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Découvertes

Des scientifiques parviennent à développer des pattes de dinosaure sur un poulet

En "inversant" en laboratoire le processus d’évolution des oiseaux, une équipe de chercheurs de l’Université du Chili a réussi à redonner de sa superbe à notre volaille moderne.

Bloomberg, Getty
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En septembre 2014, des chercheurs de l’Université d’Edimbourg parvenaient à comprendre comment certains dinosaures avaient évolué, sur plusieurs dizaines de millions d’années, pour donner naissance aux oiseaux que nous connaissons aujourd’hui. En analysant la composition anatomique de 150 espèces disparues, et en se penchant plus particulièrement sur les liens entre les plus vieux oiseaux connus et leurs plus proches cousins dinosaures, l’équipe avait pu attribuer à nos oiseaux modernes un ancêtre de taille : le tyrannosaure.

Si le lien entre la poule et T-Rex n’a aujourd’hui rien d’évident, de récentes manipulations génétiques menées par une équipe de l’Université du Chili, à Santiago, prouvent pourtant le bien-fondé de cette lointaine filiation. "Quiconque a déjà mangé un poulet rôti peut témoigner de la présence d’un os long et fin dans la partie la plus basse de la cuisse", expliquent les chercheurs dans un communiqué de presse, faisant suite à la publication de leurs résultats dans la revue Evolution. "C’est en fait la fibula, l’un des deux os constituant la partie basse de la patte. Chez les dinosaures, ancêtres des oiseaux, cet os était en forme de tube et s’étendait jusqu’à la cheville." 

Ce dernier aurait en fait largement rétréci au fil de l’évolution, au point de ne plus être articulé avec la cheville. Mais en inhibant un certain gène au cours du développement de leur embryon de poulet, connu sous le nom d’"Indian Hedgegog", la fibula poursuivrait sa croissance pour rejoindre l’os de la cheville, comme c’est le cas chez le dinosaure. 

Dans un second temps, l’équipe a constaté que l’inhibition du gène permettant le développement de la fibula avait pour conséquence de réduire la taille d’un autre os de la patte, le tibia, d’ordinaire plus long que la fibula chez les oiseaux.

Il existe justement une espèce qui présente une fibula non-reliée à la cheville, mais dont la taille correspond encore à celle du tibia : celle des oiseaux à dents de la période du Crétacé précoce. De quoi mieux comprendre comme s’est effectuée la transition des dinosaures vers les oiseaux et l’inscrire plus précisément dans la frise chronologique.

Ce n’est pas la première fois qu’une équipe tente de "réattribuer" certaines caractéristiques de dinosaures à un poulet : l’année dernière, la même équipe de chercheurs était parvenue à récréer des orteils de poulets similaires à ceux de certains dinosaures, tandis qu'une seconde équipe de l’université de Yale avait réussi à transformer le bec d’un embryon de poulet en museau de Vélociraptor, en utilisant le même principe de blocage de développement de gènes.

Toutefois, si vous pensiez qu’il s’agissait là d’un premier pas vers un futur Jurassic Park (comprendre un futur parc d'attraction à l'image de celui du film de Spielberg), vous risqueriez d’être déçus : "Ces expériences n’ont qu’une seule vocation, vérifier ou écarter des hypothèses spécifiques", a rapporté Alexander O. Vargas, membre de l’équipe de recherche. Mais à l’heure où nous consommons près de 101 milliards de volailles par an dans le monde, d’après l’Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, mieux vaut peut-être que ces dernières ne retrouvent pas tout de suite leurs pattes de dinosaures. Ni leurs dents.

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