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Découvertes

Le plus vieux temple du monde abritait ce qui ressemble à une sorte de "culte du crâne"

Plusieurs fragments de crânes retrouvés sur le site archéologique de Göbekli Tepe, en Turquie, semblent indiquer qu'il y a plusieurs millénaires, nos ancêtres vouaient un culte un peu particulier aux ossements de têtes humaines.

Le site de Göbekli Tepe, découvert dans le sud de la Turquie dans les années 1990.
Le site de Göbekli Tepe, découvert dans le sud de la Turquie dans les années 1990. Teomancimit/Wikipedia Commons
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Dans le plus vieux temple du monde, où les hommes du Néolithique venaient pratiquer leur croyance, on vénérait des crânes. Un culte qui nous semble un brin curieux. Mais qui sommes-nous pour juger nos ancêtres ?

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C'est la conclusion d'une découverte archéologique réalisée par une équipe de chercheurs sur le site de Göbekli Tepe, un temple vieux de 11 000 ans situé dans le sud de la Turquie. Découvert dans les années 1990, le temple regorge de sculptures et de roches représentant des personnages sans tête, ainsi que des fragments de crânes décorés.

Des bouts de crâne sculptés et colorés

Les archéologues allemands du German Archaeological Institute ont analysé sept fragments de crânes trouvés sur place, appartenant à 3 individus âgés de 20 à 50 ans. Leurs résultats, publiés le 28 juin dans la revue Science Advances, montrent que les communautés présentes sur les lieux à l'époque avaient un attachement particulier aux ossements humains et, plus précisément, aux crânes.

Les fragments de crânes retrouvés sont sculptés, teintés de couleur ocre et l'un d'eux possède même même un trou à son sommet. Une analyse microscopique a permis de déterminer qu'ils avaient été travaillés avec des outils en pierre, peu après la mort des individus auxquels les crânes appartenaient.

"Ces profondes incisions sont vraiment exceptionnelles", s'enthousiasme Juliz Gresky, paléopathologiste à la German Archeological Institute et principale auteure de l'étude, dans un entretien à Motherboard. "Peut-être fera-t-on d'autres découvertes sur ce site, mais rien que cette révélation est très nouvelle pour nous."

Des indices d'un possible "culte du crâne"

Julia Gresky pense que certains crânes étaient pendus dans le temple, les rainures servant à conduire des fils jusqu'au trou situé au sommet de l'ossement. "Peut-être mettaient-ils des plumes dessus pour le rendre plus impressionnant et l'exposaient-ils ensuite quelque part dans le temple."

Pourquoi ces personnes vouaient-elles un culte à des crânes ? Les chercheurs retiennent deux explications possibles. Cette pratique pouvait refléter la vénération des ancêtres, exposés ainsi après leur mort dans le temple pour leur rendre hommage. Mais les marques et entailles sur les crânes pouvaient aussi représenter une sorte de "marquage" des ennemis.

Outre les fragments de crânes analysés, le temple contient de nombreux indices qui tendent à prouver que nos ancêtres avaient une certaine fascination pour la tête humaine. Le lieu est rempli de représentations de personnages sans tête. "Il y a beaucoup d'illustrations, soit de têtes seules, soit de corps humains décapités dans ces sculptures et reliefs", décrit Jens Notroff, archéologue et expert du lieu, à Motherboard.

Il raconte aussi que des sculptures de têtes humaines, venant probablement d'un corps entier taillé dans la roche puis décapité, avaient été déposées près des colonnes du temple. Ce qui donne une signification encore plus spirituelle à ces crânes. "C'est pour cela que nous avons fait référence à une sorte de culte du crâne", conclut Jens Notroff.

"Ce n'est que de la spéculation pour le moment", selon Julia Gresky, "mais on espère trouver d'autres fragments pour éclaircir cette pratique."

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