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Découvertes

San Francisco crée une patrouille pour débarrasser ses rues des excréments humains

Surnommée la "capitale des sans-abris", San Francisco manque d'infrastructures pour répondre aux besoins élémentaires de tous ses habitants.

Smith Collection/Gado/Getty Images
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Face à la crise du logement, San Francisco enregistre un nombre record de personnes sans domicile fixe : plus de 10 000 d'entre eux vivent dans les rues de la ville, ce qui vaut à cette dernière le surnom de "capitale américaine des sans-abris".

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Cette situation sociale alarmante est doublée d'une importante problématique de salubrité publique : le nombre de toilettes étant insuffisants, les individus SDF se trouvent souvent dans l'obligation de déféquer sur les trottoirs. La mairie a annoncé la création d'une "patrouille" dédiée. Au total, 5 employés de la mairie arpenteront tous les jours les artères de San Francisco à bord d'un véhicule doté d'un aspirateur vapeur. "Ils commenceront leur shift dans l'après-midi, à l'heure où la ville commence à perdre les éclats de son nettoyage réalisé pendant la nuit", précise le San Francisco Chronicle. Certains citoyens reprochent à cette mesure cosmétique de ne pas s'attaquer au cœur du problème, à savoir une envolée historique des prix de l'immobilier et un refus de la part des autorités d'ouvrir des centres d'accueil. 

"Ils sont considérés comme des individus ayant fait le choix de vivre dehors"

"Nous sommes censés vivre dans une magnifique ville, saluée pour ses valeurs progressistes et la vivacité d'esprit de ses habitants. Alors qu'est-ce qui explique que je me retrouve tous les jours à tomber sur de la matière fécale humaine dans la rue ?", s'interroge sur Medium un certain Noah Sanders. Pour ce journaliste vivant à San Francisco et qui a discuté avec différents services de la ville, le problème tient au regard des autorités sur les personnes sans domicile fixe : "Ils sont considérés comme des individus ayant fait le choix de vivre dehors. La position officielle est donc la suivante : 'si on les aide à subvenir à leurs besoins primaires, on les encourage à ne pas chercher de logement'", se désole-t-il. Et Noah Sanders de rapporter les propos de Jennifer Friedenbach, en charge de l'organisation Coalition on Homelessness : "Depuis les coupes budgétaires pour le département des parcs et des loisirs, la ville a fermé un certain nombre de toilettes publiques", ce qui fait de San Francisco une ville manquant cruellement de WC accessibles à tous.

Contrairement à New York dont 95 % des sans-abris peuvent bénéficier d'hébergements d'urgence ou de foyers, San Francisco ne dispose pas assez d'infrastructures. La plupart des personnes SDF, pour la majorité des Afro-américains atteints de problèmes mentaux, vivent dans la rue.

"Les excréments humains ne sont pas juste un problème ponctuel à régler, mais plutôt le signe d'une problématique systémique"

Peut-on dire qu'il y a de plus en plus de personnes sans domicile ? Surtout pas, selon Jeff Kositsky. Cité par ABC, le directeur du département de San Francisco pour les SDF et les foyers d'accueil rappelle que "le fait de vivre dehors n'est pas un phénomène en hausse, mais plutôt un phénomène plus visible qu'avant". En effet, certains des endroits où il était possible de se réfugier et dormir sont en train de devenir de nouveaux bureaux.

"Peut-être que les choses seraient différentes si la ville considérait les excréments humains non pas comme un problème ponctuel à régler, mais plutôt comme le signe d'une problématique systémique", commente Gizmodo. En somme, à la place de ces simples "aspirateurs à caca", il serait plus efficace sur le long terme d'installer de nouveaux WC, ou encore mieux, des structures d'hébergement d'urgence.

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