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SANTÉ

La PrEP, un traitement préventif contre le VIH encore trop méconnu

L'association Aides a lancé une campagne nationale d'information et de promotion de la PrEP, un traitement préventif contre le VIH. Celui-ci est encore largement méconnu et s'adresse aux personnes particulièrement exposées au virus du sida.

La campagne Prep 4 Love.
La campagne Prep 4 Love. https://www.aides.org
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"PrEP : un comprimé par jour vous protège du VIH". C’est avec ce slogan que l’association Aides a lancé mercredi 4 juilletsa nouvelle campagne nationale d’information dans les plus grandes villes de France. Des couples, hétérosexuels ou homosexuels, incitent sur de grandes affiches en noir et blanc à utiliser la PrEP, un traitement préventif contre le VIH.

"Ce traitement n’est pas assez connu. C’est pour cela que l’on a fait cette campagne car les pouvoirs publics ne l’ont pas fait. Cela a eu pour conséquence de circonscrire son utilisation uniquement à la communauté gay", explique Antoine Henry, responsable de communication pour l’association Aides.

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Cibler les populations à risque

La PrEP (de "Pré" avant, "Exposition" contact avec le VIH et "Prophylaxie" prévention de l'infection) est en effet sur le marché depuis 18 mois, mais seules 7 000 personnes en France utilisent ce traitement préventif, le Truvada et ses génériques, produit par trois laboratoires suisse (Sandoz), français (Teva Santé) et américain (Gilead)

‘Il s’agit d’un outil de prévention destiné à des personnes séronégatives appartenant à des groupes de population particulièrement exposées au virus : les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes, les gays, bisexuels ou hétéros curieux et les personnes migrantes, en particulier originaire d’Afrique subsaharienne, où il y a des pays à forte endémie", décrit Antoine Henry.

Ce traitement, délivré sur ordonnance, est entièrement pris en charge par la Sécurité sociale. Pour Aides, il est notamment une excellente alternative pour les personnes qui ont des difficultés à utiliser le préservatif : "Ils ont tout intérêt d’aller vers la PrEP, car cela leur garantit non seulement de ne pas être contaminé, et en plus d’avoir un suivi extrêmement étroit".

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Un risque de contamination infime

La PrEP a en effet prouvé son efficacité. À San Francisco, le nombre de nouveaux cas de VIH a chuté de 49 % entre 2012 (année où la PrEP a été autorisée aux États-Unis) et 2016. Au Royaume-Uni, le nombre de nouveaux cas de VIH a aussi chuté de 18 % entre 2015 et 2016. Si le traitement est bien suivi, il offre une protection contre le VIH similaire à celle du préservatif et le risque de contamination est infime. "C’est le même principe qu’une pilule contraceptive. En le prenant tous les jours, même en cas de rapport non protégé et d’exposition au virus, on est sûr de ne pas être contaminé", précise Antoine Henry. "Cela nécessite cependant une prescription médicale, un suivi et un dépistage régulier".

Pour cette nouvelle campagne de Aides, ce sont des couples souriants et confiants qui s’affichent en grand. Un risque de faire croire que le sida n’est plus si dangereux et de détourner les gens du préservatif ? "Cette idée qu’en faisant la promotion d’autres outils que le préservatif banaliserait l’épidémie est compréhensive, mais fausse dans les faits. Aucune étude aujourd’hui ne permet de dire qu’il y a une décompensation du risque", répond Antoine Henry. "En réalité, les personnes qui prennent la PrEP ont déjà des difficultés avec les préservatifs dans toutes leurs relations".

Comme le rappelle également Aides, la PrEP protège du VIH, mais pas des autres IST (infections sexuellement transmissibles). Les protections classiques sont toujours nécessaires pour se prémunir des gonorrhées, condylomes (liés au pa- pillomavirus), chlamydiae, hépatites A/B/C, syphilis, etc. La PrEP ne prévient pas non plus les grossesses non désirées. Le traitement est également contre-indiqué pour les personnes séropositives.

Quelque 37 millions de personnes vivent avec le VIH ou le sida, d'après l'Organisation mondiale de la santé. La maladie a tué quelque 35 millions des 80 millions de personnes qu'elle a infectées depuis qu'elle a été diagnostiquée pour la première fois au début des années 1980. Malgré les campagnes de sensibilisation, les nouvelles contaminations au VIH sont toujours nombreuses. Elles concernent plus d’un million de personnes chaque année dans le monde.

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