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BRÉSIL

Brésil : manifestations historiques contre la présidente Dilma Rousseff

Des manifestations historiques ont eu lieu dimanche au Brésil pour demander la démission de la présidente Dilma Rousseff. Dans la seule ville de Sao Paulo, quelque 1,4 million de Brésiliens ont battu le pavé.

Les Brésiliens sont dans la rue pour demander la démission de Dilma Rousseff, dimanche 13 mars 2016.
Les Brésiliens sont dans la rue pour demander la démission de Dilma Rousseff, dimanche 13 mars 2016. Nelson Almeida, AFP
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Ce sont des chiffres d'une ampleur historique. Plus de trois millions de personnes ont manifesté dimanche 13 mars dans tout le Brésil pour réclamer le départ de la présidente de gauche Dilma Rousseff, embourbée dans une crise politique majeure.

Dans la seule ville de Sao Paulo, la plus grande ville du pays, 1,4 million de personnes ont défilé aux cris de "Dilma dehors", selon un chiffre du secrétariat à la Sécurité publique qui a évalué le nombre de participants à 1,8 million dans l'État de la capitale économique.

Avant cette estimation, le nombre total de manifestants dans le reste du géant d'Amérique latine était estimé à 1,4 million, selon des données de la police, ville par ville, compilées par le site d'informations G1.

Et ce sans compter la grande manifestation de Rio de Janeiro, ville hôte des Jeux Olympiques en août prochain. Des centaines de milliers de Cariocas (au moins 700 000 selon les organisateurs) y ont défilé le long de la célèbre plage de Copacabana.

D'importantes manifestations ont également eu lieu dans la capitale Brasilia (100 000 participants, Curitiba (200 000), Recife (120 000), etc.

Scandale de corruption

Ce raz-de-marée est un très sérieux coup de semonce pour la présidente Dilma Rouseff, qui est sous la menace d'une procédure parlementaire et voit sa coalition voler en éclats.

Le Brésil est paralysé depuis plus d'un an par une crise politique majeure, envenimée par les révélations continues du méga-scandale de corruption autour du géant étatique pétrolier Petrobras, sur fond de profonde récession économique.

Le gouvernement du Parti des travailleurs (PT), au pouvoir depuis 2003, apparaît totalement paralysé. Il ne parvient pas à faire adopter devant un Parlement rebelle ses mesures d'austérité, alors que la 7e économie mondiale entre dans sa deuxième année de récession. Le PIB brésilien a chuté de 3,8 % en 2015, sur fond d'inflation de plus de 10 % et d'envolée des déficits publics.

Mouvements marqués à droite

Les manifestations étaient convoquées par des mouvements citoyens marqués à droite, à l'origine de trois actions de protestation similaires en 2015, dont la plus importante avait mobilisé jusqu'à 1,7 million de personnes en mars. Les partis de l'opposition s'étaient pour la première fois ralliés officiellement aux manifestations de dimanche.

Le chef de l'opposition Aecio Neves, rival malheureux de Dilma Rousseff au second tour de la présidentielle de 2014, a notamment participé à la marche de Sao Paulo.

Les manifestants ont aussi apporté en nombre leur soutien au juge Sergio Moro, chargé de l'enquête sur le dossier de corruption Petrobras, qui éclabousse jusqu'à l'ancien président Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010).

Lula dans le viseur de la justice

Icône de la gauche brésilienne, Lula a été mis en cause ces derniers jours par des procureurs de Sao Paulo qui réclament des poursuites contre lui pour "occultation de patrimoine" et son placement en détention dans un volet du scandale Petrobras.

L'opposition espère que la mobilisation monstre décidera les députés qui hésitent encore à voter contre la destitution de la présidente, visée depuis décembre par une procédure parlementaire. Celle-ci a été déclenchée par l'opposition qui accuse son gouvernement de maquillage de comptes publics en 2014, pour favoriser sa réélection.

Freinée par le Tribunal suprême fédéral (STF), cette procédure à l'issue incertaine devrait être réactivée dès que la haute juridiction aura fixé, mercredi, les règles précises de son déroulement.

Avec AFP

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