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Découvertes

L'arène de "Pokémon Go" au-dessus du Bataclan est là depuis le début

La présence d'une arène de combat du jeu virtuel "Pokémon Go" sur la salle de concert du Bataclan choque. Pourtant, l'arène est là depuis la sortie du jeu. Elle est un héritage du premier jeu de Niantic "Ingress".

Le 13 novembre 2015, la salle de concert a été le théâtre d'attentats meurtriers. 130 personnes sont décédées en tout ce soir-là.
Le 13 novembre 2015, la salle de concert a été le théâtre d'attentats meurtriers. 130 personnes sont décédées en tout ce soir-là. Wikipedia Commons
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C'est la panique : il y a une arène de combat "Pokémon Go" sur le Bataclan. Depuis l'article du Figaro paru le mardi 6 septembre, la France s'offusque et condamne Niantic Labs, le développeur du jeu, pour son manque de délicatesse.

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Pourtant, l'arène est présente depuis la sortie du jeu, au début du mois de juillet. Des internautes avaient relevé sa présence sur Twitter et interrogé la pertinence d'une arène à un tel endroit, marqué par des attentats terroristes du 13 novembre 2015 qui ont fait 130 morts dont près de 90 dans la salle de spectacle.

Il est impossible que l'arène du Bataclan soit apparue soudainement ces derniers jours. La création d'arènes (ou de Pokéstops) se fait sur demande des joueurs à Niantic via un formulaire spécial. Mais le succès massif du jeu a conduit Niantic à suspendre ce forumlaire pour une durée indéterminée de création, comme le prouve cette capture d'écran réalisée ce 7 septembre.

Comment expliquer la présence de "Pokémon Go" au Bataclan ?

Pour déterminer les arènes et les Pokéstops de "Pokémon Go", Niantic n'a pas utilisé un algorithme contrairement à ce qui a pu se lire – à tort. Comme l'explique Mashable, les localisations sont un héritage du premier jeu en réalité augmentée de l'éditeur : "Ingress".

Cette application lancée en béta en 2011 fonctionne grosso modo sur le même principe que "Pokémon Go" mais sans les Pokémons. A défaut de Pokéstops, les joueurs se mettaient en quête de portails. Pour les placer, Niantic avait mis à contribution les joueurs. Ceux-ci pouvaient soumettre les lieux qu'ils considéraient comme remarquables afin que l'éditeur en fasse des portails. Dans cette optique, il est assez logique que le Bataclan, salle de concert emblématique de Paris, se soit retrouvé parmi ces lieux.

Pour déterminer les emplacements de Pokéstops et les arènes dans "Pokémon Go", Niantic a décalqué les données des portails d'"Ingress". Le Bataclan a certainement suivi le même chemin. Mais, entre-temps, les attentats de Paris et Saint-Denis ont eu lieu et faire du Bataclan un terrain de jeu est devenu quelque peu morbide.

Niantic, collectionneur de Pokégaffes

En France, l'ossuaire de Douaumont, dans la Meuse, avait connu le même genre de problèmes. Le lieu de mémoire de la première guerre mondiale était, à la sortie du jeu, une arène. Le passé est ici de mise puisque à la demande du directeur du site, toutes les arènes, Pokéstops et Pokémons de la zone ont été retirés.

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Auschwitz, le mémorial de la Shoah de Drancy, celui d'Hiroshima au Japon, le musée de l'Holocauste à Washington, plusieurs endroits sensibles ont connu la mésaventure d'être transformé en terrain de chasse aux Pokémons. Si on devait se faire l'avocat de Niantic, on pourrait souligner qu'à chaque fois l'éditeur a accédé à la demande des gérants du site. Enfin, on peut difficilement taxer Niantic de ne pas être sensible à la problématique des attentats puisqu'il n'avait pas hésité à retarder la sortie du jeu en France suite aux attentats de Nice.

On peut donc supposer que dans le cas du Bataclan, la demande d'exclusion n'a tout simplement pas été faite officiellement ce qui ne saurait tarder au du tapage provoqué dans la presse par cette découverte près de deux mois après la sortie de l'application.

Apparemment, les Pokémons sont beaucoup moins bienvenus dans ce lieu que les artistes. La reprise des concerts en novembre prochain, un an après le massacre, choque beaucoup moins de monde.

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