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Découvertes

De vieilles taches de sang résolvent enfin le mystère de la mort du roi belge Albert Ier

La théorie selon laquelle le roi des Belges Albert Ier aurait été assassiné en 1934 peut être remise au placard : des feuilles mortes maculées de sang viennent enfin de rétablir la vérité.

Le roi Albert Ier.
Le roi Albert Ier. Universal History Archive/Getty
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17 février 1934. La Belgique pleure son roi. Passionné d’alpinisme, il vient de chuter mortellement des hauteurs de Marche-les-Dames, près de Namur.  

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Très vite, certains citoyens remettent en doute cette version officielle : le grand Albert Ier, troisième roi des Belges, héros de la Première Guerre mondiale, artisan de la paix de Versailles et père de famille modèle, aurait selon eux été la victime d’un complot. Après tout, celui qu’ils surnommaient le "roi Chevalier" avait déjà gravi de bien plus raides falaises, et personne n’a été témoin de cette soi-disant chute fatale.

Meurtre ? Suicide que l’on préfère taire ? Si leurs scénarios divergent, les adeptes de la théorie du complot sont au moins convaincus d’une chose : Albert Ier n’est jamais mort sur le site de Marches-les-Dames.

Bien sûr, l’ensemble du peuple belge ne remet pas en question la triste fin de son souverain, parti à l’âge de 59 ans. Dans la nuit du 17 au 18 février, certains se rendent même sur le lieu de l’accident, à l’endroit exact où le corps d’Albert aurait lourdement chuté. Ils y ramassent  des feuilles mortes tâchées de sang, reliques morbides de leur tendresse pour le monarque.

Mais pour les sceptiques, ces feuilles sèches ne constituent en rien des preuves crédibles.

82 ans plus tard, alors que l’hypothèse d’une mort manipulée avait toujours la dent dure, la science confirme la mort accidentelle du roi, levant ainsi le voile sur l’un des mystères les plus célèbres de l’histoire belge.

Concordance ADN

Une analyse ADN vient en effet de prouver que le sang présent sur ces fameuses feuilles mortes ramassées la nuit de son décès appartenait bel et bien au souverain. "L'authenticité des traces de sang confirme la version officielle de sa mort et réfute la théorie du complot." 

"L'authenticité des traces de sang confirme la version officielle de sa mort"

Le récit selon lequel le corps sans vie du roi n’aurait jamais été retrouvé à Marche-les-Dames ou aurait été déplacé durant la nuit est (…) très peu probable", a déclaré à l’agence de presse belge Belga le généticien Maarten Larmuseau, de l’Université de Louvain (KUL), en Belgique.

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Pour cette enquête menée en laboratoire, l’équipe scientifique s’est servie des feuilles portant des traces de sang qu’avait pu se procurer aux enchères, en 2013, une journaliste de la VTM. Cette dernière avait alors confié sa précieuse acquisition aux généticiens, espérant résoudre l’énigme pour de bon.

Le premier verdict tombe en 2014 : les traces sur les végétaux octogénaires correspondent bien à du sang humain. Deux ans plus tard, après comparaison de l’ADN extrait à ceux de parents du roi, il fut finalement établi qu’il s’agissait bien là du sang d’Albert Ier. "Le roi Simeon II de Saxe-Cobourg Gotha, dernier souverain de Bulgarie et ancien premier ministre du pays, dans la lignée paternelle du roi Albert Ier, et Anna Maria Freifrau von Haxthausen, une baronne allemande dans la lignée maternelle du souverain belge, étaient disposés à collaborer", a expliqué Maarten Larmuseau. 

Près d’un siècle plus tard, la Belgique peut donc classer l’affaire. Même si on prend le pari que cette découverte ne suffira pas à persuader les esprits les plus pyrrhoniens.

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