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Découvertes

N'en déplaise à Cazeneuve, une partie du site du ministère de l'Intérieur est sur le "deep web"

Deep web et dark web sont allègrement confondus par la classe politique.

Getty Images
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VOIR AUSSI : Le "darknet", le retour du coupable idéal en matière de terrorisme

Mercredi 23 mars, un débat au Sénat était consacré aux "moyens du renseignement intérieur". "Internet et les réseaux sociaux doivent faire l’objet d’une extrême vigilance", affirmait promptement Bernard Cazeneuve dans l'Hémicycle.

Et le ministre de l'Intérieur d'évoquer les "usages criminels qui peuvent être faits des réseaux officieux de type darknet" ou encore de "la partie d’Internet qui n’est pas indexée par les moteurs de recherche classiques" (donc le deep web) et "où circule une masse importante d’informations émises par des organisations criminelles, y compris jihadistes".

Cazeneuve "entretient cette confusion pour s'autoriser un texte le plus large possible"

Ce manichéisme opposant l'"Internet des gens biens" aux forces du mal de la Toile est une stratégie politique qui transforme tout ce qui n'est pas indexé en menace de sûreté. Une rhétorique d'autant plus ridicule et infondée qu'une partie du site du ministère de l'Intérieur... est techniquement sur le deep web.

Ne pas indexer est tout à fait légal

Le gouvernement sous-entend que ce qui n'est pas indexé par les moteurs de recherche émane forcément d'une "volonté de cacher des sites illégaux", explique Pierre Beyssac à Mashable FR. "Or, il existe une façon simple, ancienne, standard et très utilisée pour éviter de voir indexer une partie d'un site par les moteurs", poursuit l'ingénieur en informatique cofondateur de Gandi, un bureau d'enregistrement de noms de domaine.

Il s'agit de "/robots.txt", "un petit fichier à mettre à la racine d'un site web, et que les moteurs consultent pour savoir quelles sont les parties à ne pas indexer". Comme plein d'autres, le site du ministère de l'Intérieur a eu recours à cette possibilité (visible ici dans son code source) : ces parties "Disallow:" sont écartées de l'indexation. Rien de choquant, puisque "ces usages sont tout à fait légitimes, certaines parties de site n'ont pas forcément vocation à être indexées" et elles ne sont pas illégales pour autant, commente Pierre Beyssac.

Mal renseignée, la classe politique ? Pour Olivier Laurelli, co-fondateur de reflets.info, il est évident que Cazeneuve "n'est pas entouré d'imbéciles sur les questions numériques". "Je pense qu'il entretient cette confusion pour s'autoriser un texte le plus large possible", ajoute-t-il en parlant de la loi relative au renseignement.

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