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INTERNET

Les sites de rencontres séduisent les Français, peu de couples stables

Au moins 14 % des Français utilisent des sites de rencontres, d’après une première étude approfondie réalisée par l’Ined publiée mercredi. L'enquête révèle également qu'Internet joue un rôle modeste dans la formation des couples.

Les rencontres sur un site internet débouchent rarement sur une relation durable.
Les rencontres sur un site internet débouchent rarement sur une relation durable. Pixabay
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L’amour est-il enfant d’Internet ? Le très sérieux Institut national d’études démographiques (Ined) s’est pour la première fois penché sur la question de l’utilisation des sites de rencontres en France.

L'étude, publiée mercredi 10 février dans la revue Population & Société et qui porte sur l’année 2013, vient remettre en cause quelques discours marketing des Meetic & Co., tout en confirmant que l’utilisation du Web pour plus si affinités s’est démocratisée dans l’Hexagone.

Tout d'abord, 14 % des Français ont admis être inscrits sur un site de rencontres. Ils sont donc nombreux ou peu nombreux selon les affirmations des différents instituts de sondage. Ainsi l’observatoire de la rencontre en ligne de l’Ifop a publié une étude en 2015 qui assure que 40 % des Français utilisent Internet à des fins romantico-sexuelles.

Un décalage qui s'explique par les techniques utilisées lors des sondages, assure à France 24 Marie Bergström, auteure de l’étude pour l’Ined. “Ce sont souvent des enquêtes en ligne ce qui tend à surestimer le taux d'usage de ces sites”, explique-t-elle.

Reste que la pratique, surtout masculine et urbaine, est bien plus répandue qu’en 2006, date à laquelle l’Ined avait pour la première fois abordé cette question dans une étude sur le contexte de la sexualité en France. Seuls 9 % des personnes interrogées déclaraient alors avoir utilisé un tel site. Les Français sont aussi plus friands de ces sites que les Américains qui ne sont que 9 % à les utiliser. “Cela peut s’expliquer par un accès plus important à Internet, notamment dans les milieux modestes, en France”, souligne Mari Begrström.

Elle reconnaît, en outre, que l’utilisation pourrait encore être plus répandue. L’enquête n’a pas pris en compte les jeunes de 18 à 25 ans, alors qu’ils sont parmi les plus gros consommateurs des sites de rencontres. “Les réponses ont été obtenues dans le cadre d’une enquête plus large sur la vie affective des Français de 26 ans et plus”, rappelle l’experte de l’Ined. Elle a néanmoins fait des projections à partir des résultats de 2006 (les jeunes de 18 ans avaient alors aussi été interrogés) et des tendances générales pour conclure que 18 %, au mieux, des Français entre 18 et 65 ans avaient recours à ces sites.

De plus, l’utilisation des applications sur smartphone comme Tinder n’est pas non plus prise en compte. Difficile de savoir si ces solutions purement mobiles auraient substantiellement changé les résultats.

Des couples stables ? Dans moins de 9 % des cas. Les publicités qui promettent que l’âme sœur n’est qu’à un clic ignorent la réalité chiffrée. Parmi les personnes ayant rencontré leur partenaire actuel entre 2005 et 2013, moins de 9 % l’ont connu grâce à des sites de rencontres. “Ils jouent un rôle relativement modeste dans la formation des couples et surtout des premières mises en couple”, confirme Marie Bergström.

Internet arrive en cinquième position pour faire rencontres sentimentales après le lieu de travail, les soirées entre amis, les lieux publics et chez soi ou chez des amis. Les sites de rencontres, paradis pour amateurs de l'aventure sans lendemain ? La réalité est un peu plus complexe. “Les jeunes font un usage récréatif de ce genre de sites alors que les personnes plus âgées, à partir de 40 ans, ont une démarche plus volontariste de recherche d’un partenaire”, explique Marie Bergström.

L’avantage pour tous est que ces sites incitent à une attitude décomplexée. “Les rencontres en ligne sont bien plus discrètes car elles ont lieu en dehors et à l’insu de son cercle social ce qui fait qu’il y a très peu d’ambigüité. Les intentions amoureuses et sexuelles sont claires”, résume la sociologue.

Un tabou ? Les publicités pour ces sites pullulent certes à chaque coin de métro parisien, mais les Français ne sont pas encore très à l’aise avec les sites de rencontres. Seule la moitié des personnes interrogées avouent à leur entourage leur inscription. Près d’un utilisateur sur trois refuse d'en parler et 21 % ne l'avoueront qu’à certains proches.

Les sites de rencontres ont beau exister depuis plus d’une décennie, “ce n’est pas encore une pratique complètement acceptée contrairement à ce qu’on pense”, conclut Marie Bergström.

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