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SANTÉ

Étude sur la taille : pourquoi les Américains ont grandi moins vite que les Européens

Les Hollandais, les Belges et les Estoniens sont les hommes les plus grands du monde, selon la première étude sur l’évolution de la taille humaine. Un travail scientifique qui rappelle à quel point la stature est un indicateur de santé publique.

Le Hollandais moyen mesure 1m83
Le Hollandais moyen mesure 1m83 iStock
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Les Hollandais sont les plus grands. Littéralement. La première étude sur l’évolution de la taille humaine chez l’adulte en l'espace de 100 ans, publiée lundi 25 juillet dans la revue scientifique eLife, a permis d’établir que les hommes des Pays-Bas faisaient en moyenne 1,83 m. Juste au-dessus des Belges et des Estoniens. Chez les femmes ce ne sont pas les Hollandaises mais les Lettones qui dominent, par la taille (1,70 m), le reste de la population féminine mondiale.

Les Rwandais, Ougandais et Égyptiens sont devenus plus petits

Cette vaste étude, qui a mobilisé des centaines de scientifiques en collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a permis de collecter des données sur 18,6 millions de personnes dans 187 pays depuis 1914.

Pour ces chercheurs, l'essentiel n'est pas tant la taille, mais son évolution sur 100 ans. Globalement, la population mondiale a grandi, même dans les abymes du classement – au Timor-Oriental et au Yemen – où les hommes plafonnent en moyenne à 1,60 m. Ce qui est une bonne nouvelle sanitaire. "L’évolution de la taille est un indicateur de santé publique, car il reflète le fait qu'une personne a été bien nourrie, bien traitée et soignée durant son enfance et aussi le fait que la mère était en bonne santé", explique Mariachiara Di Cesare, chercheuse en santé publique à l’université de Middlesex à Londres et co-auteure de l’étude, contactée par France 24. Les résultats de l’étude prouve notamment "qu’il y a moins de carences alimentaires qu'avant chez les plus jeunes dans le monde", ajoute Vanina Bongard, épidémiologiste au Centre hospitalier de Toulouse qui a également contribué aux recherches.

Car, contrairement à une idée répandue, la taille ne dépend pas avant tout des gènes. "La génétique définit le potentiel de croissance pour un individu, c'est-à-dire quelle est sa taille maximum, alors que les facteurs environnementaux, comme la nourriture ou les soins déterminent à quel point il va se rapprocher de cette limite", souligne Mariachiara Di Cesare.

Les États ayant enregistré les plus fortes progressions – essentiellement des pays d’Asie de l’Est comme le Japon, la Corée du Sud et la Chine – sont aussi ceux qui ont connu la plus nette amélioration des conditions dans lesquelles les enfants sont élevés. En revanche, certains pays africains, comme le Rwanda, l’Ouganda et l’Égypte, ont vu leur population rapetisser de quelques centimètres depuis les années 80. "C’est un signal grave qui souligne à quel point, dans ces pays, les enfants souffrent de carences alimentaires ou n’ont pas accès à de l’eau de qualité suffisante", explique la co-auteure de l’étude.

Moins de maladies cardiaques et plus d’argent pour les grands

L’exemple des États-Unis est plus surprenant. L’Américain moyen a dégringolé de la troisième place en 1914 (1,72 m) à la 33e place (1,77 m) et fait pâle figure par rapport à l’Européen moyen. Est-ce le signe d’une marginalisation accrue de la frange la plus pauvre de la société américaine qui n’aurait plus les moyens de prendre convenablement soin des enfants ? C’est un élément à prendre en compte, mais pas le seul, estime l’épidémiologiste Vanina Bongard. "Il y a un ensemble de facteurs parmi lesquels l’environnement de l’enfant, mais aussi l’immigration de populations de petite taille venant notamment du Sud et le bagage génétique", précise Mariachiara Di Cesare.

Les autorités américaines feraient bien de se pencher sur ce problème de taille. Car elle compte… et pas seulement pour jouer en NBA. Les individus les plus grands souffrent moins de maladies cardiaques ou respiratoires. "Il existe aussi des études démontrant que les personnes de grande taille ont un meilleur niveau d’éducation et gagnent mieux leur vie", soulignent les auteurs de l’étude. Seul point noir à ce tableau : certains cancers (ovaire, du côlon et de la prostate) semblent toucher davantage les grands. Une inconnue subsiste : l'homme va-t-il un jour s'arrêter de grandir ?

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