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Découvertes

L'histoire de l'ADN qui s'est baladé sur des dizaines de scènes de crime pendant 16 ans

Entre 1993 et 2008, la police allemande a traqué une femme dont on a retrouvé l'ADN sur des dizaines de scènes de crime partout en Europe. Mais qui donc peut bien être celle que l'on appelle désormais "le fantôme d'Heilbronn" ?

Unité de la police scientifique à Lyon en 2000.
Unité de la police scientifique à Lyon en 2000. Alexis ORAND, Getty Images
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32 scènes de crimes. 6 meurtres. 3 pays. 16 ans de traque. Et toujours le même ADN, celui de la plus grande serial-killeur de l’histoire : le "fantôme d’Heilbronn".

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Pendant plus de 16 ans, les policiers ont retrouvé l’ADN d’une femme sur des dizaines de scènes de crimes en Allemagne, en Autriche et en France sans jamais mettre la main sur la mystérieuse tueuse. En mars 2009, le "fantôme d’Heilbronn" a finalement fait tomber son masque, pour dévoiler un visage bel et bien inhumain. 

Meurtres, braquages et agressions  

Le 26 mai 1993, Liselotte Schlenger, une retraitée de 62 ans, est étranglée à son domicile par un individu dans la petite ville d’Idar-Oberstein, en Allemagne. La police relève plusieurs ADN sur la scène de crime, dont celui d’une femme sur une tasse à café. L’affaire est classée sans suite. 

Il faudra attendre 2001 pour que l’agresseuse de Liselotte fasse de nouveau parler d’elle. À Fribourg-en-Brisgau, à plus de 500 kilomètres de la première scène de crime, on retrouve le cadavre d’un brocanteur étranglé et battu à mort à son domicile. Sur plusieurs meubles de la maison, l’ADN trouvé sur la tasse à café de Liselotte Schlenger réapparaît. La tueuse a de nouveau frappé. 

Entre 2001 et 2008, on retrouvera l'ADN de I'insaisissable tueuse sur plusieurs dizaines de scènes de crimes en Allemagne et en Autriche – mais aussi dans le Jura en 2004 – allant de la simple agression au meurtre, en passant par divers cambriolages et braquages à main armée. 

Les témoignages s’accumulent et se contredisent : certains n’auraient rien vu, d’autre auraient aperçu un homme s’enfuir. Un homme, sauf que l’ADN retrouvé est bien celui d’une femme.

Les enquêteurs tournent en rond, et commencent à évoquer l’hypothèse d’un transsexuel : la tueuse est rebaptisée "UWP" pour "Unbekannte weibliche Person", "la personne féminine inconnue". 

Une tueuse en plastique

L’affaire prend une nouvelle dimension en 2007 quand Michèle Kiesewetter, une jeune policière allemande de 22 ans, est abattue en plein jour d’une balle dans la tête sur un parking de la ville d’Heilbronn, en Allemagne. Le collègue à ses côtés s’en sortira, mais ne se souviendra de rien. Encore et toujours, le mystérieux ADN est retrouvé à plusieurs endroits dans la voiture des deux policiers.

La police allemande prend alors les choses en main : elle diffuse un portrait-robot de la suspecte et promet plus de 300 000 euros à celui ou celle qui parviendra à l’arrêter. Mais rien. Toujours aucune trace de celle que l’on surnomme désormais "le fantôme d’Heilbronn".

Il faudra attendre mars 2009 pour que le masque tombe enfin. Le soir du 25 mars, des médias allemands vendent la mèche : pendant 16 ans, la police a traqué... un coton-tige. La tueuse multirécidiviste n’a jamais existé : l’ADN retrouvé sur les 32 scènes de crimes n’est autre que celui de l’ouvrière de l’usine de cotons-tiges qui fournissait la police. 

Le lendemain, les services judiciaires et de police allemands reconnaissent que la piste d’une contamination accidentelle des bâtonnets est envisagée depuis 2008 et un laboratoire finit par confirmer l’erreur.

La femme derrière tout ces crimes restera pourtant à jamais sans visage : l’ouvrière des cotons-tiges a tenu à garder l’anonymat.

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