terrain de jeu : les réseaux sociaux et les forums en ligne.

Chacun de ces propagandistes 2.0 devaient gérer six comptes Facebook et poster une cinquantaine de messages par jour. Ils étaient aussi chargé d’animer 10 comptes Twitter chacun, avec pour objectif d’être suivis par au moins 2 000 internautes après un mois d’exercice. À l’époque, l’Internet Research Agency était dotée d’un budget de 10 millions de dollars et comptait 600 employés. Une véritable machine à façonner les esprits, qui cherchait alors avant tout à disséminer sur Internet autant que possible le point de vue prorusse sur le conflit ukrainien.

De l'Ukraine à une fausse épidémie d'Ebola à Atlanta

Au fil du temps, le champ d’action de l'Internet Research Agency s'est élargi pour s'intéresser de plus près aux affaires américaines. En 2015, une enquête approfondie du New York Times a révélé comment ces professionnels de la propagande avaient alimenté des rumeurs en ligne pour tenter de "semer le chaos et la panique" au sein de la population américaine. Les "trolls" avaient notamment créé une fausse information autour d’un incident dans une usine chimique en Louisiane, avant de tenter de faire croire qu'Atlanta était touchée par l'épidémie d'Ebola.

Des rumeurs très sophistiquées, appuyées par de faux articles et des vidéos YouTube bidouillées afin de les rendre plus crédibles. Mais en quoi faire croire à une fuite de produits chimiques en Louisiane ferait le jeu du Kremlin ? Cela permet de distiller un sentiment d’insécurité qui peut ensuite nuire au gouvernement américain en place, argumente le New York Times.

Trouble, l’Internet Research Agency s'est même payé le luxe de faire l'objet d’un rapport officiel des services de renseignement américain de janvier 2017 sur l’activité russe en ligne durant l’élection américaine. L’organisme y est désigné comme l’un des principaux vecteurs de propagande utilisé par le Kremlin pour tenter d’influencer l’opinion américaine. Les services secrets américains assurent même que ce vaste effort en ligne est orchestré par un riche homme d’affaires russe proche de Vladimir Poutine, dont le nom reste secret.

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