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Découvertes

Les nouveaux combats des “Indestructibles 2” sont plus que jamais d’actualité, entre charge mentale et dérive des nouvelles technologies

14 ans après sa première apparition sur nos écrans, la famille Parr est de retour le 4 juillet, dans une nouvelle aventure au moins aussi captivante que la précédente.

Elastigirl et Mr Indestructible.
Elastigirl et Mr Indestructible. The Walt Disney Company France
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*** ATTENTION SPOILERS ***

On ne l’attendait plus, et pourtant : plus d’une décennie plus tard, le dessin animé "Les Indestructibles" a enfin une suite. Aux manettes, c’est l’indétrônable Brad Bird (déjà responsable du premier volet) qui redonne vie à la famille Parr. Si les spectateurs de 2004 sont pour la plupart devenus adultes, ce nouvel opus s’est lui aussi enrichi en maturité bien qu’il reprenne exactement là où tout s’est arrêté. Et en 2018, les nouveaux combats des “Indestructibles 2” collent parfaitement à l’actualité.

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Les femmes au pouvoir

En 2004, la famille Parr collait au modèle patriarcal classique : un père qui travaille (Robert, alias Bob ou Mr Indestructible), et une mère au foyer (Hélène alias Elastigirl) qui s’occupe des enfants. Désormais, c’est tout l’inverse : Hélène, recrutée par un riche particulier (Winston Deavor) pour redorer l’image des super-héros, part en mission pendant que Bob s’occupe des enfants. Elle prend ainsi la place d’héroïne, et occupe une majeure partie de l’intrigue et des scènes d’action. Enfin.

Côté méchants, c’est ici aussi une femme qui remplace le trop classique "mâle alpha aux envies de chaos". Evelyn Deavor, sœur de Winston, veut faire capoter le plan de son frère qu’elle juge beaucoup trop naïf face aux super-héros. Cette pro des nouvelles technologies tente de les éradiquer à sa façon, ce qui donne lieu à des face-à-face décisifs 100 % féminins. Une dynamique qui suit celle de Marvel ou DC Comics, qui valorisent de plus en plus l’apparition des super-héroïnes à l’écran. Du récent "Wonder Woman" avec Gal Gadot en cheffe de file, à "Black Panther", le girl power se fraye une place dans des productions souvent très axées vers le masculin. 

Des super-héros du quotidien

Dans "Les Indestructibles 2", les rôles se sont donc inversés par rapport au premier film. Bob prend en charge la vie de famille, tandis qu’Hélène part en mission. Une activité prise au début à la légère par le père, qui n’hésite pas à ironiser avec un "Je vais m’en sortir" face aux inquiétudes de sa femme. Mais qui déchantera rapidement quand il constatera l’ampleur des choses à gérer : une ado en plein chagrin d’amour, un petit garçon qui peine à faire ses devoirs et un bébé agité, le tout saupoudré de supers pouvoirs.

Résultat : il ne dort plus, devient une sorte de zombie à tel point que ses propres enfants appellent un ami (Frozone) pour lui venir en aide. Une mise en lumière de la difficulté d’être parent au foyer, et même du syndrome de "charge mentale", qui impose aux femmes de porter souvent un fardeau plus lourd que leurs conjoints au quotidien. Organisation de la vie de famille, courses, ménage… En bref, une liste permanente de choses à penser pour ces super-héroïnes du quotidien. Et malgré sa force surhumaine, Bob ne fait pas le poids en chef de famille. Contrairement à Hélène.

Les Indestructibles entrent en politique

Alors que dans l’épisode précédent, le vilain (Syndrome) utilisait toute une palette de gadgets purement fictionnels pour atteindre les supers-héros, le méchant de cet opus se sert d’écrans et même d’une sorte de casque fortement inspiré de ceux proposant la réalité virtuelle pour hypnotiser ses victimes. Aussi, il ne se prive pas de faire un monologue sur l’abrutissement de la société par les écrans et sur la passivité des humains face à ces derniers. Une critique inédite, dont le message est clair et précis sans pour autant être moralisateur.

Aussi, l’intervention de politiques et chefs d’Etats - réunis sur un bateau pour la signature d’un traité de paix entre supers et reste du monde - ancre le dessin animé dans une actualité et s’éloigne des huis clos de l’ancien film, où la majorité de l’intrigue se déroulait sur une île imaginaire. A la façon d’un sommet tout aussi mouvementé que le récent G7 d’Ottawa, les questions sont abordées face à des présidents de tous pays. Exit l’éternel tête à tête entre personnages fictionnels, et place à un monde qui existe au-delà de l’écran de cinéma.

Même si "Les Indestructibles 2" reste fidèle à ce qui faisait son succès dans les années 2000 – avec notamment le retour de la cultissime Edna, mais aussi de la femme de Frozone -, ce nouveau volet est davantage ancré dans le présent ce qui lui offre un fort atout séduction pour les adultes. L’humour est intact, les images de qualité, mais les messages (subliminaux ou non) sont plus travaillés, et donc plus significatifs.

Une suite qui rappelle celle de "Monstres et Cie" en 2013, qui relatait les aventures de Bob et Sully à l’université et non dans un monde inventé de toutes pièces. En bref, un dessin animé signé Pixar qui satisfera la (longue) attente des fans de première heure, et la curiosité des autres.

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