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Découvertes

Le journal intime du Nazi Heinrich Himmler retrouvé dans des archives militaires russes

Des historiens ont retrouvé dans des archives militaires russes le journal intime du bras droit d’Aldof Hitler, Heinrich Himmler. Entre déjeuners, massages et visites dans les camps de concentration, le dignitaire nazi avait un agenda plutôt rempli.

Bettmann, Getty Images, Composite
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Il se cachait depuis plus de 70 ans au fond d’un tiroir dans une petite ville de Russie, le voilà de retour à la lumière du jour, encore plus cruel et cynique. Le journal intime du dignitaire nazi Heinrich Himmler vient d’être retrouvé dans les archives militaires russes à Podolsk, au sud de Moscou.

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Confisqués par l’armée rouge au sortir de la guerre, les journaux sur lesquels les historiens viennent de mettre la main correspondent aux années 1938, 1943 et 1944. Ils complètent le puzzle des carnets intimes d'Heinrich Himmler, datés de 1941, 1942 et 1945, qui avaient été trouvés dès la fin de la Deuxième Guerre mondiale.

La poussière a beau avoir recouvert les 1 000 pages des écrits du chef des SS, les mots, eux, sont toujours là, toujours aussi pénibles à lire. Les historiens de l’Institut de recherche historique allemand de Moscou se sont chargés de les analyser. Des extraits seront publiés dans un livre d’ici l’année prochaine, note la BBC.

Certains passages sont déjà parus sous forme d’"épisodes" dans le tabloïd allemand Bild depuis mardi 2 août. Entre déjeuners privés, rendez-vous avec sa maîtresse et mise en place de la "Solution finale", les récits d’Himmler font le portrait d’un homme aussi attentionné avec ses proches qu’odieusement glacial face à ses victimes.

Vis ma vie de Nazi

Que pouvait bien faire un haut dignitaire nazi de ses journées ? Essentiellement des trucs chiants comme rencontrer d’autres Nazis, lire des trucs nazis et lécher les bottes d’Adolf Hitler. Au total, Heinrich Himmler aurait noté plus de 1 600 rendez-vous, généralement avec des membres du Troisième Reich, dans ses carnets.

Coups de fil, réunions, le "Reichsführer-SS" – le chef des SS et de la police allemande – est un homme occupé. C’est lui qui, très tôt, se charge personnellement d’orchestrer la "Solution finale" ayant conduit à la mort de plus de 5,7 millions de juifs dans des camps de concentration et lors d’exécutions massives.  

Le chef des SS prend d’ailleurs un malin plaisir à visiter régulièrement les produits de son imagination. Il a ainsi pris plusieurs déjeuners dans les camps de Dachau et de Buchenwald. Sur une pages de son journal, Himmler se souvient même avoir demandé à des officiers SS de bien vouloir entraîner des chiens qui pourraient "déchirer les gens en mille morceaux à Auschwitz".

Et comme le métier de meurtrier de masse est éprouvant, Himmler n’hésite pas à s’octroyer un moment de détente en se faisant masser avec son docteur personnel avant d’assister, quelques heures plus tard, à l’exécution de dix prisonniers.

Un Nazi double-face

"La chose la plus intéressante pour moi est cette combinaison de père aimant et de meurtrier au sang-froid", a expliqué Damian Imoehl, le journaliste de Bild qui a eu accès aux carnets, au Times.

Car si les pages du journal d’Himmler révèlent un meurtrier impitoyable, elles font aussi état du quotidien banal de l’homme monsieur-tout-le-monde qu'il pouvait être. Aux sordides détails de sa vie de dignitaire nazi, se mêlent soirées passées à regarder les étoiles ou mater des films. Et téléphoner à ses enfants.

"Il était très attentionné envers sa femme, sa fille et sa secrétaire, avec laquelle il a eu une relation. Il prenait soin de ses camarades et de ses amis", note Damian Imoehl. Dans les pages du journal intime du chef des SS, sont régulièrement mentionnées, entre deux visites dans des camps de concentration, ses relations personnelles avec sa femme, sa maîtresse et ses enfants. 

Heinrich Himmler avait d’ailleurs déjà révélé quelques-unes de ses "faiblesses" dans ses précédents écrits. Dans un carnet de 1941, il racontait comment, en assistant à un peloton d'exécution de juifs, il avait failli s’évanouir après avoir reçu un morceau de cervelle sur son manteau.

Du courage, Heinrich Himmler était loin d’en faire tout le temps preuve. En mai 1945, sentant la fin arriver, il s'est suicidé en avalant une capsule de cyanure.

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