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Découvertes

Des chercheurs chinois veulent transplanter des organes de cochons à l'homme d'ici deux ans

Si le gouvernement chinois approuve les essais cliniques, les premières transplantations d’organes de porcs à des humains pourraient advenir très bientôt.

Première transplantation d'un foie de cochon à un singe en Chine, en 2013, dans un hôpital universitaire de Xi'an.
Première transplantation d'un foie de cochon à un singe en Chine, en 2013, dans un hôpital universitaire de Xi'an. Visual China Group
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La Chine est devenue le pays du clonage, en particulier de porcs. Comme le rapporte une enquête de la BBC, le pays clone des cochons "à un rythme industriel", dans plusieurs sortes d’usines à porcs dont la plus importante clone 500 cochons par an. Une équipe de scientifiques chinois a utilisé les organes de ces clones sur des singes et veut, désormais, les implanter sur l’homme. Ils disent que la transplantation d’organes cochons-hommes pourrait être possible dans à peine deux ans.

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Imaginez un malade atteint du diabète ou d’un cancer du pancréas et nécessitant une transplantation. Allongée sur la table d’opération, entourée de docteurs, de scientifiques et de chercheurs, cette personne reçoit une anesthésie générale et, en quelques secondes, tombe dans les vapes. À son réveil, elle apprend qu’elle a reçu un nouveau pancréas. C’est celui d’un porc.

Une méthode qui semble d’ores et déjà controversée. Mais en Chine, la question est étudiée très sérieusement. Dix centres de recherches financés par le gouvernement central du pays travaillent intensément sur le programme de recherche national de xénogreffe – ou xénotransplantation –, c’est-à-dire la transplantation d’un greffon où le donneur est d’une espèce différente que le receveur. Ils pensent pouvoir transplanter des organes comme le foie, le cœur ou le pancréas du cochon à l’homme dans les deux années à venir si le gouvernement les laisse démarrer leur essai clinique, rapporte le South China Morning Post.

Un besoin vital d’organes

Il faut dire que la Chine fait face à une pénurie d’organes pour ses malades. Selon les autorités locales, moins de 10 000 personnes ont donné leurs organes entre 2010 et 2016, mais plus de 1,5 million de patients ont besoin d’une transplantation chaque année. L’écart est monumental et le gouvernement tarde à trouver des solutions alternatives.

Depuis 2010, plus de 100 transplantations de la cornée de porcs sur des humains ont été menées

"Nous avons des patients qui décèdent de défaillance organique et leurs proches qui demandent désespérément qu’ils aient une chance de vivre", raconte Zhao Zijian, directeur du Metabolic Disease Research Centre du Nanjing Medical University, à Jiangsu. "Mais quand nous nous tournons vers les autorités chargées d’approuver les essais cliniques, nous n’obtenons que le silence. Nous comprenons qu’il doit être compliqué pour le gouvernement de prendre une décision, mais il est temps que nous obtenions une réponse."

Zhao Zijian travaille sur le projet national de xénogreffe et, comme ses collègues, il attend impatiemment l’aval du gouvernement pour commencer à réaliser l’essai clinique. Des essais sur des animaux, principalement des singes, ont été menés dans plusieurs pays, comme les États-Unis ou la Chine. Et, depuis 2010, plus de 100 transplantations de la cornée de porcs sur des humains ont été menées. L’opération coûte 30 000 yuan (3 800 euros), selon les médias chinois.  

La cornée ne contient pas de vaisseau sanguin, ce qui réduit drastiquement le risque de rejet par le corps humain et ne pose donc pas les mêmes problèmes. Pour le moment, la transplantation d’organes comme le cœur semble irréaliste sur des hommes, mais des essais comme ceux menés en Chine ou des innovations, comme le "ciseau à ADN" CRIPR/Cas9, changent la donne.

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