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ARABIE SAOUDITE

Arabie saoudite : le roi signe un décret autorisant les femmes à conduire

Le roi Salmane a signé un décret autorisant les Saoudiennes à conduire, ont annoncé les médias locaux. La mesure, qui entrera en vigueur d'ici mi-2018, s'inscrit dans un plan de réformes visant à réformer le royaume à l'horizon 2030.

De jeunes Saoudiennes lors du festival Héritage et Culture dans le village d'Al-Thamama, près de Riyad, en février 2016.
De jeunes Saoudiennes lors du festival Héritage et Culture dans le village d'Al-Thamama, près de Riyad, en février 2016. Farez Nureldine, AFP
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Petite révolution au royaume wahhabite. Les Saoudiennes seront bientôt autorisées à conduire, selon un décret royal publié, mardi 26 septembre, par l'agence de presse officielle SPA.

Le roi Salmane a ordonné "de permettre d'accorder le permis de conduire aux femmes en Arabie saoudite", indique le texte. Le décret ordonne la formation d'un organe ministériel consultatif dont l'avis sera rendu dans les 30 jours et précise
que la mesure entrera en vigueur d'ici juin 2018.

Aussitôt l'annonce faite, le secrétariat d'État américain a salué "un grand pas allant dans la bonne direction". "Nous sommes très heureux", a affirmé la porte-parole de la diplomatie américaine Heather Nauert devant la presse à Washington. Priée de dire si ce pas en appelait d'autres en matière des droits des femmes, elle s'est bornée à répondre : "Aujourd'hui, nous sommes contents".

>> À voir sur les Observateurs : Des Saoudiennes s’éclatent sur le dancefloor, une liberté jamais vue…mais en trompe-l’œil

Royaume ultraconservateur du Golfe, l'Arabie saoudite est le seul pays au monde où les femmes n'avaient jusqu'ici pas le droit de conduire. Elles sont également soumises à la tutelle d'un homme de leur famille – généralement le père, le mari ou le frère – pour faire des études ou voyager.

"Cette décision royale est quelque chose de très important", explique à France 24 Clarence Rodriguez, auteure de "La Révolution sous le voile", qui rappelle qu'il y a deux ans encore les femmes qui avaient osé prendre le volant étaient considérées comme "des traînées, des terroristes". "Mais c’est seulement lorsque les femmes ne seront plus sous la férule des hommes que l’Arabie saoudite entrera dans l’ère de la modernité, tempère la spécialiste. Elle n’en a pour le moment qu’un pied. Et puis, on verra comme cela se passe sur le terrain car il s’agit là d’un décret royal, or la société saoudienne est très conservatrice."

Des femmes admises dans les stades

Dans le cadre de son ambitieux plan de réformes économiques et sociales à l'horizon 2030, Riyad semble assouplir certaines des restrictions faites aux femmes et tente prudemment de promouvoir des formes de divertissement, malgré l'opposition des ultraconservateurs.

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Ainsi, à l'occasion de la fête nationale du royaume le 24 septembre dernier, des centaines de femmes ont pu prendre place, pour la première fois, dans le stade Roi-Fahd à Ryad, où étaient organisés des concerts et des feux d'artifice. Jusque-là, les femmes n'étaient pas admises dans les stades, en application de la règle de séparation entre les sexes dans les espaces publics.

"Coût économique"

En novembre dernier, le prince et milliardaire saoudien Al-Walid ben Talal, connu pour son franc-parler, avait lancé un vibrant appel pour que les femmes obtiennent enfin le droit de conduire en Arabie saoudite.

Il avait parlé du "coût économique" du fait que les femmes en Arabie saoudite dépendent, pour se déplacer, de chauffeurs privés "étrangers" ou de taxis. Et si un mari trouve le temps de conduire son épouse, cela suppose qu'il s'absente de son travail, réduisant sa productivité, avait-il déploré.

Autoriser les femmes à conduire est désormais "une demande sociale urgente que la conjoncture économique justifie", soulignait-il en référence aux difficultés budgétaires que connaît son pays en raison de la baisse de ses recettes pétrolières, consécutive à l'effondrement des cours du brut. Le recours à des chauffeurs étrangers coûte des milliards de dollars à l'économie saoudienne, selon lui.

Avec AFP et Reuters

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