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CRISE MIGRATOIRE

France : heurts entre CRS et migrants lors du démantèlement d’une partie de la jungle de Calais

Le démantèlement d'une partie de la "jungle" de Calais a provoqué des heurts entre des membres des CRS et des migrants y vivant. La situation s'est tendue à la suite d'un départ de feu de cabanes dans le camp.

Des policiers éteignent un feu durant le démantèlement de la "jungle" à Calais, le 29 février 2016.
Des policiers éteignent un feu durant le démantèlement de la "jungle" à Calais, le 29 février 2016. Philippe Huguen, AFP
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C'est dans un climat tendu que s'est déroulé lundi 29 février le démantèlement d'une partie de la "jungle" de Calais. Des heurts ont éclaté entre des membres des forces de sécurité et des migrants installée dans les campements.

Après une matinée plutôt calme lors de laquelle une vingtaine de salariés d'une entreprise de travaux publics se sont activés dans la partie sud du bidonville, la situation s'est tendue en début d'après-midi à la suite d'un départ de feu de cabanes.

Des projectiles ont alors été lancés sur les CRS par des migrants et des militants de l'association No border. Les CRS ont riposté en faisant usage de gaz lacrymogène, face à environ 150 à 200 personnes.

Une vingtaine de cabanes au total ont été incendiées par des migrants et des militants No border, nécessitant l'intervention des pompiers. En fin de journée, des heurts sporadiques opposaient encore migrants et CRS, qui ripostaient de nouveau par gaz lacrymogène aux jets de projectiles. Selon la préfecture, trois No border et un migrant mineur ont été interpellés, et cinq CRS légèrement blessés lors de ces affrontements.

>> À (re)voir sur France 24 : "La boue au ventre. Immersion dans le camp de migrants de Grande-Synthe"

Des associations historiques, comme l'Auberge des migrants, ont vivement critiqué l'opération des forces de l'ordre. "Les policiers sont arrivés le matin et ont demandé aux migrants encore présents de partir et, dans la foulée, ils ont tout démoli. La façon dont c'est fait est violente, dégradante et contraire aux engagements de l'État", dénonce l'un de ses représentants, François Guennoc.

"Le démantèlement avait été annoncé comme pacifié, ciblant les tentes vides et les abris inoccupés", a également commenté Olivier Marteau, responsable du "projet Calais" pour MSF. "Il a en réalité ciblé tous les logements de la zone 9, densément occupée et habitée, et inévitablement dégénéré en violences, dans un camp où vivent des familles et des enfants".

De son côté, la préfète du Pas-de-Calais, Fabienne Buccio, a justifié dans un communiqué l'importance du dispositif policier par "la présence de nombreux activistes extrémistes qui ont intimidé les migrants pour qu'ils n'acceptent pas les propositions d'hébergement", et qui auraient empêché plusieurs migrants de monter dans un bus à destination d'un centre d'accueil.

"Démantèlement sans brutalité"

Le 25 février, le gouvernement, qui veut démanteler le plus grand bidonville de France où survivent entre 3 700 et 7 000 migrants – selon les sources – dans l’espoir de passer au Royaume-Uni, avait obtenu gain de cause auprès de la justice administrative pour une évacuation de la zone sud du camp. Une décision contestée par des migrants et des associations, mais les autorités avaient immédiatement assuré qu'elles n'entendaient pas recourir à la force.

Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, avait également promis, la même semaine, que le démantèlement de la partie sud de la "jungle" se ferait progressivement, sans "brutalité". Manuel Valls avait pour sa part assuré que l’évacuation prendrait "le temps nécessaire" pour apporter une "réponse humanitaire" aux migrants en quête d’un passage vers le Royaume-Uni.

Accueillir les migrants dans des centres

Il y a un mois, les autorités avaient contraint quelque 700 migrants à abandonner une large bande longeant la rocade menant au port, empruntée notamment par les poids lourds se rendant au Royaume-Uni, pour les déplacer dans une autre zone du camp.

Cette fois, il s'agit de faire partir la population concernée vers les Centres d'accueil et d'orientation (CAO), dont le nombre n'a cessé d'augmenter. Il en existe désormais 102, accueillant près de 2 700 migrants. Il reste d'autre part 300 places dans le Centre d'accueil provisoire de Calais, constitué de conteneurs-dortoirs chauffés.

À l'approche de ce démantèlement, la Belgique avait décidé il y a une semaine de rétablir des contrôles à sa frontière pour empêcher un éventuel afflux de migrants. Les autorités du pays ont annoncé avoir refoulé 619 personnes depuis la mise en place de ce dispositif.

Avec AFP et Reuters

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