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ÉTATS-UNIS

Qui est Omar Seddique Mateen, l'auteur de la tuerie d'Orlando ?

L'Américain d'origine afghane, auteur du plus sanglant attentat aux États-Unis depuis le 11-Septembre, révulsé à la vue d'homosexuels et qui a prêté allégeance au groupe État islamique, est décrit comme impulsif et instable.

Photo non datée d'Omar Seddique Mateen issue de son compte myspace.
Photo non datée d'Omar Seddique Mateen issue de son compte myspace. Myspace.com, AFP
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Qu'avait en tête Omar Seddique Mateen, 29 ans, lorsqu'il s'est engouffré armé d'un fusil d'assaut et d'une arme de poing dans le Pulse, cette boîte gay d'Orlando où les balles ont raflé dimanche 49 vies et fait 53 blessés ? Le FBI, qui a ouvert une enquête pour "terrorisme", le soupçonne d'avoir prêté "allégeance" à l'EI dans un appel passé aux secours quelques instants avant le massacre. La police fédérale l'avait interrogé à plusieurs reprises, en 2013 et 2014, pour "d'éventuels liens avec des terroristes". Mais sans suite.

>> À lire sur France 24 : Bilan, revendication de l'EI, profil du tueur : ce qu'on sait de la tuerie d'Orlando

"Le FBI a eu connaissance de son existence quand il a fait des remarques à ses collègues laissant penser à d'éventuels liens avec des terroristes", a expliqué Ronald Hopper au cours d'une conférence de presse, précisant qu'il avait été interrogé à deux reprises. "Au final, nous n'avons pas été en mesure de vérifier la substance de ses commentaires et l'enquête a été close", a poursuivi Ronald Hopper. Puis, il avait à nouveau été interrogé pour des liens avec un jihadiste kamikaze américain, Moner Abu Salha, mort en Syrie. Là encore, sans suite.

Agent de sécurité bipolaire, selon son ex-femme

Né à New York en 1986, le jeune homme déménage par la suite avec sa famille en Floride, où il entreprend des études de droit à l'université d'État Indian River. Omar S. Mateen, qui aurait agi seul, vivait selon des médias à quelque 200 kilomètres au sud-est d'Orlando, dans la ville de Port Saint Lucie. Il travaillait depuis 2007 pour G4S, l'une des plus importantes agences de sécurité au monde. il était armé dans le cadre de son travail. Et il disposait de deux licences qui lui ont permis d'acheter, quelques jours avant l'attaque, une arme de poing et une arme longue.

En 2009, il se marie à sa première femme, dont il divorcera en 2011. Selon cette dernière, Sitora Yusufiy, Omar Seddique Mateen était musulman pratiquant. Il avait d'ailleurs accompli le pèlerinage de l'Oumra, en Arabie saoudite, en mars 2011 et en mars 2012. Un responsable américain a déclaré qu'Omar Mateen semblait s'être rendu aux Emirats arabes unis lors d'un des deux voyages. Les Saoudiens, a-t-il ajouté, n'ont pas fourni la preuve que Mateen ait eu des contacts avec des extrémistes connus lors de ses séjours dans le royaume. Lorsqu'il vivait à Fort Pierce, en Floride, rien ne semblait indiquer non plus qu'il ait été en contact avec des radicaux, a déclaré son ex-femme, Sitora Yusufiy.

"Au début, c'était quelqu'un de normal qui tenait à sa famille et adorait plaisanter. Il adorait s'amuser. Mais quelques mois après que nous nous sommes mariés, j'ai vu qu'il était instable, bipolaire et qu'il s'énervait sans raison", a témoigné dimanche son ex-femme lors d'une conférence de presse depuis Boulder dans le Colorado, où elle est désormais installée. "Il était instable mentalement, et malade mentalement", a-t-elle confié aux médias, évoquant aussi le fait que son ex-mari prenait des stéroïdes. "Il était évidemment dérangé, profondément, et traumatisé".

Évoquant un passé marqué par les violences conjugales, elle a finalement été exfiltrée de l'appartement conjugal. Sitora Yusufiy avait ensuite alerté la police. "Il se disputait souvent avec ses parents mais comme j'étais la seule personne dans sa vie, l'essentiel de sa violence était dirigé contre moi", a-t-elle ajouté. Elle n'a plus jamais revu l'homme à l'origine du massacre d'Orlando. "Ma famille m'a littéralement sauvée", a-t-elle conclu.

Homophobie viscérale

Omar Seddique Mateen a travaillé comme gardien dans un établissement pour délinquants juvéniles, ce qui lui avait permis d'obtenir un permis de port d'armes. Puisqu'elles ont été classées sans suite, les enquêtes du FBI ne l'ont pas empêché d'acheter d'autres armes légalement, a souligné la police fédérale. Sa famille, elle, lui reconnaît bien des travers mais jure que son acte n'était en rien lié à la religion. son ex-compagne ne l'avait, elle, jamais entendu soutenir le terrorisme.

Son père, lui, plaide pour une homophobie viscérale. "Nous étions dans le centre-ville de Miami [...] et il a vu deux hommes qui s'embrassaient devant les yeux de sa femme et son enfant, et il est devenu très énervé, a confié Mir Seddique à la chaîne NBC. Ils s'embrassaient et se touchaient et il a dit : ‘Regarde ça. Devant mon fils, ils font ça’", a-t-il ajouté, assurant que la fusillade de dimanche n'avait "rien à voir avec la religion".

Selon le Washington Post, le père du tueur est lui-même une personnalité politique afghane. Dans une émission baptisée "Durand Jirga Show" et diffusée sur la chaîne Payam-e-Afghan qui émet depuis la Californie, Mir Sediqque aurait tenu des propos, souvent décousus, saluant les actions des Taliban. Sur YouTube, une chaîne à son nom diffuse des dizaines de vidéos. Dans la plus récente, il déclare sa candidature à la présidence de l'Afghanistan.

 L'imam de la mosquée de Fort Pierce met en cause Internet

Sophie Przychodny, envoyée spéciale de France 24 à Orlando, a pu rencontrer l’imam de la mosquée de Fort Pierce fréquentée par Omar Seddique Mateen. Il décrit un fidèle pratiquant, calme et peu impliqué dans la vie de sa communauté religieuse.

"Il n'avait quasiment pas d'amis", affirme Syed Shafeeq Rahman, qui dirige le Centre islamique de Fort Pierce, à Reuters. "Il venait avec son jeune fils le soir pour prier et ensuite il repartait."

>> À lire sur France 24 : Après Orlando, consternation et peur du lendemain à la mosquée de Dallas

"L'imam dit n’avoir jamais remarqué chez cet homme une quelconque radicalisation", explique la journaliste de France 24. Selon l’imam, Omar Seddique Mateen "est encore venu vendredi dernier à la mosquée et a prié dans son coin, comme il le faisait régulièrement". "C’était un homme discret, évidemment pieux, qui ne se mélangeait pas aux autres membres de la communauté. L’imam met en cause Internet dans cette radicalisation", révèle l’envoyée spéciale de France 24.

"Le seul problème si on peut en soumettre un, c’est que le FBI a révélé qu’un Américain qui s’est fait sauter en Syrie il y a trois ans est lui aussi passé par cette même mosquée que celle du tireur d’Orlando", affirme notre journaliste. 

"L’imam met en cause Internet dans cette radicalisation"

Avec AFP

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