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ÉTATS-UNIS

États-Unis : plus de 700 enfants d'immigrés encore séparés de leurs parents après l'échéance

Alors que la date butoir est dépassée, plus de 700 enfants jugés "inéligibles" par l'administration Trump étaient toujours séparés de leurs parents, jeudi 26 juillet au soir.

 Un homme et son fils de 16 ans, se reposent ensemble dans un établissement après qu'ils ont été réunis le 26 juillet 2018 au Texas.
Un homme et son fils de 16 ans, se reposent ensemble dans un établissement après qu'ils ont été réunis le 26 juillet 2018 au Texas. Joe Raedle, AFP
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Plus de 700 enfants entrés illégalement aux États-Unis avec leurs parents étaient toujours séparés de leur famille jeudi 26 juillet, au soir, alors que l'échéance fixée par la justice américaine pour qu'ils soient réunis était dépassée. Un juge fédéral de Californie avait ordonné que toutes les familles "éligibles" soient réunies avant 18h (22h GMT) jeudi.

Sont considérés comme "éligibles" les cas où les liens familiaux ont bien été déterminés, quand les parents n'ont pas d'antécédents criminels ou de maladie contagieuse, et quand ils n'ont pas renoncé aux retrouvailles.

Mais après l'heure butoir, 711 enfants "inéligibles" étaient encore confiés à l'Office de relocalisation des réfugiés (ORR), qui dépend du ministère de la Santé et des services sociaux, et qui a la charge des enfants quand les adultes sont détenus dans le système pénitentiaire.

Des parents déjà expulsés des États-Unis

Sur 2 551 familles séparées, avec des enfants entre 5 et 17 ans, 1 442 ont été réunies, selon les statistiques officielles publiées dans des documents de justice. À cela, il faut ajouter 378 mineurs relâchés "dans des circonstances appropriées", mais pas forcément réunis avec leurs parents. Au total, 1 820 enfants ont donc été réunis ou relâchés.

"Le programme […] est en cours de déroulement et devrait résulter dans la réunification de tous les membres éligibles", explique le gouvernement dans ces documents.

L'administration Trump avait déjà prévenu que plusieurs centaines de parents dont les familles ne répondaient pas aux critères ne verraient pas leurs enfants avant la date butoir. Ils sont finalement 711. Dans 431 cas, les parents ont déjà été expulsés des États-Unis.

"Trouver les parents au Mexique et en Amérique centrale sera une tâche longue et difficile", prévient Stephen Kang, avocat de l'ACLU, la puissante organisation de défense des droits civiques qui a porté plainte contre le gouvernement, demandant à ce que les familles soient rassemblées.

"Ces parents et ces enfants ont perdu un temps précieux qui ne pourra jamais être remplacé. Nous nous réjouissons pour les familles réunies, mais plein d'autres continuent à être séparées", a par ailleurs commenté Lee Gelernt, directeur adjoint du projet sur les droits des migrants d'ACLU.

"L'administration Trump essaie de les balayer sous le tapis, en choisissant, de manière unilatérale, qui est éligible à la réunification. Nous continuerons de tenir le gouvernement responsable pour que ces familles soient réunies", a-t-il prévenu.

La tolérance zéro devant les tribunaux

"Cela montre que l'unité familiale et le bien-être d'enfants déjà traumatisés n'est pas une priorité du gouvernement. Nous demandons à l'administration Trump à quelle échéance tous les enfants séparés seront réunis avec leur famille, et pourquoi ce n'est pas encore le cas", avait réagi plus tôt dans la journée Hans Van de Weerd, le vice-président de l'International Rescue Committee (IRC), organisation d'aide aux réfugiés.

La politique de "tolérance zéro" de Donald Trump, mise en oeuvre entre avril et juin, a entraîné le placement en détention de milliers de personnes entrées illégalement aux Etats-Unis, clandestins comme demandeurs d'asile.

Mais, ce faisant, entre 2 300 et 3 000 enfants arrivés avec leurs parents ont été écartés et placés dans des centres du ministère de la Santé, situés parfois à des milliers de kilomètres.

L'indignation a été telle aux Etats-Unis que le président Trump a été obligé de revoir sa copie en juin, en interdisant par décret la séparation systématique des familles.  

Cela n'a pas empêché fin juin le juge fédéral Dana Sabraw, qui siège à San Diego (Californie), d'ordonner aux autorités américaines qu'une centaine d'enfants migrants de moins de cinq ans soient réunis avant le 10 juillet avec leurs parents, et d'ici le 26 juillet, 22h GMT, pour ceux de plus de cinq ans.

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