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Découvertes

Une momie prouve que les femmes de l’Égypte antique se blanchissaient la peau

Et si se blanchir la peau était une pratique bien plus vieille qu’on ne le pensait ? C’est en tous cas ce que prouvent de récentes observations sur une momie égyptienne de la 18e dynastie.

Détail d'une peinture mural dans le tombeau de Nebamun et Ipuki, sculpteurs d'Akhenaton and Toutankhamon, de la 18e dynastie.
Détail d'une peinture mural dans le tombeau de Nebamun et Ipuki, sculpteurs d'Akhenaton and Toutankhamon, de la 18e dynastie. Werner Forman/Getty
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Depuis plusieurs années, l’engouement pour l’éclaircissement des peaux noires, observé dans plusieurs pays d’Afrique et un peu partout dans le monde occidental, a fait beaucoup parler de lui, notamment pour sa dangerosité lorsqu’il est effectué avec des produits bons marchés.

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Vu parfois comme un acte de reniement de ses origines, au profit d’une esthétique toujours plus "blanche" encouragée par un passé colonialiste, certains se sont défendus sur le Net d’avoir déjà eu recours à cette pratique sans toutefois n’avoir jamais éprouvé le désir, assumé ou non, de "ressembler à un blanc". Même folie "claire" observée ces dernières années dans de nombreux pays d’Asie, bien qu’au Japon ou en Chine par exemple, la peau diaphane est perçue depuis des siècles comme un synonyme de beauté.

D’après les récentes conclusions de chercheurs, dévoilées début avril lors de la Conférence internationale des études comparatives de momies à Hildesheim, en Allemagne, l’éclaircissement des peaux africaines pourrait bien être une coquetterie bien plus ancienne qu’on ne le croyait.

Une momie égyptienne viendrait en effet prouver qu’il existait déjà, dans la société égyptienne de l’Antiquité, une certaine valorisation sociale des peaux claires. Âgée d’environ 3500 ans, cette momie, ou du moins sa tête, appartiendrait à une femme d’une vingtaine d’années sur laquelle ont été observées des traces d’ochronose exogène. Il se trouve que ce trouble cutanée est justement un effet secondaire de l’utilisation d’hydroquinone, l’agent actif principal des produits cosmétiques éclaircissants contemporains.

Signe de distinction sociale

"Une telle dermatose est provoquée par l’utilisation prolongée de cosmétiques blanchissants", a confié à Discovery News – qui rapporte l'information – Despina Moissidou, anthropologue à l’Université d’Athènes, en Grèce. "Peut-être [la peau claire] était-elle un symbole de rang social élevé, soulignant le fait que l’individu n’effectuait aucun travaux à l’extérieur. Au même titre que les pieds déformés ou les très longs ongles des femmes de la haute-société de la Chine ancienne", a poursuivi Angel Gonzales, collaborateur à l’École de médecine légale de Madrid.

Jusqu’en 2007, l’origine de cette tête, conservée au Musée national d’Anthropologie de Madrid sous le nom de "tête décapitée d’une jeune femme noire de Guinée", est restée mystérieuse. Mais les recherches de Despina Moissidou et de son équipe ont permis de savoir qu’elle provenait de la nécropole antique de Thèbes et qu’elle avait probablement été embaumée à la 18e dynastie, probablement sous les règnes de Thutmosis II ou III.

"D’après la technique de momification employée, on peut dire que cette jeune femme était un membre important de la société égyptienne de l’époque", a rapporté Angel Gonzales. 

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