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Découvertes

Les diables de Tasmanie sont décimés par un "cancer contagieux" mais l'espoir subsiste

Les petits marsupiaux originaires de Tasmanie sont menacés, depuis 1996, par une "épidémie" de cancer qui décime l'espèce. Des chercheurs pensent avoir trouvé une solution au problème.

JOUAN/RIUS
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Tout le monde connaît les diables de Tasmanie, popularisés par le fameux personnage de Taz dans les "Looney Tunes". Mais en réalité, ces petits marsupiaux n’ont rien de diabolique ou même d’agressif pour l’homme (sauf quand ils mangent). C’est simplement une espèce protégée qui effraie à cause de ses cris puissants, dernière représentante du genre Sarcophilus, dont l’existence est gravement mise en danger par une tumeur cancéreuse contagieuse.

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Il n’existe que huit sortes de cancer transmissibles. Cinq affectent les bivalves, un type de mollusque, un autre les chiens et deux touchent les diables de Tasmanie. Il s’agit de deux différents types de tumeurs faciales du diable, dites DFT, qui se ressemblent beaucoup et rongent le visage de ces animaux. Ces cancers menacent la survie de l’espèce depuis la fin des années 1990. La tumeur a conduit à la mort de 90 % des individus touchés par la maladie dans les huit mois après leur contagion.

Comment expliquer la diffusion de deux cancers rares au sein d’une seule espèce ? Les scientifiques évoquent plusieurs raisons. D’abord, parce que ces animaux vivent dans un écosystème clos, sur une île isolée à 240 kilomètres de l’Australie. Les individus se sont ainsi accouplés à l’intérieur d’une population relativement peu nombreuse – entre 20 000 et 70 000 actuellement, selon le gouvernement tasmanien – ce qui a conduit a un appauvrissement génétique. "Les systèmes immunitaires des animaux ayant survécu sont plus fragiles et détectent moins bien les cellules tumorales étrangères, par rapport à d'autres espaces qui ont une plus grande diversité génétique", explique Maximilian Stammnitz, du groupe "cancers contagieux" de l'Université de Cambridge, auteur d’une nouvelle étude sur les diables de Tasmanie parue dans la revue scientifique Cell, au Figaro.

Les diables de Tasmanie se battent et se mordent par ailleurs férocement et jusqu'au sang, ce qui faciliterait la transmission de cellules cancéreuses d’un individu à un autre. Étant donné que les DFT se développent sur leur visage, la transmission du cancer en est encore plus rapide.

De l’espoir pour les diables de Tasmanie

Voilà vingt ans que les scientifiques essaient de maintenir la population de diables de Tasmanie à flot et étudient ces tumeurs, sans succès, notamment en essayant d'isoler des individus non contaminés du reste de la population. L'équipe de chercheurs australiens et britanniques publiant une nouvelle étude dans Cell offre une petite lueur d'espoir à cet animal.

Les scientifiques ont étudié les deux différents types de tumeurs faciales du diable, les ont comparé ensemble et avec les cancers qui affectent l'homme. Ils ont identifié un certain type d'enzyme, le récepteur à activité tyrosine kinase (RTK), qui joue normalement un rôle dans le processus de cicatrisation mais qui, fonctionnant mal, contribue au développement des tumeurs qui touchent ces animaux.

Des molécules utilisées pour le traitement du cancer chez l'homme ont ainsi été testées sur les diables de Tasmanie pour voir leur effet sur les RTK. Contre toute attente, elles ont permis de stopper la croissance des tumeurs, ce qui laisse entrevoir la mise en place d'un traitement. Mais la population est si ravagée par la maladie que cela pourrait ne pas être suffisant.

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