Melania Trump a remis un prix féministe à des femmes qui pourraient être interdites d'entrer aux États-Unis

Très discrète depuis l'élection de Donald Trump à la Maison Blanche, Melania Trump limite ses apparitions publiques. Mercredi 29 mars, c'est pourtant bien dans son rôle de première dame des États-Unis qu'elle remettait les récompenses du Prix international des femmes de courage, après avoir délivré un discours aux accents résolumment féministes.

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"Je suis profondément touchée de remettre aujourd'hui un prix à douze femmes remarquables et inspirantes qui ont tant donné aux autres malgré les menaces inimaginables qui pèsent contre leur propre sécurité" a-t-elle déclaré dans son discours.

Parmi les lauréates figurent la Colombienne Natalia Ponce de Leon, la Congolaise Rebecca Kabugho ou encore la Vietnamienne Nguyen Ngoc Nhu Quyhn. Toutes sont des activistes engagées sur des questions sociétales ou environnementales.

"Des femmes exceptionnellement courageuses, qui militent pour la paix, la justice, les droits de l'homme, l'égalité des genres et l'empowerment", affirmait Melania Trump. En regardant de plus près la liste des lauréates, on trouve également Jannat Al Ghezi, une féministe irakienne, Carolin Tahhan Fachakh, une syrienne qui travaille sur le terrain à Alep, et enfin Fadia Najib Thabet, une yéménite, connue pour son engagement auprès des enfants menacés par la guerre.

Problème : ces femmes, encensées par Melania Trump, sont originaires des pays directement concernés par le décret anti-immigration de Donald Trump.

Selon ce décret migratoire, signé le 30 janvier par Donald Trump et partiellement bloqué par la justice fédérale, les ressortissants de sept pays considérés comme "à risque" par une loi de 2016, sont interdits d'entrer sur le sol des États-Unis durant quatre-vingt dix jours. L'Irak, la Syrie et le Yémen fasaient tous les trois partis des pays interdits. Le décret prévoit également de bloquer l'entrée des réfugiés du monde entier pendant cent vingt jours. Pour le moment, son application a été suspendue par un juge de Hawai.

Des déclarations sur le sexisme qui ne passent pas

La plupart de ces femmes honorées par Melania Trump ne pourraient pas donc pas venir aux États-Unis si le décret était appliqué. Les contradictions de Melania Trump interrogent : "Mais Melania Trump sait-elle à qui elle est mariée ?", ironise ainsi le site internet Fusion.

Dans son discours, la première dame est allée jusqu'à aborder la question du genre et des préjugés sexistes. Mais là encore, ses paroles sonnent creuses : la veille, Donald Trump et son administration ont refusé d'inclure les questions relatives à l'orientation sexuelle dans le recensement national prévu en 2020, provoquant un tollé au sein de la communauté LGBT.

Pour l'instant, jamais Melania Trump n'a pris ses distances avec les propos de son mari. Déjà, au cours de la campagne, lorsqu'il était critiqué pour ses propos sexistes sur les femmes, elle le défendait. "Ce n'est pas l'homme que je connais", répondait-elle simplement. Pour la première dame, l'exercice d'équilibriste s'annonce périlleux.

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