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ENVIRONNEMENT

Au G7, pas d'accord sur l'accord de Paris

Au sommet du G7, en Sicile, les grandes puissances mondiales se sont accordées samedi sur la lutte contre le terrorisme et le protectionnisme. Elles sont en revanche apparues divisées sur le climat, Washington se distanciant de ses partenaires.

Le président américain Donald Trump à Taormina, en Sicile, lors du sommet du G7, le 27 mai 2017.
Le président américain Donald Trump à Taormina, en Sicile, lors du sommet du G7, le 27 mai 2017. Tiziana Fabi, AFP
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C'est une première dans l'histoire du G7. Les grandes puissances mondiales n'ont pas pu trouver de point d'accord, samedi 27 mai, sur la question environnementale, lors du sommet qui s'est tenu à Taormina, en Sicile. Les États-Unis de Donald Trump, inflexibles, ont refusé de s'engager en faveur de l'accord de Paris contre le réchauffement climatique.

Jusque-là, les sept grandes puissances avaient en chœur affirmé la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Mais la déclaration finale du sommet en Sicile fait le constat de divergences sur cette question.

"La discussion a été franche, peut-être plus franche que lors des précédents sommets", a reconnu devant la presse le chef du gouvernement italien Paolo Gentiloni, dont le pays préside actuellement le G7. Mais en dépit des pressions répétées des Européens (Allemagne, France, Italie, Royaume-Uni et Union européenne), du Canada et du Japon, Donald Trump n'a pas cédé.

À six contre un

"Les États-Unis d'Amérique sont en train de réévaluer leur politique sur le changement climatique et sur l'accord de Paris et ne sont donc pas en mesure de rejoindre le consensus sur ce sujet, indique le G7 dans sa déclaration finale. Prenant acte de ce processus, les chefs d'État et de gouvernement du Canada, de France, d'Allemagne, d'Italie, du Japon et du Royaume-Uni, ainsi que la Commission européenne réaffirment leur engagement à rapidement mettre en œuvre l'accord de Paris."

"Je prendrai ma décision finale sur l'accord de Paris la semaine prochaine !", a tweeté le président américain au moment même où s'achevait le sommet du G7.

Alors que certaines délégations s'employaient à minimiser cette décision "attendue", la chancelière allemande Angela Merkel a été beaucoup plus directe. "Toute la discussion sur le sujet du climat a été très difficile, pour ne pas dire pas du tout satisfaisante", a déclaré Angela Merkel devant la presse. "Nous avons ici une situation à six contre un, ce qui signifie qu'il n'y a encore aucun signe quant à savoir si les États-Unis resteront ou non dans l'accord de Paris", a-t-elle ajouté.

>> À voir sur France 24 : Les climatosceptiques à la Maison Blanche

Macron : "Je crois en la volonté de Donald Trump de progresser avec nous" au sujet de l'accord de Paris

Le président français Emmanuel Macron, qui comme Donald Trump participait à son premier sommet du G7, a lui observé des "progrès" dans la discussion et s'est montré optimiste quant à la décision que prendra Washington : les pourparlers ont, selon lui, "permis à M. Trump de prendre conscience des enjeux [de l'accord de Paris] pour son économie [...] M. Trump est quelqu'un de pragmatique et j'ai bon espoir qu'il confirme l'engagement des États-Unis sur le climat", a-t-il ajouté.

"J’ai dit [au président Trump] combien, à mes yeux, il me semblait indispensable pour les équilibres internationaux, pour la réputation des États-Unis d’Amérique, et pour les intérêts américains eux-mêmes, qu’il puisse confirmer ces accords", a encore expliqué Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse à l'issue du sommet.

Consensus sur le protectionnisme et le terrorisme

Sur l'autre sujet épineux à l'agenda, le commerce international, les dirigeants du G7 sont parvenus à maintenir les États-Unis, tentés par une forme d'isolationnisme, dans un cadre multilatéral. Ils se sont même mis d'accord pour lutter "contre le protectionnisme et les mauvaises pratiques commerciales", dans une formule balancée prenant aussi en compte la préoccupation de Washington sur un commerce juste et équilibré. Donald Trump prône en effet un certain nationalisme économique pour favoriser le "made in America".

Les diplomates ont travaillé d'arrache-pied pour rapprocher les positions américaines de celles de leurs partenaires. "Au final, nous sommes parvenus à les convaincre d'inclure dans le communiqué final la lutte contre le protectionnisme et cela constitue une avancée", a estimé un diplomate européen s'exprimant sous couvert de l'anonymat.

>> À lire : "G7 : les acteurs d'Internet appelés à se mobiliser contre 'les contenus terroristes'"

Vendredi, les dirigeants du G7 avaient trouvé quelques terrains d'entente, à commencer par la lutte contre le terrorisme, quelques jours après l'attentat meurtrier de Manchester. Une déclaration commune a été signée vendredi, dans laquelle le G7 accentue la pression sur les grands groupes de l'Internet pour qu'ils luttent davantage contre les contenus radicaux.

"Le pire a été évité", analyse Jean-Paul Betbèze, économiste au cabinet Deloitte

Le G7 a également exprimé son inquiétude face au retour des combattants étrangers, particulièrement après l'attentat de Manchester commis par un Britannique d'origine libyenne, qui pourrait s'être rendu en Syrie après une visite en Libye. La situation dans ce pays, à nouveau plongé dans le chaos avec la reprise de combats dans le sud de Tripoli et des bombardements égyptiens dans l'est du pays, en représailles à l'attentat contre les chrétiens coptes sur son sol, devait aussi être évoquée.

Avec AFP et Reuters

 

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