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Découvertes

Les "ghost cams", étranges livestreams pour repérer des fantômes, hantent encore Internet

Ultra-populaires dans les années 2000, les "ghost cams", images de vidéosurveillance tournées dans des lieux hantés et diffusées en direct sur le Net, ont aujourd'hui déserté le Web. Enfin, pas toutes.

Capture Doll House Cam
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Si l’on devait comparer Internet à un lieu bien physique, on aurait tous plus ou moins tendance à imaginer une gigantesque bibliothèque publique, qui repose sur des sous-sols tentaculaires où sont stockées des archives qui n’en finissent jamais de s’accumuler. Maintenant, fermez les yeux. Enfin pas trop quand même, il faut que vous puissiez lire l’article. Voilà, suivez-moi, donnez-moi votre main.

VOIR AUSSI : Sur Google Street View, les vivants retrouvent leurs morts

Je vais vous emmener au 4e sous-sol, un coin quasiment désert, où sont stockées des milliers de boîtes en carton renfermant les pages Web de la deuxième moitié du début des années 2000. Désolée pour la poussière et les toiles d’araignées qui pendent partout. Comprenez, personne ne vient plus ici. Nous y voilà. Ouvrons un peu cette boîte sur laquelle on peut lire "Ghost Cams" écrit au marqueur. 

Les réseaux sociaux ont débarqué, laissant nombre de sites consacrés aux ghost cams à l’état de friche

L’avènement du ghost hunting (ou l’art de "chasser les fantômes"), largement popularisé aux États-Unis par des poignées d’émissions de télé et de chaînes YouTube consacrées à la discipline, aura fini par ringardiser ce curieux et non moins fascinant phénomène né beaucoup plus tôt sur le Net : l’engouement pour les images de vidéo-surveillance tournées dans des lieux réputés hantés et diffusées en direct sur des sites spécialisés dans le paranormal. 

En plaçant des caméras dans tout un tas d’endroits flippants et en livestreamant le résultat, les internautes de l’âge d’or de Windows 98 espéraient bien sûr repérer quelques revenants, quitte à passer plusieurs heures à faire des captures d’écran tout en bouffant des chips. Forcément, cet enthousiasme correspond plus ou moins à l’époque où l'on stressait dès qu'on entendait le générique d'"X-Files", diffusé sur M6 en deuxième partie de soirée, et où aux États-Unis, David Duchovny n’était plus un jeune premier depuis longtemps. 

Progressivement donc, le business de l’ectoplasme a fait son chemin, trouvant en YouTube sa plateforme de prédilection. La technologie a elle aussi progressé, les réseaux sociaux ont débarqué, et petit à petit, nombre de sites consacrés aux ghost cams ont fini à l’état de friche. Les rendant du même coup presque aussi creepy que les images de vidéosurveillance elles-mêmes.

Mais vous voulez savoir ce qui est encore plus angoissant que ces sites sur les fantômes en état de mort cérébrale ? Les sites qui continuent à diffuser des ghost cams en 2017. Ils sont, d’après mes recherches, encore au nombre de trois. 

Le site de la Willard Library

Cette bibliothèque centenaire située à Evansville, dans l’état de l’Indiana, serait la demeure éternelle d’un esprit connu sous le nom de Grey Lady. Trois pièces sont donc sous vidéo-surveillance pour y repérer la demoiselle : la librairie principale, le sous-sol et la "chambre des enfants" (sympa). Sur son site officiel, la Willard Library diffuse donc en continu depuis une dizaine d’années des images rafraîchies toutes les quelques secondes. Les internautes ont la possibilité de les immortaliser via un bouton de capture en cas de vision suspecte avant de les partager sur la page avec leurs remarques aux autres internautes. Tous probablement morts eux aussi.

La Gettysburg Battlefield Cam

Les plus familiers du sujet le sauront sans doute, l’ancien champ de bataille de Gettysburg est considéré comme l’un des lieux les plus hantés des États-Unis. Même si son intérêt historique est indéniable – bien qu’on n’y trouve aujourd’hui plus que des kilomètres de pelouses déformées par les boulets de canon –, cette ville de Pennsylvanie est chaque année visitée par des hordes de touristes pour ses "Ghost Tours" de nuit, sortes de chasses au fantôme en carton-pâte organisées en groupe (des dizaines et des dizaines de boutiques en proposent dans les quelques rues du centre). Mais grâce à la petite caméra installée aux premières loges de ce qui fut un sanglant champ de bataille en 1863, plus besoin de s’acheter un billet d’avion, mes petits amis. Vous pourrez traquer du spectre de soldat nuit et jour devant votre écran, et évidemment faire part de vos observations à la "communauté".

J'en profite au passage pour partager une photo que j'ai moi-même prise à Gettysburg il y a deux ans et vous demander ce que vous pensez de cette tache lumineuse sur l'herbe. Orbe ou pas orbe ? Je vous promet que ce n'est pas une retouche :

Le site du Ordsall Hall

Ce manoir bâti il y a plus de 750 ans est réputé au Royaume-Uni pour sa "forte activité paranormale". Situé à Salford, dans la région de Manchester, il abrite aujourd’hui un musée et trois vaillantes ghost cams, installées dans le Grand Hall, la chambre principale et une seconde chambre tout à fait accueillante. Certains espèrent y repérer la White Lady (le blanc et le gris, c’est tendance chez les fantômes) et peut-être une petite fille, aperçue plusieurs fois dans les escaliers. Je trouve personnellement le fait que des gens passent encore des heures à traquer cet enfant sur le Net beaucoup plus perturbant que le spectre infantile en lui-même.

Dommage que la Doll House Cam, désactivée à l'été 2015, n'ait pas tenu le coup. Vous auriez pu non seulement observer sur son site une famille de poupées hantées dans une maison pleine de voilages et de froufous 24h/24 7j/7, mais aussi en adopter une. Une belle affaire manquée.

Quelque chose à ajouter ? Dites-le en commentaire.

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