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ESPACE

Galileo : une "maladie" pas si mystérieuse affecte les horloges atomiques du GPS européen

Après les affirmations de la Tribune, qui a évoqué un "mal mystérieux" touchant une vingtaine d’horloges atomiques du programme européen de GPS Galileo, les autorités européennes ont voulu rassurer.

La fusée Ariane 5 a mis des satellites Galileo en orbite fin 2016
La fusée Ariane 5 a mis des satellites Galileo en orbite fin 2016 Stephane Corvaja, AFP
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L’Europe veut remettre les pendules à l’heure. Il n’y a pas - ou plus - d’”épidémie mystérieuse” qui affecterait les horloges atomiques de Galileo, le projet de GPS à l’européenne. Le site économique la Tribune avait affirmé l’inverse, lundi 3 juillet. Une vingtaine d’horloges atomiques, nécessaires au bon fonctionnement du système européen de positionnement, auraient connu des dysfonctionnements depuis janvier 2017, succombant à un “mal mystérieux”.

Contacté par France 24, Paul Verhoef, chef du programme Galileo pour l'Agence spatiale européenne, a démenti "le chiffre de 20, qui est complètement faux”. Quant au "mal mystérieux", il s'agit d'un "élément défectueux" de quelques horloges atomiques, qui pose un “problème de qualité, pouvant provoquer un court-circuit dans certaines circonstances”, a précisé la Commission européenne.

Quatre horloges par satellite

Les 18 satellites placés en orbite par l’Agence spatiale européenne en décembre 2016 ont besoin de ces horloges atomiques pour garantir l’exactitude de leurs services de géolocalisation. Elles mesurent avec une précision inégalée le temps parcouru par des ondes entre le sol et les satellites, ce qui permet à Galileo de déduire un positionnement à 5 mètres près contre 10 mètres pour le GPS américain.

Leur importance est telle que l’ESA embarque à bord de chaque satellite quatre horloges pour s’assurer que Galileo ne tombe pas en panne au moindre souci sur l’une d’entre elle. Il suffit, en effet, qu’une seule horloge fonctionne pour que le système soit opérationnel. Précaution supplémentaire : les horloges atomiques sont de deux types (horloge atomique au rubidium et à laser à hydrogène passif) pour le cas où un souci affecterait une gamme entière.

Cette multiplication des garde-fous a permis, d’après la Commission européenne, d’éviter que l’"élément défectueux" repéré affecte le fonctionnement des satellites Galileo. L’"épidémie" décrite par la Tribune aurait donc fait, d’après les autorités européenne, beaucoup plus de peur que de mal.

Malentendus médiatiques

Cet empressement à répondre aux révélations s’explique : Galileo, qui a connu son lot de retards et de problèmes techniques, n’avait pas besoin d’une “maladie étrange” s’attaquant au cœur de sa mécanique pour entacher davantage sa réputation. D’autant que le projet est dans sa dernière ligne droite avant d’être totalement opérationnel. Quatre nouveaux satellites doivent être mis sur orbite en décembre 2017 et les huit derniers doivent être lancés en 2018.

Mais des questions demeurent malgré les efforts européens pour dissiper les malentendus médiatiques. Il a fallu attendre plus de six mois entre la découverte du problème fin 2016 et la remise du rapport de diagnostic en juin 2017. Les réparations viennent donc à peine de commencer. La Commission assure que l’élément défectueux a été remplacé dans tous les satellites au sol. Mais ceux qui sont déjà en orbite ? “Nous sommes en train de mettre en place des mesures opérationnelles pour éviter d’éventuels problèmes à bord des satellites en position”, a souligné Paul Verhoef, sans s’étendre davantage.

Impossible de savoir combien d’horloges en orbite sont affectées. En janvier, les autorités spatiales avaient précisé qu’une dizaine en tout avaient été en panne. On ne sait pas si, comme l’affirme la Tribune, ce nombre a augmenté depuis… même sans atteindre la vingtaine d’horloges touchées. Une information déjà importante, puisque Galileo a remplacé le GPS sur les smartphone Aquarius, fabriqué par le constructeur espagnol BQ.

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