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Découvertes

Après le détournement des abribus de la Ville de Paris, les anti-IVG s'apprêtent à manifester

Visés depuis décembre par un projet de loi qui étend le délit d’entrave à l’IVG au Web, des militants anti-avortement multiplient les actions de communication, appelant à manifester dimanche à Paris.

La campagne d'affichage du collectif anti-IVG "En marche pour la vie" sur les abribus de la ville de Paris, le 16 janvier 2017.
La campagne d'affichage du collectif anti-IVG "En marche pour la vie" sur les abribus de la ville de Paris, le 16 janvier 2017. Capture écran Twitter / @Gubalda
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Quarante-deux ans après la promulgation de la loi Veil, dépénalisant l’interruption volontaire de grossesse, les collectifs anti-avortement multiplient les campagnes de communication.

VOIR AUSSI : IVG : le sénat adopte le texte pénalisant les sites de désinformation

Après des publicités dans plusieurs médias français, comme Valeurs Actuelles et Le Figaro, et une campagne d’affichage illégale dans les abribus parisiens, les anti-IVG organisent une "grande marche pour la vie" dimanche 22 janvier, à Paris.

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"Guérilla marketing"

Et quoi de mieux qu’une campagne de publicité à moindre coût pour promouvoir un événement ? Ainsi, lundi 16 janvier, le collectif "En marche pour la vie" a détourné illégalement l’affichage des abribus de la ville de Paris. Plusieurs usagers des transports en commun s’en sont fait l'écho. Dans l’une de ces affiches anti-IVG, on peut y voir un médecin dire à sa patiente : "C’est une courte intervention, pour une longue dépression". Un autre visuel présente un homme qui dit sa petite amie : "T’inquiète, je vais t’aider… À ne pas gâcher ma vie". Un message pas toujours très clair, censé représenter les pressions que subissent les femmes qui ne voudraient pas avorter.

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Ces slogans n’ont pas laissé les usagers des transports indifférents. Sur Twitter, plusieurs internautes ont poussé l'afficheur JC Decaux à s’expliquer en ligne. "Les affiches 'Marche pour la vie', posées illégalement sur nos mobiliers, sont actuellement retirées par nos équipes", a précisé l’entreprise. Le dirigeant de "Les Survivants", un groupe appartenant au collectif "Marche pour la vie" avait évoqué sur LCI une opération de "guérilla marketing".

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Examen de la loi sur l’extension du délit d’entrave

Si les affiches ont tenu en place moins de 24 heures, on se doit de constater que l’opération de communication des anti-avortement a bien fonctionné. Le timing n’a pas été laissé au hasard : d’abord l’anniversaire de la loi Veil, mais aussi l’examen la semaine prochaine par le Parlement en deuxième lecture d’un projet de loi sur l’extension du délit d’entrave à l'IVG aux sites Internet. Le texte vise à pénaliser les sites aux mains de groupes anti-IVG délivrant des informations erronées aux femmes dans le but de les dissuader d'avorter. 

Le délit d’entrave, qui existe depuis 1993, ne s’applique pas encore au Web

Le délit d’entrave, qui existe depuis 1993, ne s’applique pas encore au Web. Si la loi est votée, ces associations ne seront pas contraintes de fermer leurs sites, mais devront très explicitement se présenter comme des militants anti-avortement, pour en finir avec les "allégations, indications ou présentations faussées et de nature à induire intentionnellement en erreur, dans un but dissuasif", précise le texte.

Actuellement, plusieurs de ces pages Internet, très bien référencées sur les moteurs de recherche comme Google, se font passer pour des sites officiels d’information, certains affichant même un numéro vert, mais visent à dissuader les femmes qui cherchent des informations à avorter.

En première lecture, le Sénat avait voté le 7 décembre une version adaptée de la loi sur l’extension du délit d’entrave à l'IVG, dans un texte modifié mentionnant la pénalisation des pressions morales et psychologiques exercées sur les femmes "par tout moyen". La mention "y compris par voie électronique ou en ligne" avait été supprimée afin d'éviter de contredire la Constitution et d'entraver la liberté d’expression, sur proposition de la sénatrice socialiste Stéphanie Riocreux. Le texte adapté doit être examiné le 26 janvier par une commission mixte paritaire entre l’Assemblée nationale et le Sénat afin que les deux chambres parviennent à un compromis.

– Article initialement publié sur France 24.

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