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ÉTATS-UNIS

QAnon : l'inquiétant mouvement complotiste pro-Trump sorti du "Dark Web"

Jusque-là confiné au "Dark Web", le mouvement pro-Trump "Q", qui véhicule des théories du complot, a récemment gagné le grand public à la faveur de meetings du président américain.

Le mouvement "Q" est parti d'un message énigmatique posté en octobre 2017 sur un forum.
Le mouvement "Q" est parti d'un message énigmatique posté en octobre 2017 sur un forum. Capture Facebook
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"Trust the plan" ("Faites confiance au plan"). Une phrase-code qu’échangent depuis dix mois sur Internet, en signe de reconnaissance, les adeptes d’un mystérieux mouvement nommé "Q" ou "QAnon".

Jusqu’alors confiné au "Dark Web", cette partie "cachée" d'Internet, le mouvement est entré en pleine lumière le 31 juillet dernier, lors d'un meeting de Donald Trump à Tampa, en Floride. Dans la foule venue soutenir le président américain, plusieurs participants portaient en effet des T-shirts avec l’inscription "We are Q" ("Nous sommes Q") ou brandissaient des pancartes aux couleurs du drapeau américain en forme de Q. Depuis, même si l'ampleur du mouvement reste difficile à évaluer du fait de sa "clandestinité", les États-Unis s’interrogent : "qui est Q ?", l’instigateur supposé du mouvement.

AFP

Tout a commencé le 28 octobre 2017 sur le forum anonyme 4chan. Un individu poste un message énigmatique présentant Donald Trump comme le sauveur potentiel de la nation américaine face une ligue d’antipatriotes mêlant pêle-mêle Hillary Clinton, Barack Obama et Georges Soros.

L’auteur du message se fait appeler "Q"… lettre qui désigne un niveau d'habilitation "secret défense" aux États-Unis. Il n’en fallait pas plus pour faire naître une rumeur : "Q" serait une taupe évoluant dans le cercle rapproché de Donald Trump. Elle détiendrait des informations classées "top secret" qu’elle aurait décidé de révéler, par bribes, sur des forums du "Dark Web".

Selon la théorie "Q", les États-Unis sont dirigés depuis des décennies par une organisation criminelle impliquant les Bush, les Clinton, les Obama, les Rothschild mais aussi des vedettes d'Hollywood, le tout avec des relents antisémites.

Le but de "Q" ? Préparer les Américains patriotes à "la tempête à venir" et au "Grand Réveil" qui, grâce à Donald Trump, fera tomber cette machination et rendra le pouvoir au peuple.

Les adeptes de "Q" voient des signes de Trump partout

Si elle fait état de kidnappings d’enfants et de réseaux pédophiles protégés, la thèse centrale de QAnon est politique : selon les adeptes de "Q", la connivence de Donald Trump avec Moscou serait une stratégie d’affichage… simplement destinée à lui permettre de travailler en secret avec le procureur spécial Robert Mueller pour vaincre le grand réseau criminel mondial.

Les adeptes de "Q" voient des signes partout : pour eux, Donald Trump leur a ainsi lancé un signal dès octobre, lorsqu'il a mis en garde des journalistes contre "le calme avant la tempête".

Au meeting de Tampa le 31 juillet, le président américain a déclaré s'être rendu quelque "17 fois" à Washington avant d'être élu. Et il n'a de cesse d'épingler les "17 démocrates en colère" qui enquêtent sur le dossier russe. Q est la 17e lettre de l'alphabet…

Dernier exemple en date, le 8 août, au sujet d’élections locales partielles, Donald Trump a tweeté : 5 for 5 ! Un message aussitôt interprété par les QAnon comme un code, 5 :5 signifiant qu’un message a été bien compris.

Ce mouvement comporte des dangers bien réels, mettent en garde des experts qui citent l'exemple d'un homme armé arrêté en juin près du grand barrage de Hoover, dans le Nevada, et dont les revendications faisaient référence à QAnon.

Le mouvement "contient tous les éléments qui pourraient lancer un soulèvement, inciter à la violence voire pousser à une révolte politique", a commenté un ancien agent du FBI, Clint Watts, sur MSNBC. "Cela me semble être un phénomène vraiment dangereux, surtout quand on voit que certains le lient au président et ses meetings".

QAnon semble d’ailleurs avoir déjà fait des adeptes chez de célèbres supporteurs du républicain qui y ont fait allusion, comme l'actrice Roseanne Barr et le fondateur du site Infowars, nid de théoriciens du complot, Alex Jones.

>> À lire : Alex Jones, complotiste en chef réduit au silence par les géants du Web

Face à la tempête médiatique, la Maison Blanche a dû réagir. "Le président condamne et dénonce tout groupe qui inciterait à la violence", a déclaré sa porte-parole Sarah Sanders. Mais loin d’être découragés, les adeptes de "Q" se sont, au contraire, réjouis en ligne de voir leur mouvement mentionné au cœur du pouvoir.

Avec AFP

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