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Découvertes

Tracter un énorme iceberg depuis l'Antarctique : le plan fou d'un expert contre la pénurie d'eau sud-africaine

Pour résoudre l'épineux problème de pénurie d'eau douce en Afrique du Sud, et notamment dans la ville du Cap, l'expert en sauvetage maritime Nick Sloane a émis une idée folle : remorquer un gigantesque iceberg depuis l'Antarctique.

Des icebergs en Antarctique.
Des icebergs en Antarctique. Kyodo News/Getty Images
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Depuis trois ans, l'ombre du "Zero Day" – jour où plus une seule goutte d’eau ne coulera du robinet, d'abord estimé par la mairie du Cap au 16 avril de cette année, puis repoussé maintes fois –.plane au-dessus la capitale de l'Afrique du Sud. Pour les habitants de la métropole sud-africaine, cette date signifie l'application de tout un type de restrictions auxquelles ils devront adapter leur quotidien : moins de 50 litres d'eau utilisés par jour et par personne, ou encore des douches réduites à moins de deux minutes.

VOIR AUSSI : C'est une certitude : la fonte de l'Antarctique s'accélère

16 avril 2018, 9 juillet 2018, et finalement, 2019... Le "Zero Day" ne cesse toutefois d'être reporté. Les récentes pluies tombées sur la ville devraient d'ailleurs le repousser à nouveau dans le calendrier, comme l'a indiqué le maire adjoint Ian Neilson jeudi 28 juin : "Les niveaux d'eau aux barrages sont de 42,7 %, donc la ville est dans une position plus avantageuse que l'an dernier." À l'origine de cette épée de Damoclès, la sécheresse qui sévit en Afrique australe depuis trois ans, aggravée par le phénomène climatique El Niño.

En fondant, le gigantesque morceau de glace pourrait apporter plus de 150 millions de litres d'eau douce par jour pendant un an

Si les choses semblent s'améliorer, les autorités ne sous-estiment pas la menace. "Il y a encore des gens qui pensent que ce jour-là ne peut pas arriver, et que les sept projets de la ville qui doivent nous permettre d’augmenter nos ressources de 200 millions de litres par jour suffiront à nous sauver, mais ce n’est pas le cas", expliquait en janvier dernier, dans un communiqué, Patricia De Lille, la maire du Cap.

Mais Nick Sloane, expert en sauvetage maritime, a émis une idée pour contrer cette sécheresse. Une idée pour le moins ambitieuse : remorquer un iceberg de l'Antarctique jusqu'à la ville, à 2 000 kilomètres de distance. 

Un iceberg d'un kilomètre de long

C'est lors d'une conférence donnée à l'African Utility Week, le 16 mai dernier, que le fondateur de l'entreprise Sloane Marine Ltd a présenté en détail son projet. Celui-ci consiste en la récupération d'un iceberg d'un kilomètre de long, de 500 mètres de large et de 220 mètres de profondeur. En fondant, le gigantesque morceau de glace pourrait alors apporter à la ville plus de 150 millions de litres d'eau douce par jour pendant un an, soit l'équivalent de 30 % des besoins annuels des 3,7 millions d'habitants de la métropole.  

Nick Sloane n'en est pas à son coup d'essai en matière de projet maritime d'ampleur : en 2012, ce fut lui qui dirigea l'équipe de sauvetage et de renflouement du paquebot Costa Concordia, après son naufrage au large de l'Italie. Un opération maritime qui restera parmi les plus complexes de ces dernières années. Nick Sloane est donc du genre à avoir pensé à tout, notamment à la façon d'éviter la fonte de l'énorme morceau de glace durant son périple de trois mois jusqu'à l'Afrique du Sud. Celui-ci serait enveloppé dans un tissu isolant. Mais une telle opération aurait un coût : plus de 100 millions de dollars.

Prendre à une région en danger pour en sauver un autre

Outre son prix, le projet en question a de quoi faire tiquer sur sa viabilité environnementale : on sait que depuis 2012, 219 milliards de tonnes de glace fondent annuellement en Antarctique. Une situation catastrophique qui ne cesse d'être mise en évidence dans divers rapports et études. Il paraît donc assez problématique d'aller s'approvisionner du côté d'un continent en péril pour résoudre les problèmes d'un autre, et ce même s'il en va directement de la qualité de vie – et de la santé – de millions d'être humains.

Cependant, l'opération n'a pas encore obtenu le feu vert de la ville. "Pour l'instant, ils souhaitent d'abord étudier les précipitations hivernales", expliquait Nick Sloane à Quartz en mai dernier. Sachant qu'elles sont favorables, il pourrait ne pas être nécessaire d'en arriver là. Verdict en août. 

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