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ROYAUME-UNI

Un "carnaval de la contestation" pour accueillir Donald Trump au Royaume-Uni

En visite officielle pour la première fois au Royaume-Uni, Donald Trump sera accueilli par des manifestations organisées dans des dizaines de villes par une coalition d’associations. La plus attendue se déroule vendredi, à Londres.

Ce ballon dirigeable géant représentant un Donald Trump en couche-culotte installé à 30 mètres de haut près du Parlement, devrait flotter vendredi au-dessus de Londres.
Ce ballon dirigeable géant représentant un Donald Trump en couche-culotte installé à 30 mètres de haut près du Parlement, devrait flotter vendredi au-dessus de Londres. Tolga Akmen, AFP
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Sur le site stoptrump.org.uk, nom de domaine sans équivoque, impossible de passer à côté du décompte qui s’affiche sur la page d’accueil, chiffres blancs sur rectangles noirs. Il égrène les jours, les heures, les minutes, jusqu’aux secondes, avant le coup d’envoi des manifestations prévues vendredi 13 juillet, au Royaume-Uni, contre la venue de Donald Trump. L’avion du président américain a atterri à Londres jeudi, en début d’après-midi. Il s’agit de sa première visite officielle sur le sol britannique, déjà repoussée à deux reprises par crainte… de manifestations hostiles.

"Donald Trump sera au Royaume-Uni le 13 juillet. Des dizaines de milliers de personnes à travers le pays vont unir leurs forces pour montrer que sa rhétorique de haine et de division n’est pas acceptée ici", peut-on lire sous le compteur de ce site qui recense toutes les informations pratiques pour prendre part à ce mouvement de contestation. Plus bas, une carte interactive du Royaume-Uni permet de trouver en un coup d’œil, grâce à des marqueurs verts, l’ensemble des manifestations prévues. De Newcastle à Liverpool, de York à Brighton, on en dénombre plus d’une quarantaine.

>> À voir sur France 24 : "LE DÉBAT - 'Trump à l'Otan : le grand marchandage ?' "

"Elles ont pour but de dénoncer la venue de Donald Trump, mais aussi sa politique, une politique homophobe, sexiste, climato-septique, une politique migratoire indigne qui sépare les enfants de leurs parents migrants. Donald Trump n’est pas le bienvenu au Royaume-Uni", affirme Shabbir Lakha, l'un des organisateurs du mouvement baptisé "Carnaval de la contestation", qui fédère une cinquantaine d’associations, à France 24.

l'analyse de notre envoyé spécial à Londres

Un ballon géant à l’effigie de Trump en couche-culotte

Le rassemblement le plus important aura lieu à Londres, à Trafalgar Square, vendredi après-midi. Des centaines de bus seront mis à disposition de tous ceux qui, à travers le pays, souhaitent rejoindre la capitale sur laquelle un ballon dirigeable géant représentant un Donald Trump en couche-culotte flottera, installé à 30 mètres de haut près du Parlement.

L’autorisation de son déploiement, pendant deux heures vendredi matin, a été accordée par le maire de la capitale, Sadiq Khan. "Les yeux du monde seront sur Londres cette semaine. C'est l'occasion pour notre ville de montrer nos valeurs, avec notre sens de l'humour mondialement connu", a expliqué l’élu dans le journal britannique, The Evening Standard. Le ballon rejoindra ensuite l'Écosse, où le président américain, qui y possède deux golfs, passera le week-end. Une manifestation est annoncée vendredi à Glasgow, avant une marche le lendemain dans les rues d'Édimbourg, capitale de la région septentrionale.

Mais déjà, dès jeudi soir, les manifestants ont décidé se faire entendre. Ils se rassembleront près de Winfield House, résidence de l'ambassadeur américain, Woody Johnson, située dans Regent's Park, à Londres, où le couple Trump passera sa première nuit. Ils comptent notamment diffuser les pleurs enregistrés des enfants placés en détention par les autorités américaines après être arrivés illégalement aux États-Unis. "Tous les autres engagements du président américain ont lieu en dehors de Londres pour qu’il ne se retrouve pas face-à-face avec ceux qui manifestent contre sa présence ici", précise Hervé Amoric, le correspondant de France 24 à Londres. Malgré tout, "la visite s’annonce tendue", poursuit-il.

"Ils m'aiment beaucoup au Royaume-Uni"

"Ils m'aiment beaucoup au Royaume-Uni. Je pense qu'ils sont d'accord avec moi sur l'immigration", a cependant assuré Donald Trump à Bruxelles à l'issue d'un sommet de l'Otan, avant de prendre l’avion, ajoutant : "Je crois que c'est pour cela que le Brexit s'est produit".

Ce n’est pas ce que reflète un sondage YouGov publié jeudi : 77 % des Britanniques auraient une opinion défavorable du dirigeant, 74 % le considéreraient comme sexiste, et 63 % comme raciste. Près de la moitié (49 %) des 1 648 personnes interrogées pensent que la reine ne devrait pas le recevoir, bien qu'elle doive l'accueillir pour prendre le thé vendredi au château de Windsor.

Donald Trump doit aussi rencontrer Theresa May, notamment pour évoquer les liens commerciaux avec Londres, qui souhaite vivemment signer un accord de libre-échange avec Washington après le Brexit programmé pour mars 2019. Mais le président américain n’a cessé de commenter ces derniers jours, dans des termes peu enthousiastes, la gestion de la Première ministre britannique dans ce dossier affirmant entre autre que le Royaume-Uni était "quelque peu dans la tourmente" après la démission des euroseptiques du gouvernement.

>> À voir sur France 24 : "Brexit : déjà trop tard pour bien faire ?"

Le président américain s’est aussi inquiété des propositions émises par la cheffe du gouvernement sur la future relation commerciale avec l'Union européenne, propositions qui, d’après lui, ne correspondent pas au vote des Britanniques en faveur d'une sortie de l'UE lors du référendum de juin 2016. "La population est divisée, le gouvernement est divisé. La question du Brexit est obsédante. May espérait jouer la carte de la 'relation spéciale' pour l’arrivée de Trump", décrypte Olivier Kempf, directeur du cabinet d’analyse stratégique La Vigie, interrogé par France 24. Pour la relation spéciale, c’est loupé. En revanche, l’accueil des manifestants, lui, le sera, sans doute.

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