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Découvertes

Les (nombreux) élus En Marche ! aux législatives pourront dire "Merci, Monsieur le Président !"

Raz de marée en perspective pour La République en marche-MoDem qui devrait siéger sur les 2/3 voire les 3/4 des bancs de la future Assemblée nationale française. Mais c’est une caricature de démocratie.

AFP
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C’est du jamais vu pour des élections législatives sous la Ve République. Une abstention record (un électeur sur deux ne s’est pas déplacé). Une majorité record, plus de 400 députés promis à La République en marche et au MoDem, soit plus des deux tiers des sièges. À part Les Républicains (LR), les autres partis qui auront quand même pesé plus de 50 % à la présidentielle (il y a seulement six semaines !) ramasseront les miettes.

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Ces législatives, aux yeux des Français plus légitimistes que jamais, auront été une simple formalité. Les élus de la majorité présidentielle, des plus obscurs aux plus illustres, ne devront pas leur siège à leur mérite personnel mais à leur seule étiquette macroniste. Le meilleur exemple ? Celui de Bruno Le Maire, gravement en difficulté dans sa circonscription de l’Eure lorsqu’il était encore étiqueté LR et qui, après son ralliement express à Emmanuel Macron, se voit faciliter la tache pour le second tour dimanche prochain.

Il est vrai que les premiers pas du président Emmanuel Macron ont largement séduit. Même les odeurs d’affaires (Ferrand, assistants parlementaires du MoDem) ont été dispersées, ventilées par le miracle de "l’état de grâce". Point positif (pour le pays s’entend) : le nouveau pouvoir aura toute latitude pour mettre en œuvre son programme. Bonne chance à lui, tout le monde profitera de sa réussite.

L’image de cette future Assemblée nationale ne sera qu’une caricature de la France politique

Point noir, très noir même : l’image de cette future Assemblée nationale ne sera qu’une caricature de la France politique. Et ce n’est pas un signe de bonne santé de la démocratie. Dans une république parlementaire, les élections législatives sont censées être, par excellence, le rendez-vous le plus important. C’est ce scrutin, et non l’élection présidentielle, qui donne le pouvoir de gouverner.

Depuis 15 ans, depuis que les législatives sont organisées dans la foulée de la présidentielle, elles ressemblent chaque fois un peu plus à une formalité. Un phénomène encore amplifié par le mode de scrutin et par le taux d’abstention qui interdit presque complètement les triangulaires. Le débat politique qui entoure ce rendez-vous est asphyxié, tué par une course présidentielle de plus en plus longue et épuisante pour les candidats mais aussi pour les électeurs.

Au-delà du sort des autres partis que celui du président, c’est l’autorité du Parlement qui en est gravement diminuée. Et de cela, personne ne peut se réjouir, y compris dans le camp des vainqueurs. C’est le résultat d’une réforme du quinquennat présidentiel incomplète et insuffisamment réfléchie. Elle fait pencher la démocratie française vers un présidentialisme sans réel contre-pouvoir.

Il n’y a qu’une seule façon de sauver le parlementarisme : synchroniser les élections en votant le même jour pour le président et pour les députés et/ou introduire une dose de proportionnelle comme s’y est engagé Emmanuel Macron. Il faut espérer que le nouveau pouvoir ne cédera pas à l’ivresse de la victoire en différant encore cette réforme démocratique. Il y a urgence.

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