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ÉTATS-UNIS

Trump vs pape François : le candidat républicain veut abattre un mur... celui du Vatican

Donald Trump a jugé "honteux" les propos du pape qui a déclaré jeudi qu'"une personne qui veut construire des murs n'est pas chrétienne". Sur les réseaux sociaux, les supporters du candidat républicain s'en sont pris au mur du Vatican.

Le pape François a attaqué le candidat à la primaire républicaine Donald Trump, le 19 février 2016, sur ses positions anti-immigrés.
Le pape François a attaqué le candidat à la primaire républicaine Donald Trump, le 19 février 2016, sur ses positions anti-immigrés. AFP
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En déclarant dans l’avion qui le ramenait du Mexique qu'"une personne qui veut construire des murs et non des ponts n'est pas chrétienne", le pape a déclenché jeudi un tempête dans le QG de Donald Trump. Le candidat, qui avait annoncé en juin qu'il ferait construire un mur entre le Mexique et les États-Unis s’il est élu président, a aussitôt décoché sa flèche.

"Qu'un leader religieux mette en doute la foi d'une personne est honteux", a répondu Donald Trump dans un communiqué qu'il a lu ensuite dans un meeting. "Je suis fier d’être chrétien et, en tant que président, je ne permettrai pas que la chrétienté soit constamment attaquée et affaiblie", a-t-il ajouté.

Faire tomber le mur du Vatican

Les supporters du milliardaire se sont, quant à eux, déchaînés sur les réseaux sociaux. Le directeur de campagne de Trump en charge des réseaux sociaux, Dan Scavino, a botté en touche, répliquant au pape sur Twitter : "Incroyables commentaires du pape – surtout quand on sait que le Vatican est à 100 % entouré par des murs massifs".

La réplique cinglante a été reprise et déclinée à l’infini sur Twitter, où des photos des enceintes du Vatican se sont multipliées sur les fils des supporters de Donald Trump. Le compte des "Évangéliques pour Trump" a notamment publié : "Quiconque veut une frontière n'est chrétien ? Pourquoi ne pas tomber le mur du Vatican alors ?"

Trump souffle le chaud et le froid

Très critique du pape François, le favori de la primaire républicaine avait déjà déclaré la semaine dernière sur la chaîne Fox Business que "le pape est quelqu'un de très politique". "Je pense qu'il ne comprend pas les problèmes de notre pays. Je ne suis pas sûr qu'il mesure le danger que représente cette frontière ouverte avec le Mexique", avait ajouté le magnat de l'immobilier.

Mais Trump a fini par calmer le jeu jeudi soir, affirmant sur CNN que le pape était "un type formidable". "Je n'aime pas me battre avec le pape", a-t-il dit, assurant que les propos du souverain pontife avaient été mal interprétés, et que François ignorait la réalité des trafics à la frontière entre États-Unis et Mexique. "J'ai beaucoup de respect pour le pape", a-t-il insisté. "J'aime sa personnalité, j'aime ce qu'il représente et j'ai un grand respect pour la fonction".

Donald Trump est familier de ce type de retournements à 180 degrés. Depuis le début de la campagne, il répond systématiquement aux attaques pour prouver sa poigne mais n'a aucun scrupule à relativiser ensuite une déclaration explosive afin d’assurer ses arrières.

Calcul politique

Trump sait que le vote des chrétiens - catholiques et protestants - pèse lourd aux États-Unis, et s'étend des ultra-conservateurs, membres du Tea Party, aux progressistes. L'Église catholique américaine est elle-même divisée.

Si bon nombre d'évêques sont hostiles à l'attitude du pape François sur les questions de société, les ONG catholiques sont, en revanche, en première ligne pour la défense des droits des immigrés - qui constituent une bonne partie des catholiques aux Etats-Unis, mais pas de l’électorat républicain. Aux États-Unis, la popularité du pape est plus forte à gauche qu'à droite : 67 % des conservateurs en ont une opinion favorable, contre 80 % des Américains de gauche, selon l'institut Pew en janvier.

Aussi, quand Donald Trump riposte au pape François, ce n'est pas forcément un mauvais calcul politique : en Caroline du Sud, où la primaire républicaine se tient samedi, les deux tiers des habitants sont protestants et ces derniers sont le bloc électoral le plus important à la primaire républicaine : 65 % des votants en 2012, selon les sondages de sortie des urnes.

Avec AFP

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