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ESPACE

Des astronomes français restreignent le champ de recherche de la "neuvième planète"

L'existence d'une "neuvième planète" dans le système solaire reste, à ce jour, une hypothèse. Mais des astronomes français ont réussi à préciser les directions vers lesquelles orienter les recherches pour essayer de la dénicher.

Une hypothétique orbite de la "neuvième planète".
Une hypothétique orbite de la "neuvième planète". Wikimedia Commons / MagentaGreen
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On sait désormais de quel côté chercher l'hypothétique neuvième planète du système solaire. Une équipe d’astronomes français s’est mis en tête de préciser les directions vers lesquelles orienter les télescopes pour essayer de dénicher cet astre que des chercheurs américains pensent avoir découvert grâce à des modèles mathématiques dévoilés le 20 janvier.

L’existence hypothétique de cette "neuvième planète", très grande et très lointaine, a été révélée fin janvier par Konstantin Batygin et Mike Brown,de l'Institut de technologie de Californie (Caltec). Dotée d'une masse d'environ dix fois celle de la Terre, cette planète se trouverait sur une orbite vingt fois plus éloignée que celle de Neptune. Très lente, elle mettrait entre 10 000 et 20 000 ans pour boucler son tour autour du Soleil.

Les chercheurs français Jacques Laskar et Agnès Fienga, respectivement astronomes aux observatoires de Paris et de Côte d’Azur, ont ensuite eu l'idée d'ajouter cette neuvième planète encore virtuelle dans leur modèle Inpop du système solaire. Conclusion : "Au vu de tout ce que l'on connaît sur les mouvements des planètes du système solaire, nos travaux nous permettent de dire qu'il est possible qu'elle existe mais pas n'importe où."

"Diviser le travail par deux"

Pour situer cette hypothétique planète, les deux astronomes ont "supposé qu'il y avait bien une planète sur l'orbite proposée par les Américains et [ont] regardé l'influence qu'elle aurait sur les autres planètes", selon les explications de Jacques Laskar parues dans la revue "Astronomy & Astrophysics Letters".

"Grâce à la sonde Cassini qui accompagne Saturne depuis 2004, nous connaissons la distance Terre-Saturne à 100 mètres près depuis plus de dix ans. Nous avons regardé comment cette distance serait modifiée par l'existence de la neuvième planète", en raison de l'attraction gravitationnelle entre les corps célestes, ajoute ce directeur de recherche au CNRS.

Les équipes des deux astronomes ont ainsi identifié deux zones dans lesquelles il est exclu que la planète se trouve car ses effets seraient incompatibles avec les données de la sonde Cassini. Avant l'étude, la communauté scientifique ne savait pas vers où tourner ses regards pour tenter de la repérer. "Là, nous supprimons la moitié des directions possibles. Nous divisons le travail par deux."

Mobilisation générale

Si l’étude ne prouve pas l’existence de cette neuvième planète, elle permet de dire que "rien n'empêche [son] existence dans toutes les autres directions". Il y a même un endroit où sa présence pourrait être "probable" car lorsque l'on rajoute cette planète au modèle, ce dernier s'ajuste mieux aux observations, souligne Jacques Laskar qui reste toutefois prudent.

Si les astronomes amateurs n'ont aucun espoir de repérer cette neuvième planète bien trop éloignée, de nombreux chercheurs sont en train de se mobiliser pour la trouver visuellement, selon Francis Rocard, responsable des programmes d'exploration du système solaire à l'agence spatiale française CNES.

Mais pas de précipitation : "Cela prendra du temps, peut-être cinq ans, car il faut comparer des vues du ciel espacées d'une à plusieurs années pour confirmer que l'objet est bien sur l'orbite prédite."

Avec AFP

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