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Découvertes

Comme on s'y attendait, les mannequins des magasins de vêtements sont anormalement minces

Une étude britannique a analysé la physionomie des mannequins présentés dans les vitrines des magasins. Résultat : 100 % des mannequins en plastique ont des corps "anormalement maigres" et bien plus fins que la moyenne des femmes.

Jason Alden/Bloomberg via Getty Images
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On parle beaucoup des mensurations des mannequins défilant lors des différentes Fashion Week ou posant pour les marques de vêtements. Souvent jugées trop minces, voire maigres, elles sont peu représentatives de la majorité des femmes. Mais leurs équivalents inanimés qui décorent les vitrines des magasins ne sont pas en reste.

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Le corps de la poupée Barbie pourrait faire complexer la plus jolie femme du monde, mais il n'est pas le seul. Des chercheurs britanniques ont analysé la morphologie des mannequins présentés dans les vitrines des magasins où les femmes vont regarnir leur dressing et le résultat est affligeant : 100 % des mannequins observés n'ont pas un corps "normal".

"S'il faut épingler le legging sur un mannequin, c'est que les jambes sont trop maigres non ?"

Des corps "médicalement en mauvaise sauté" et "peu réalistes"

Constamment "perplexe devant les dimensions des mannequins", Eric Robinson, professeur de l'université de Liverpool, avait décidé d'analyser les mannequins tous les magasins de Liverpool et Coventry, au Royaume-Uni. "Nous n'avons pas trouvé un seul mannequin femme en vitrine avec un corps normal", résume-t-il à l'issue de l'étude, publiée le 2 mai dans le Journal of Eating Disorders, à la BBC Newsbeat.

"La Perla [Un magasin, NDLR] a retiré ses mannequins des vitrines à New York après la plainte d'une cliente soutenant qu'ils avaient l'air trop maigres. Qu'en pensez-vous ?"

Mais l'expérience n'a pas été facile. Étonnamment, aucun des magasins n'a accepté que les chercheurs mesurent les mannequins présents dans les rayons et en vitrine. Les chercheurs ont donc dû utiliser des classifications d'échelles visuelles pour mesurer les mannequins. 

Les hommes ne sont pas épargnés

Pas de discrimination dans la science : les chercheurs ont aussi mesuré les mannequins hommes. Les résultats en terme de minceur sont beaucoup moins alarmants :  seuls 8 % sont trop maigres. "Mais un grand nombre de mannequins hommes semblent anormalement musclés", tempère Eric Robinson.

"Forever 21, arrêtez de promouvoir une image du corps irréaliste et malsaine. La cuisse de ce mannequin fait la taille de mon avant-bras."

Il appelle à une étude "formelle" sur les mannequins hommes, généralement moins étudiés que les femmes. Une étude menée en 1992 avait analysé les mannequins femmes dans les vitrines des années 1930 aux années 1960. Le résultat était déjà sans appel  : "De vraies femmes ayant la même taille que ces mannequins seraient si maigres qu'elles seraient incapables d'avoir leurs règles."

De la représentation malsaine aux troubles mentaux

Ainsi, il ne s'agit pas uniquement de logique esthétique et vestimentaire – même si on préfèrerait voir ce que donne ce petit haut sur une personne dotée d'épaules un peu plus charnues – mais de santé physique. Ces corps de mannequins, en plus de ne pas être représentatifs de ceux des femmes, dans leurs mensurations comme dans leur diversité, peuvent créer des complexes graves.

"Il y a des preuves évidentes faisant le lien entre cet idéal ultra-maigre et le développement de troubles mentaux et de troubles du comportement alimentaire", confirme Eric Robinson à la BBC. Et là encore, les hommes ne sont pas épargnés. "De la même manière, l'exposition à un idéal musculaire inatteignable peut favoriser le développement de complexes physiques chez les hommes", conclut-il.

De nombreuses associations de santé et luttant pour les droits des femmes se sont attelées à lutter contre cette dictature de la maigreur que la publicité et l'industrie du vêtement imposent. Des créateurs et des marques s'engagent sur le terrain du body positivism et de la diversité des corps pour sortir de cette représentation unique.

Mais le chemin est encore long et il ne faudra pas oublier de diversifier les corps des mannequins en plastique, mais aussi de ceux en chair et en os qui défilent sur les podiums du monde entier.

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