Accéder au contenu principal
EURO-2016

Benzema accuse Deschamps d'avoir "cédé à la pression d'une partie raciste de la France"

Dans un entretien au journal espagnol Marca, Karim Benzema estime que le sélectionneur des Bleus "a cédé à la pression d'une partie raciste de la France" en ne le retenant pas dans la liste des 23 Bleus qui vont disputer l'Euro-2016.

Karim Benzema a été déclaré non-sélectionnable en raison de sa mise en examen dans l'affaire du chantage à la "sextape".
Karim Benzema a été déclaré non-sélectionnable en raison de sa mise en examen dans l'affaire du chantage à la "sextape". AFP
Publicité

Voilà des propos qui devraient faire grand bruit à quelques jours du coup d’envoi de l’Euro-2016. Dans une interview au quotidien sportif espagnol Marca de ce mercredi 1er juin, Karim Benzema accuse le sélectionneur des Bleus, Didier Deschamps, d'avoir "cédé à la pression d'une partie raciste de la France" en ne le sélectionnant pas pour la compétition européenne.

L'attaquant international du Real Madrid, meilleur buteur en activité de l'équipe de France, déclaré non-sélectionnable en raison de sa mise en examen dans l'affaire du chantage à la "sextape", appuie son propos en rappelant les récents succès électoraux en France du Front national, qu'il qualifie de "parti extrémiste".

"J'ignore si c'est une décision seulement de Didier, parce que je m'entends bien avec lui, avec le président [de la Fédération française de football, Noël Le Graët, ndlr] et avec tout le monde", ajoute le récent vainqueur de la Ligue des champions avec le Real Madrid. "Ils m'ont déclaré non-sélectionnable, bien. Mais sur le plan sportif, je ne comprends pas pourquoi, et sur le plan judiciaire, je ne suis pas encore jugé et je suis présumé innocent. Il faudra attendre que la justice se prononce", ajoute-t-il en réaffirmant son envie de jouer sous le maillot bleu.

>> À voir dans notre Revue de presse internationale : "Le suicide médiatique de Benzema"

Les propos de Benzema n'ont pas tardé à faire réagir. Sur Twitter, Thierry Braillard, chargé des Sports au sein du gouvernement français, les a qualifiés d'"injustifiés" et d'"inacceptables". 

Sur Radio Classique et Paris Première, Jean-Marie Le Guen, secrétaire d'État aux Relations avec le Parlement, a appelé à "un peu de respect", à jouer "fair-play".

"Je trouve ça insupportable, a pour sa part déclaré sur RTL l'ancien Premier ministre François Fillon (LR), candidat à la primaire de la droite. D'abord parce que le sélectionneur est souverain dans ses choix. Ensuite, parce que le fait de ramener en permanence les problèmes du pays à des questions de race, de religion, d'ethnies et de communautés n'est pas un signe de bonne santé."

"C'est inacceptable, parce que la question de la discrimination, la question du racisme sont des sujets sérieux qui n'ont pas à être instrumentalisés dans un conflit personnel", a jugé sur France Info Nathalie Kosciusko-Morizet (LR), également candidate à la primaire.

"L'affaire s'est retournée contre moi"

Benzema, 28 ans, 81 sélections et 27 buts, n’avait pas été retenu par la fédération en raison de sa mise en examen, le 5 novembre 2015, pour "complicité de tentative de chantage" sur son coéquipier des Bleus Mathieu Valbuena et "participation à une association de malfaiteurs", des infractions passibles de cinq ans d'emprisonnement. Il est soupçonné d'avoir encouragé Valbuena à payer des maîtres chanteurs qui disaient détenir une vidéo intime du joueur de Lyon.

>> À lire sur France 24 : Pour Benzema, les affaires se suivent... et ne se ressemblent pas

"Dans cette histoire, la seule personne qui sait ce qui s'est passé, qui connaît la vérité, c'est Valbuena. Il a joué un rôle, il n'a pas dit la vérité. J'ai voulu l'aider, rien de plus et l'affaire s'est retournée contre moi", déclare Karim Benzema à Marca.

Les explications de notre correspondante à Madrid

La non-sélection parmi les 23 de Karim Benzema, ainsi que celle de Hatem Ben Arfa, ont suscité la polémique. Ben Arfa (29 ans, 15 sélections, 2 buts) figure dans la liste des 8 réservistes malgré une saison très aboutie avec Nice (17 buts en L1).

L'ex-international Éric Cantona a estimé dans une récente chronique au journal britannique The Guardian que Didier Deschamps avait écarté Benzema et Ben Arfa à cause de leurs "origines nord-africaines".

Dans une autre tribune, parue dans Le Journal du dimanche, Cantona ajoute que sans Benzema ni Ben Arfa, les Bleus ne représentent pas "la France telle qu'il l'aime". Des propos que Didier Deschamps, en pleine préparation avec l'équipe de France, s'est refusé à commenter.

Le président de la Fédération française de football (FFF), Noël Le Graët, a pour sa part jugé "stupides" les propos d'Eric Cantona contre Didier Deschamps et a dénoncé une "attaque minable". L'humoriste Jamel Debbouze a jugé dans le magazine France Football que Karim Benzema et Hatem Ben Arfa "pay[aient] la situation sociale" du pays et qu'avec leur absence les Bleus n'étaient pas représentatifs des banlieues.

Avec AFP
 

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

Partager :
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.