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FRANCE

France : la municipalité d'Aulnay-sous-Bois interdit des affiches de prévention contre le sida

La municipalité d'Aulnay-sous-Bois a interdit par arrêté la diffusion d'une campagne gouvernementale de prévention contre le sida montrant des couples homosexuels. La ministre de la Santé a indiqué qu'elle saisissait la justice.

L'une des affiches de la campagne gouvernementale de prévention contre le sida.
L'une des affiches de la campagne gouvernementale de prévention contre le sida. Boris Horvat, AFP
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Les habitants d’Aulnay-sous-Bois ne verront plus la dernière campagne gouvernementale de prévention contre le sida. Jugeant que les affiches étaient contraires aux "bonnes mœurs", la municipalité a pris un arrêté interdisant leur diffusion.

Lancée par le ministère des Affaires sociales et de la Santé, cette campagne de prévention met en avant des couples d'hommes ou de femmes avec des messages tels que "Aimer, s'éclater, s'oublier. Les situations varient. Les modes de protection aussi".

"Atteinte à la dignité"

Une source proche de la société d'affichage JC Decaux a expliqué à l'AFP qu'une dizaine de villes sur les 130 où la campagne est diffusée avaient écrit à l’entreprise pour demander de retirer les affiches. Contractuellement, le groupe JC Decaux est obligé de le faire à partir du moment où il reçoit une demande écrite d'une municipalité.

Dans l'arrêté signé lundi et dont l'AFP a eu copie, le maire Les Républicains (LR) d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), Bruno Beschizza, considère que ces affiches "portent atteinte à la dignité au risque de heurter la sensibilité de l'enfance et de la jeunesse". L’édile, qui soutient François Fillon au second tour de la primaire de droite face à Alain Juppé, a affirmé auprès de l'AFP avoir été alerté au cours du week-end par des parents inquiets.

"On est sur une campagne qui n'est pas tous publics", a-t-il estimé, critiquant l'association des messages et des images et les expressions telles que "Coup d'un soir" ou "Avec un inconnu", assurant qu'il aurait pris le même arrêté si les affiches avaient mis en avant des couples hétérosexuels.

Sur Twitter, la ministre de la Santé Marisol Touraine a fait savoir qu’elle saisissait la justice après "la censure par certains maires de la campagne de prévention du VIH".

Pour voir les photos sur votre mobile ou votre tablette, cliquez ici.

Dans un tweet, Stéphane Troussel, président socialiste du conseil départemental de Seine-Saint-Denis, a condamné l'initiative : "Cette droite pense que l'homosexualité est une maladie dont il faut protéger les enfants. #pathétique. L'homophobie tue ! #loveislove"

À Angers (Maine-et-Loire), les affiches de la même campagne, qui étaient placardées dans 70 emplacements de la ville depuis le 16 novembre, ont été partiellement retirées lundi, à la demande de la mairie, a indiqué à l'AFP JC Decaux. Le maire LR de la ville, Christophe Béchu, soutien d'Alain Juppé à la primaire de droite, a confirmé à l'AFP avoir demandé de retirer les affiches mais "uniquement aux abords des écoles [primaires] et sur le parcours des bus scolaires". Cette décision a été prise "à l'unanimité par le bureau municipal [maire et adjoints] lundi matin", à la suite de plusieurs dizaines de plaintes d'habitants, a-t-il dit, en précisant qu'il allait écrire à Marisol Touraine pour lui faire part de sa "surprise" et de son "indignation".

"C'est le couple homosexuel qui est visé"

Isabelle Le Callennec, députée LR et soutien de François Fillon, a indiqué qu'elle demanderait, en tant que membre de la Commission des affaires sociales, des explications sur le choix des affiches et le coût de la campagne au ministère de la Santé. Interrogée par l’AFP sur le "message" véhiculé par cette campagne, elle a sous-entendu qu'il incitait à l'homosexualité : "En tout cas les gens qui nous appellent, c'est les remarques qu'ils font, il faut les entendre".

"Ce qui est visé […], c'est le couple homosexuel, déplore Bernard Moreau, président de Quazar, le Centre lesbien, gay, bi et trans d'Angers. Cette campagne est beaucoup moins suggestive que certaines campagnes publicitaires." Le militant voit dans la décision du maire d’Angers "l'influence de la Manif pour tous et de Sens commun", émanation du mouvement anti-mariage gay au sein de LR. "On entre dans une campagne électorale et certaines pressions se font sentir", estime-t-il.

Avec AFP
 

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