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SOCIÉTÉ

Après les États-Unis, les clowns "menaçants" sèment la panique en Europe

Phénomène récurrent aux États-Unis, les signalements en série de faux clowns semant la panique dans la rue essaiment en Europe. Notamment en Allemagne, où plusieurs agressions ont eu lieu durant le week-end du 22 et 23 octobre.

Un masque de clown terrifiant en vente dans un magasin d'Alhambra, en Californie.
Un masque de clown terrifiant en vente dans un magasin d'Alhambra, en Californie. Fredeic J. Brown, AFP
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Les fans de Ronald McDonald devront prendre leur mal en patience. Début octobre, le groupe McDonald's a effectivement fait savoir que son emblématique personnage au nez rouge limiterait ses apparitions publiques. La cause ? La peur des clowns qui gagne depuis plusieurs semaines les États-Unis.

L’annonce du géant américain de la restauration rapide prêterait à rire si elle n’était pas le résultat d’un inquiétant et récurrent phénomène que les autorités prennent très au sérieux. Chaque année, à l’approche d’Halloween, la police américaine fait face à une recrudescence d’appels signalant la présence de clowns, parfois armés de couteaux, semant la panique dans des espaces publics. L’apparition, réelle ou fantasmée, des "clowns méchants" était également apparue en France à l'automne 2014.

>> À lire : Ce que la peur des clowns aux États-Unis nous dit du phénomène d'hystérie collective

Cette année, les premiers signalements sont intervenus dès le mois d’août. C’était en Caroline du Sud, où les forces de l’ordre ont été plusieurs fois amenées à enquêter sur des informations selon lesquelles des hommes habillés en clowns tentaient d'attirer des enfants dans les bois. Ces informations se sont révélées fausses, mais depuis, des signalements similaires de clowns rôdant près d'écoles ou d'entreprises, parfois armés, au volant de camionnettes, ont eu lieu dans des dizaines d'États américains.

Depuis plusieurs jours, le phénomène a atteint les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la Scandinavie, où des clowns armés de couteaux ont été signalés. Mais c’est en Allemagne que le phénomène semble avoir pris le plus d’ampleur.

Agressions réelles en Allemagne

Ce week-end, trois personnes ont été blessées par des faux clowns à Cologne, Aix-La-Chapelle et Duisbourg, rapporte le Frankfurter Allgemeine Zeitung. À Munich, c’est un clown armé d’une hache qui a surgi d’un buisson pour effrayer un enfant. L’auteur de la mauvaise blague se filmait pendant son forfait. Plus tôt dans la semaine, un jeune homme de 19 ans avait été agressé à Rostock par un homme déguisé en clown. Ce dernier a frappé sa victime avec une batte de baseball avant de la traîner dans une flaque d'eau.

Le patron de l'un des principaux syndicats allemands de policiers a dit redouter une extension du phénomène. "Il est à craindre que ces attaques de clowns ne deviennent une mode regrettable qui explose pendant Halloween", le 31 octobre, a déclaré Rainer Wendt dans l'édition allemande du Huffington Post. Dimanche, le ministre de l’Intérieur de Bavière, Joachim Herrmann, a annoncé que ces "mauvaises blagues auront de graves conséquences pour leurs auteurs".

"Reflet des peurs de notre époque"

Gare également à ceux qui seraient tentés d’alimenter la psychose en signalant de fausses agressions, notamment sur les réseaux sociaux. Aux États-Unis, une femme qui avait inventé une attaque de clown a été arrêtée. Mais dans un contexte où les craintes d’attaques terroristes se font de plus en plus prégnantes, il reste toutefois difficile d’endiguer le phénomène. Interrogé par Le Monde, le sociologue néo-zélandais Robert Bartholomew indique que "les clowns effrayants sont le reflet des peurs et des incertitudes de notre époque. Ils font partie d’une panique sociale plus grande, sur la peur des étrangers et des terroristes dans un monde de plus en plus urbanisé, impersonnel et imprévisible."

Une fois Halloween passé, les agressions de faux clowns et la psychose qui en résulte devraient perdre en intensité, comme c'est le cas chaque année. Mais les vrais clowns, ceux dont c’est le métier, craignent que la récurrence du phénomène ne les poussent au chômage. La semaine dernière, à l’occasion de la 21e Convention internationale des clowns, qui se tenait à Mexico, les professionnels ont tenu à dire que la plaisanterie n’avait que trop durer. "Il n’y a rien de drôle là-dedans, déplorait alors à l’AFP Emanuel Emiliano Fernandez, un clown argentin. Les clowns rendent les gens heureux, nous ne sommes pas des tueurs !"

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