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PRÉSIDENTIELLE 2017

Quand le Front national entrave le travail des journalistes

Les sociétés de journalistes de 29 médias, dont France 24, ont signé une pétition pour dénoncer les procédés du Front national qui entravent la liberté d'informer en triant sur le volet "les médias autorisés à suivre Marine Le Pen".

Les journalistes entourent Marine Le Pen, en campagne à Rungis, le 25 avril 2017.
Les journalistes entourent Marine Le Pen, en campagne à Rungis, le 25 avril 2017. Charles Platiau, AFP
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Jeudi 27 avril, en reportage à Nice pour suivre le meeting de Marine Le Pen qui réunit 4 000 sympathisants, la photographe du Monde Laurence Geai‏ décrit, sur Twitter, une ambiance tendue. "#meeting Marine le Pen #de plus en plus dur de bosser, on est parqué comme des moutons et on ne peut pas bouger", décrit-elle. 

Une poignée de minutes plus tard, elle ajoute : "Marine le Pen #il menace de me virer..."

Quelques jours plus tôt, le journaliste de Marianne, Mathias Destal, co-auteur du livre-enquête "Marine est au courant de tout", s'est vu refuser d'accéder au QG du Front national (FN) à Hénin-Beaumont pour couvrir la soirée électorale du premier tour de l'élection présidentielle. Sur Twitter, il raconte que le directeur de campagne de Marine Le Pen, David Rachline, l'a convié à regarder les résultats en tant que spectateur sur BFM. 
 

"Entrave à la liberté d'informer"

Devant la multiplicité des reporters blacklistés par l'équipe de campagne de la candidate frontiste, une pétition a été signée, jeudi, à l'initiative de 29 sociétés de journalistes pour dénoncer "l’entrave à la liberté" d’informer par le FN. "À l'occasion de la campagne pour le second tour de l'élection présidentielle, le Front national a décidé de choisir les médias qui sont autorisés à suivre Marine Le Pen. Plusieurs titres de presse ont ainsi vu leur représentant tenu à l'écart de toute information et de toute possibilité de suivi sur le terrain de la candidate du Front national". 

Ce texte a été signé par les sociétés de journalistes de France 24, RFI, l'AFP, Alternatives Economiques, BFMTV, Capa, Les Echos, Le Figaro, France 2, Rédaction nationale de France 3, France Culture, France Info, France Inter, L'Humanité, Libération, Journal du Dimanche, M6, Médiapart, Le Monde, L'Obs, Le Point, Premières Lignes, Quotidien, RFI, RMC, RTL, Télérama, LaTéléLibre, TF1 , ainsi que les élus du SNJ-CGT et de la CFDT du conseil de rédaction de La Voix du Nord.

"Ainsi, après Mediapart et Quotidien (et avant lui son prédécesseur Le Petit Journal), l'AFP, Radio France, RFI, France 24, Le Monde, Libération et Marianne, notamment, ont été à un moment ou à un autre victimes de ces exclusions. Il ne s'agit donc en rien d'un recours à la pratique du 'pool' de journalistes où les informations et images sont partagées", estiment les signataires.

"Mon équipe de journalistes a été tabasséé"

Les équipes de reporters du Quotidien ont été à plusieurs reprises repoussées par le service d'ordre du FN. "Restez là, c’est bon. Vous passerez pas, cherchez pas, c’est pas la peine !“, lancent les hommes de la sécurité aux abords du meeting de Marine Le Pen à Marseille le 20 avril dernier, avant d'indiquer : “N’insistez pas : Le Quotidien, vous êtes pas conviés !“.

Le désamour entre l’équipe de Yann Barthès et le Front National ne date pas d'hier. En mai 2015, l'animateur de l'émission Yann Barthès racontait sur France Inter l'agression dont ses journalistes avaient été victimes lors du défilé du 1er mai du Front national à Paris. "Sur les 30 mètres qui séparent le carré VIP du cordon de sécurité de CRS, mon équipe a été tabassée par des militants FN !", expliquait-il. Depuis, les équipes de "Quotidien", ainsi que celles de Mediapart, sont blacklistés de tous les événements du Front national.

Menaces

Pour sa part, le reporter Laurent Burlet a, lui, reçu des menaces explicites après avoir publié dans Rue89Lyon une enquête sur l'implantation de l'extrême-droite dans le Vieux-Lyon, quartier historique de la ville.

"Nous protestons de la manière la plus ferme qui soit contre cette entrave à la liberté de faire notre métier et de remplir notre devoir d'informer", poursuit la pétition, en relevant qu'il "n'appartient pas à une formation politique, quelle qu'elle soit, de décider des médias habilités à exercer leur rôle démocratique dans notre société".

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