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PRÉSIDENTIELLE 2017

À Lyon, Emmanuel Macron promet de faire triompher l’espérance

En meeting à Lyon, samedi, Emmanuel Macron a défendu une vision du patriotisme bien différente de celle proposée par Marine Le Pen, basée pour le candidat d’En Marche sur la liberté, l’égalité et la fraternité.

Emmanuel Macron, samedi 4 février 2017, lors de son meeting à Lyon.
Emmanuel Macron, samedi 4 février 2017, lors de son meeting à Lyon. Jean-Philippe Ksiazek, AFP
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"Faire triompher l’espérance" au nom de "la liberté, l’égalité, la fraternité" : c’est la ligne qu’a déclinée Emmanuel Macron, samedi 4 février, devant environ 8 000 personnes réunies au Palais des Sports de Lyon. À défaut de dévoiler un programme complet ou les mesures impopulaires d’économie qu’il entend mettre en œuvre s’il est élu président, c’est donc un discours très politique qu’a délivré Emmanuel Macron durant près de deux heures.

Les mots n’ont pas été choisis au hasard : ils avaient vocation à répondre directement aux idées portées par ses principaux concurrents à l’élection présidentielle. Parmi eux, Marine Le Pen, qui doit elle aussi prononcer un grand discours dimanche dans la capitale des Gaules. La candidate du Front national et son entourage ont été la cible des attaques les plus dures. "Ils prêtent aux Français des valeurs qui ne sont pas les leurs. Ils trahissent la liberté en rétrécissant nos horizons, ils trahissent l’égalité, en décrétant que certains sont plus égaux que d’autres, ils trahissent la fraternité car ils détestent les visages qui ne leur ressemblent pas", a-t-il dit, avant d’ajouter : "Ils ne parlent pas pour le peuple, ils parlent pour eux-mêmes, de père en fille, de fille en nièce. Ils ne parlent pas du peuple, mais d’une France qui n’a jamais existé."

Donné présent au second tour de la présidentielle d'après un sondage Elabe pour Les Echos, Emmanuel Macron a également ciblé François Fillon, faisant référence à l’affaire Penelope et fustigeant "des pratiques d’un autre âge" et mettant en garde contre la défiance des Français, cette "lèpre démocratique" qui s’installe dans le pays. "Notre combat, c’est de tout faire pour que ce qui se passe ne bénéficie pas avant tout au parti du Front national", a-t-il lancé.

Pour le candidat d’En Marche, la montée du FN et la menace du repli sur soi qui guette une partie des électeurs font de la période actuelle un moment historique dans l’histoire du pays. Et selon lui, une telle période justifie "le rassemblement" des "progressistes" de gauche et de droite.

"Je ne dis pas que la gauche et la droite ça ne signifie plus rien, que c’est la même chose, que ça n’existe plus. Mais ces clivages, dans les grands moments historiques, doivent être dépassés", a-t-il lancé, prenant en exemple d’autres moments historiques et citant en particulier la loi sur la laïcité de 1905, l’appel du 18 juin 1940 du Général de Gaulle et la loi Veil de 1975 légalisant l’interruption volontaire de grossesse (IVG).

Liberté, Égalité, Fraternité : une "trinité républicaine" comme ligne politique

Or pour revendiquer une certaine idée du patriotisme qui serait en opposition frontale avec celle prônée par Marine Le Pen, quoi de plus rassembleur que la devise de la République française : liberté, égalité, fraternité ?

Sur la liberté et l’égalité, Emmanuel Macron a été fidèle aux discours qu’il tient depuis le début de sa campagne, tout en profitant du contexte post-primaire de la gauche pour affiner certains messages. Il a ainsi défendu la liberté de croire, plaidant au passage pour la laïcité et critiquant sans le nommer les positions de Benoît Hamon sur le sujet. Il a également revendiqué la liberté de travailler, dénonçant l’idée du revenu universel et promettant une hausse du pouvoir d’achat des Français grâce à un allègement des charges salariales.

>> À voir : Hamon, Macron, Mélenchon, le combat des gauches

Comme il l’avait déjà fait dans ses précédents meetings, l’ancien ministre de l’Économie a aussi promis de se battre pour l’égalité des chances, "à faire plus pour ceux qui ont moins". Il a réaffirmé sa volonté de créer "une véritable sécurité professionnelle universelle", en accordant notamment une indemnité chômage à tous les travailleurs, y compris les entrepreneurs qui ne peuvent en bénéficier actuellement. Il a aussi garanti qu’il y aurait avec lui une égalité d’accès aux soins grâce à un combat engagé contre les déserts médicaux. Le candidat "en marche" a enfin refusé toute discrimination, qu'elle soit liée au sexe, à l’âge, à la religion, aux origines.

Macron s’affirme écologiste

C’est finalement sur la fraternité qu’Emmanuel Macron a pu faire apparaître des nouveautés. Le public de Lyon a ainsi découvert en lui un écologiste souhaitant protéger les "biens communs" que sont "l’eau, l’air, la nature".

"Si nous sommes écologistes, c’est par fraternité avec nos semblables, a-t-il assuré. Nous voulons créer un modèle économique durable qui permettra à chacun non seulement de vivre, pour certains survivre, mais de durer, d’être transmis, d’avoir pour les générations à venir les mêmes chances. Préférer la gestion des ressources plutôt que leur exploitation. Nous sommes écologistes par responsabilité, par devoir. C’est ça la fraternité."

Emmanuel Macron entend donc poursuivre les politiques de transition énergétique et environnementale tout "en allant plus loin", comme en développant de nouveaux secteurs d’activité, de nouvelles richesses, et permettre aux start-up de la "green-économie" de prospérer.

La fraternité a aussi été l’occasion pour le candidat à la présidentielle de développer ses récentes annonces sur la culture : ouverture des bibliothèques le soir et le week-end et création d’un Pass Culture de 500 euros pour les jeunes de 18 ans financé par les entreprises du secteur. La fraternité lui a enfin permis de prôner l’entraide entre les différents territoires de France et les différents pays membres de l’Union européenne.

Avec cette "trinité républicaine" de la liberté, de l’égalité, de la fraternité, Emmanuel Macron fait donc le pari que les Français préféreront un discours porteur d’espoir aux discours négatifs. "Nous leur répondons ensemble, à ceux qui ne croient plus rien, aux défaitistes, aux déclinistes qui les entourent : le meilleur est devant nous, le meilleur est à nous", a-t-il d’ailleurs conclu, promettant à ses partisans de "faire triompher l’espérance".

>> Pour revivre l'ambiance du meeting :

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