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Découvertes

Une nouvelle vidéo rappelle que réagir au harcèlement de rue peut être dangereux pour les femmes

Marie Laguerre a répondu à son harceleur, qui l'a alors frappée en plein visage comme le prouvent les images d'une vidéo surveillance. En 2018, une femme qui refuse d'être une proie risque toujours d'être agressée.

Capture d'écran de la vidéo surveillance dans laquelle Marie Laguerre se fait agresser.
Capture d'écran de la vidéo surveillance dans laquelle Marie Laguerre se fait agresser. Marie Laguerre
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Baisser les yeux, monter le volume sonore dans nos écouteurs, marcher plus vite, ne pas répondre... Nombre d'entre nous choisissent d'ignorer un agresseur, de nous créer une bulle pour nous protéger. Car refuser le harcèlement sexuel n'est pas un choix, c'est parfois la (triste) solution pour éviter le danger. 

VOIR AUSSI sur France 24 : Enquête ouverte sur le harcèlement d'une jeune femme au Café Chéri à Paris

Mardi 24 juillet, vers 18 h 30, Marie Laguerre rentre chez elle. Au niveau du Boulevard de la Vilette, dans le 19e arrondissement de Paris, elle croise un homme qui lui adresse "des bruits/commentaires/sifflements/coup de langue sales, de manière humiliante et provocante", détaille-t-elle dans un post Facebook. Elle lui répond "ta gueule" et séloigne. Ce dernier choisit alors de lui lancer un cendrier ramassé sur une table d'un bar, puis d'aller la frapper au visage. Le tout en plein jour, sous le regard hébété des passants. 

Après avoir récupéré les images de la vidéo surveillance de la terrasse devant laquelle elle a été agressée, Marie Laguerre a décidé de diffuser la scène sur Facebook afin de montrer que "le harcèlement c'est au quotidien". "Ces hommes qui se croient tout permis dans la rue, qui se permettent de nous humilier et qui ne supportent pas qu'on s'en offusque, c'est inadmissible. Il est temps que ce genre de comportement CESSE." Le lendemain des faits, elle a porté plainte. Ce lundi, le parquet de Paris a annoncé l'ouverture d'une enquête.

Face au danger, des réactions multiples

Au-delà de l'extrême violence de cette vidéo, elle est également une énième preuve du fait qu'il est dangereux pour une femme de répondre à une agression verbale ou physique. Elle est la preuve qu'il est inutile, si ce n'est pas déplacé de demander à une victime d'agression "pourquoi n'as-tu pas répondu/repoussé ton agresseur ?" Ce genre de question, en plus de remettre la faute sur la victime, est parfaitement déplacée quand on voit la façon dont un agresseur peut réagir face à un simple "ta gueule". 

Que ce soit sur le chemin du domicile comme Marie Laguerre, sur leur lieu de travail ou à peu près n'importe quand dans leur quotidien, les femmes continuent d'être agressées et harcelées par des hommes, et sortir de ce rôle de proie est toujours un véritable danger. Le danger d'attiser sa colère, d'être frappée ou simplement d'être traitée d'hystérique.

Et si certaines, comme cette serveuse américaine (voir vidéo ci-dessous) ou Marie Laguerre, savent comment réagir face au harcèlement sexuel, il ne faut pas oublier que d'autres sont confrontées à l'état de sidération et se retrouvent physiquemment et psychologiquement incapables d'y répondre. 

Une vidéo comme preuve d'agression 

L'existence de cette vidéo surveillance aidera certainement Marie Laguerre à obtenir l'arrestation de son agresseur, et la présence de multiples témoins aussi. Mais qu'en est-il des autres, celles qui n'ont pas eu "la chance" que leur agression soit filmée, vue, ou partagée par des milliers d'internautes ? "Parmi les messages de soutien que j'ai reçu, beaucoup de femmes partagent d'ailleurs leurs propres expériences. Ce n'est vraiment pas un exemple isolé. C'est juste que cette fois, il y a des images, et qu'elles choquent", explique la victime à France Info

Pour celles qui n'auront pas de vidéo comme preuve donc, il faudra parfois ajouter à la violence de l'agression celle d'être confrontée à un policier qui ne voudra pas croire à la plainte. "Menteuse", "folle", "séductrice", la femme est à nouveau considérée comme étant à peu près tout sauf une victime, comme le rapportait notamment un article de Slate en 2017. Et même si le nombre de plaintes pour harcèlement et agression sexuelle a augmenté de 20 % à 30 % à Paris l'an dernier, une majorité de victimes préfère encore se taire, pendant et après l'agression. 

– Consultez le site Stop Harcèlement de rue.

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