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Découvertes

La première fleur du monde ressemblait à ça et elle était hermaphrodite

Une équipe de chercheurs a modélisé l'apparence de la première des fleurs, ancêtre de toutes celles qu'on connaît aujourd'hui. Éclose il y a 140 millions d'années, elle était probablement dotée d'organes mâle et femelle.

Modélisation de la plus vieille fleur sur Terre, sur la base des résultats d'une étude scientifique.
Modélisation de la plus vieille fleur sur Terre, sur la base des résultats d'une étude scientifique. H. Sauquet & J. Schönenberger
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À voir la diversité actuelle des fleurs sur Terre, on ne se douterait pas qu'à l'origine, il n'y en avait probablement qu'une – qui a évolué en différentes espèces très différentes les unes des autres. C'est pourtant très probablement le cas, et des scientifiques pensent être parvenus à déterminer son apparence et ses caractéristiques.

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30 chercheurs issus de 13 pays se sont réunis autour du projet eFlower pour répondre à cette question passionnante : à quoi ressemblait donc l'ancêtre de toutes les fleurs ?

Menés par le Français Hervé Sauquet, de l'université Paris-Sud, les scientifiques ont combiné les modèles d'évolution connus de certaines espèces de fleurs avec une immense base de données regroupant les propriétés de nombreuses espèces florales. Cela a permis de déduire l'apparence et les propriétés de la fleur ancestrale, qui vivait sur Terre il y a quelque 140 millions d'années. Les conclusions de leur étude ont été publiés dans la revue Nature Communications, le 1er août.

"Ces résultats remettent en question presque tout ce qui a été pensé et enseigné sur l'évolution florale jusqu'à maintenant !", indique Jürg Schönenberger, professeur à l'université de Vienne et coordinateur de l'étude avec Hervé Sauquet, dans un communiqué.

Une fleur hermaphrodite à la structure rare

Les scientifiques se sont étonnés de voir que le résultat final ne correspondait pas à ce à quoi ils s'attendaient. "Aucune fleur actuelle ne ressemble exactement à la fleur ancestrale – et pourquoi serait-ce le cas ?", explique Hervé Sauquet. "Elle existait il y a au moins 140 millions d'années et a eu un temps considérable pour évoluer et devenir cette diversité de fleurs incroyable qu'on connaît aujourd'hui."

Grâce aux résultats d'Hervé Sauquet et de son étude, on sait désormais que l'ancêtre de toutes les fleurs était très certainement hermaphrodite : elle possédait des organes à la fois mâle et femelle. La distinction entre l'un et l'autre sexe est probablement apparue plus tardivement.

On connaît aussi sa forme, ce qui a permis de créer la représentation ci-dessus. Ses pétales étaient organisés en verticilles, c'est-à-dire en groupes de trois situés au même niveau de la tige, contrairement à de nombreuses fleurs (comme le lys) où les pétales sont en spirale, décalées les unes par rapport aux autres.

Lever le voile sur un mystère floral

Cette étude a pu être produite grâce au croisement des modèles d'évolution de certaines fleurs connues et d'une immense base de données qui regroupait les propriétés biologiques de 792 espèces actuelles.

Grâce à ces deux ensembles de connaissances et de données, les scientifiques ont pu cartographier la distribution des traits et caractéristiques des fleurs, et établir une sorte d'arbre généalogique pour reproduire l'apparence des fleurs à travers les âges.

"Pour certains traits étudiés, le résultat a été surprenant", analyse Hervé Sauquet pour la BBC. "Par exemple l'arrangement des pétales en sillon plutôt qu'en spirale n'était pas ce à quoi on s'attendait vu la structure des plus vieilles espèces de fleurs connues."

"Seul le temps nous dira si ce modèle est exact"

Si la science n'a pu résoudre le mystère de la forme de la plus vieille fleur du monde, c'est parce que les données manquent : il existe très peu de fossiles de fleur datant de l'époque concernée – il y a 140 millions d'années.

"Cette étude est importante car elle confirme à quel point la fleur ancestrale était complexe", explique à la BBC le professeur Jason Hilton, de l'université de Birmingham, qui n'a pas participé à l'étude. "Maintenant la recherche va se concentrer pour trouver une ressemblance entre cette modélisation et les rares fossiles que l'on a pu analyser. Seul le temps (et une étude approfondie) pourra nous dire si ce modèle est parfaitement exact."

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