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ÉLECTIONS AMÉRICAINES

Présidentielle américaine : les banlieues de Pennsylvanie décideront-t-elles du résultat ?

envoyée spéciale en Pennsylvanie – Le comté de Bucks, à quelques encablures de Philadelphie, illustre à lui seul la bataille présidentielle américaine tant les électeurs sont divisés. Jusqu'au dernier jour, les militants sont restés mobilisés. Reportage.

Tara Grunde-McLaughlin et Parker Cohen, deux mères au foyer de Newtown, en Pennsylvanie, font du porte à porte pour Hillary Clinton, lundi 7 novembre 2016.
Tara Grunde-McLaughlin et Parker Cohen, deux mères au foyer de Newtown, en Pennsylvanie, font du porte à porte pour Hillary Clinton, lundi 7 novembre 2016. Yona Helaoua, France 24
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Ça n’est pas tout à fait la campagne, ni tout à fait la ville. À Newtown, dans la banlieue nord de Philadelphie, les militants démocrates et républicains ont vécu lundi 7 novembre leur dernier jour de mobilisation. Cette petite ville fait partie du comté de Bucks, une zone qui, déjà en 2008, était extrêmement divisée entre Barack Obama et Mitt Romney, départagés par seulement 4 000 voix sur 321 000.

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Le comté de Bucks, composé à 84 % de Blancs, est considéré comme le miroir du scrutin national : le candidat qui sortira gagnant de cette micro-zone pourrait bien être le prochain président américain. Quelque 180 000 démocrates y sont enregistrés, contre 191 000 pour les républicains. Petits centres commerciaux, quartiers résidentiels aisés, zones rurales et industrielles : le comté rassemble sur son petit territoire tous les éléments de la Pennsylvanie, un État indécis très important pour les candidats.

L'artère principale de Newtown.
L'artère principale de Newtown. Yona Helaoua, France 24

Pour cette raison, les équipes de Donald Trump et de Hillary Clinton y ont consacré d’importants moyens humains et financiers et le Républicain a installé à Newtown le quartier général de sa campagne dans le comté.

Yona Helaoua, France 24

La tension grandit à quelques heures du vote

Lundi 7 novembre, impossible d’y mettre les pieds : les journalistes ne sont pas les bienvenus, signe de la tension grandissante à quelques heures du vote. Devant la porte, plusieurs militants vont et viennent, cartes du comté de Bucks sous le bras, prêts à aller occuper le terrain.

Seule une femme, la cinquantaine, accepte de nous parler, en dehors des locaux. Elle est venue chercher un panneau Trump-Pence à planter devant sa maison : "C’est la troisième fois qu’on me le vole, mais je ne baisse pas les bras, j’en replante un à chaque fois !"

Yona Helaoua, France 24

Selon elle, des centaines de personnes travaillent ici à faire élire Donald Trump. "J’ai réalisé plus d’une centaine d’appels depuis ce matin pour m’assurer que les républicains iront bien voter", indique cette supportrice qui adhère à 100 % du programme de Donald Trump. "Je vis en Pennsylvanie depuis longtemps et il s’agit de l’élection la plus folle que j’aie vue", indique-t-elle. La lutte contre le terrorisme et l’immigration ainsi que le maintien du second amendement font partie de ses thèmes fétiches. Sans oublier l’économie et la santé. "Mes fils ont vu leur prime d’assurance monter en flèche, c’est devenu impossible avec l’Obamacare." Elle prédit de très mauvais lendemains en cas de victoire de Hillary Clinton.

L'enjeu à Newtown comme dans le reste du pays : la participation

À quelques kilomètres de là, les démocrates aussi se sont mobilisés. Depuis ce week-end, ils sont des milliers à avoir sillonné le comté. Eric Bankoff se promène dans l’artère principale de Newtown avec une liste des électeurs démocrates qui n’ont pas voté depuis longtemps. "Je veux m’assurer qu’ils se rendront aux urnes demain", explique-t-il.

Selon lui, il y a urgence à mobiliser un maximum de votants, pour ne pas laisser Donald Trump devenir président. "Il s’agit de l’élection la plus importante de notre vie", assure-t-il, très préoccupé par le devenir de la Cour suprême en cas d’élection d’un conservateur à la Maison Blanche. Pour Eric Bankoff, les électeurs de Trump en Pennsylvanie se bercent d'illusion : "Ils pensent que Trump peut faire quelque chose pour eux mais c’est faux."

À l’écart du centre-ville, dans un petit quartier résidentiel aux allées dégagées et aux maisons élégantes, Tara Grunde-McLaughlin et Parker Cohen, deux amies démocrates, font du porte-à-porte. Équipées de prospectus à distribuer et d’une carte pour se repérer, elles toquent aux portes pour convaincre les riverains de voter.

"Je ne suis pas une femme au foyer, je suis une mère en action !", plaisante Parker, diplômée d’un master en histoire, avant d’égrener ses activités au sein des associations de leur communauté. Faire campagne sans relâche pour Hillary Clinton et pour le candidat démocrate au Congrès en fait partie.

"Chaque voix compte", répètent-elles. Mais plus l’échéance approche, plus elles sont inquiètes. "J’ai l’habitude du porte à porte, mais cette année, c’est la première fois que j’ai besoin d’une amie à mes côtés", explique-t-elle, peu ravie à l’idée de croiser des partisans de Trump. "Je suis vraiment choquée par la colère de ces gens", avoue-t-elle.

L’importance de la Pennsylvanie été soulignée une dernière fois lundi soir, avec un meeting géant de Hillary Clinton. Pour cette soirée qui a réuni plus de 40 000 personnes – dont certaines étaient venues de l’autre bout du pays –, la candidate avit réuni les chanteurs Jon Bon Jovi et Bruce Springsteen, sa fille Chelsea et son mari Bill, ainsi que le couple Obama.

Objectif : mobiliser un maximum de personnes pour aller voter et faire basculer cet État indécis dans le camp des démocrates. Melissa Jean, présente dans le public après avoir milité plusieurs jours pour sa candidate, est en est convaincue. "Hillary Clinton va rendre à l’Amérique sa grandeur", assure-t-elle, en reprenant… le slogan de Donald Trump.

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