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LIBAN

Liban : le Hezbollah lance un jeu vidéo pour refléter son "expérience" en Syrie

Au Liban, le Hezbollah a dévoilé mercredi un jeu vidéo conçu par le mouvement chiite, qui a pour cadre la guerre en Syrie et vise à justifier l'intervention de cet allié de l'Iran dans le conflit.

Le Hezbollah a dévoilé son jeu vidéo "Défense sacrée" mettant en scène l'intervention du mouvement dans la guerre en Syrie.
Le Hezbollah a dévoilé son jeu vidéo "Défense sacrée" mettant en scène l'intervention du mouvement dans la guerre en Syrie. Joseph Eid, AFP
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Arme au poing et muni de grenades, Ahmed passe d'une bataille à l'autre en territoire syrien : il est le héros d'un nouveau jeu vidéo sur le conflit en Syrie, conçu par le mouvement chiite libanais Hezbollah et dévoilé mercredi 28 février à Beyrouth.

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Le mouvement islamiste, engagé en Syrie au côté du pouvoir de Bachar al-Assad contre rebelles et jihadistes, a organisé une cérémonie dans la banlieue sud de Beyrouth, son bastion, pour présenter ce jeu intitulé "Défense sacrée - Protéger la patrie et les sanctuaires" religieux.

Un jeu inspiré d'évènements réels

Le jeu reflète "l'expérience du Hezbollah en Syrie", affirme à l'AFP l'un des concepteurs, Hassan Allam, rattaché à l'unité des médias électroniques au sein du mouvement, un département qui par le passé a conçu d'autres jeux vidéos en lien avec l'engagement du Hezbollah contre Israël en territoire libanais.

"L'idée a émergé à partir d'évènements réels sur le terrain, aussi bien en Syrie qu'à la frontière libano-syrienne, et au Liban", ajoute-t-il.

Le jeu démarre avec l'entrée de son héros Ahmed dans le sanctuaire de Sayeda Zeinab, un haut lieu du chiisme situé dans la banlieue de Damas et abritant le mausolée de l'une des petites-filles du prophète Mahomet.

Le sanctuaire est bombardé par les rebelles et Ahmed, qui apparaît en habit militaire, prend alors les armes pour rejoindre ses frères de combats sur le champ de bataille.

À travers les différentes étapes du jeu, les concepteurs ont choisi de se focaliser notamment sur le groupe État islamique (EI), dont les inscriptions figurant sur son drapeau noir ont été floutées.

Allié de l'Iran et poids lourd de la vie politique libanaise, le Hezbollah est considéré par Washington comme un groupe "terroriste". Il est officiellement engagé militairement en Syrie depuis 2013.

Faire comprendre le combat du Hezbollah

Dans l'optique de sa commercialisation, le jeu vidéo cible essentiellement les partisans du mouvement chiite libanais. L'objectif, explique Hassan Allam, est de permettre aux joueurs de comprendre "ce qui s'est passé, et ce que faisaient les combattants qui se sont 'sacrifiés'".

Au début de sa campagne en Syrie, le Hezbollah avait notamment justifié son intervention par la nécessité de défendre le sanctuaire de Sayeda Zeinab, haut lieu de pèlerinage pour de nombreux chiites venus d'Iran, d'Irak et du Liban.

Mais son action militaire a évolué pour devenir, selon la rhétorique du parti, une lutte contre les groupes "takfiris", terme utilisé pour désigner ceux qui se permettent de qualifier les autres d'"apostats". Pour le mouvement, cette dénomination englobe un large éventail de factions combattant le régime, aussi bien les groupes rebelles que les jihadistes de l'EI.

Les batailles du jeu deviennent de plus en plus ardues au fil des étapes, jusqu'à arriver à la frontière libanaise, dans la région de Qousseir, où le Hezbollah avait reconnu en 2013 avoir mené des combats contre des factions de l'opposition, bien avant la montée en puissance de l'EI.

Le jeu s'achève sur la bataille de Ras Baalbeck, où le Hezbollah et l'armée libanaise avaient mené deux offensives distinctes pour déloger l'EI d'une enclave montagneuse libanaise qu'il avait conquise, à la frontière syrienne.

Cette bataille s'était soldée à l'été 2017 par une défaite des jihadistes, dont les derniers combattants ont été évacués vers des régions en Syrie hors contrôle du régime.

"Je voulais tirer sur tout le monde"

Dans une salle de jeux vidéo de la banlieue sud, Hussein Mhanna essaie le nouveau produit du Hezbollah, prévu uniquement pour les plus de 12 ans. "Je ne sais pas d'où viennent les tirs", s'exclame le jeune homme de 25 ans, un mordu de jeux vidéos qui n'a pourtant pas réussi à dépasser le "niveau 2".

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"Pendant que je jouais, ça m'a passionné. Je voulais tirer sur tout le monde", ajoute-t-il.

Débutée en 2011 par une révolte contre le régime de Bachar al-Assad, la guerre en Syrie s'est complexifiée au fil des ans avec l'implication des jihadistes et de puissances régionales et internationales. Elle a fait plus de 340 000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.

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