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Découvertes

J'ai 28 ans, je viens de voir mon premier "Star Wars" et je l'assume

Il est temps que je vous l’avoue. À 28 ans, je n’avais encore jamais vu aucun des films de la saga "Star Wars". Jusqu’à la sortie de "Star Wars : Les Derniers Jedi" ce mercredi 13 décembre 2017.

The Walt Disney Company France
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J’entends déjà les loups hurler : "Comment est-ce possible à 30 ans ou presque d’être passé à côté du plus grand chef-d’œuvre de science-fiction de l’histoire du cinéma ?" Eh bien je vous le dis, c’est tout à fait possible.

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Petite, après avoir été traumatisée par quelques épisodes de "X Files" sans rien dire pour "faire la grande" devant mon frère et ma sœur pendant la Trilogie du samedi soir, j’ai vite compris que toutes les histoires surnaturelles avec des créatures étranges n’étaient pas pour moi. À 7 ans, je regardais plutôt "Mr Bean" le dimanche soir ou des vieilles VHS de "Laurel et Hardy". À 10 ans, quand sortait l’épisode I "La Menace Fantôme", j’étais bien plus accaparée par la saison finale de "Hartley, cœurs à vif". Et ainsi de suite pendant toute mon adolescence. En fait j’ai précautionneusement évité tout contact avec des extraterrestres, sauf quand ils étaient drôles comme dans "Mars Attack" ou "Men in Black".

Qui peut juger ce qui compte et ce qui ne compte pas dans la culture ?

Convaincue que cette saga n’était pas pour moi, j’ai tranquillement vu passer les sorties des films de 2005, 2008, 2015 et 2016 sans trop me sentir concernée. Et sans me sentir mal à l’aise non plus dans mon métier de journaliste dans le domaine de la culture. Je n’ai jamais caché n’avoir pas vu Luke Skywalker manier le sabre laser, ou menti sur ma méconnaissance de cet univers. Je n’ai jamais prétexté une fausse excuse pour ne pas aller à une projection. De toute façon, il y a toujours eu largement plus impatient et connaisseur que moi pour s’en charger. Je n’ai jamais vécu comme un défaut ou un manquement mon (non) rapport à "Star Wars". Et je ne pense toujours pas que cela en est un. La culture est suffisamment vaste pour que chacun ait le droit d’y choisir ses intérêts – quand bien même certains pensent pouvoir définir ce qui compte et ne compte pas. Dans le bureau dans lequel je travaille, un collègue de 25 ans n’avait jamais entendu parler des Backstreet Boys jusqu’à la semaine dernière et une autre de 29 ans n’a jamais lu un seul des livres de la saga "Harry Potter". Des pans entiers de ma culture à moi, mais pas de la leur. Et ainsi se construisent les identités de chacun.

Et puis il y a quelques semaines, je me suis dit que puisque j’aime donner mon avis sur tout, il serait peut-être temps d’avoir quelque chose à dire lorsque la discussion s’oriente vers "Star Wars". Mercredi après-midi, je me suis donc rendue à une projection de l’épisode VIII "Les Derniers Jedi" avec un peu d’appréhension à l’idée de passer 2 h 40 devant un film dans lequel, a priori, rien ne m’attire. Qu’on se le dise, je n’ai pas non plus vécu mes 28 dernières années dans une bulle : je connaissais grossièrement la trame de l’histoire et les personnages principaux. Alors après un rapide briefing de ma collègue Marine sur l’arbre généalogique de Kylo Ren dans la file d’attente du ciné, je pensais savoir à quoi m’attendre. Mais j’ai été surprise.

Pourquoi personne ne m'avait parlé du kitsch et du second degré ?

Après les premières minutes du film, j’ai presque cru qu’on me faisait une blague. Ou qu’il s’agissait d’un genre de sketch dans le film. C’est quoi ces décors de navettes spatiales sur fond vert ? Ces costumes sortis des rayons d’un magasin Viva Fiesta façon "Star Trek" ? Et puis en fait, j’ai fini par m’habituer à cette ambiance ultra-kitsch. Même à l’apprécier. Je m’attendais à un blockbuster sans relief, bourré d’effets spéciaux. Je me suis retrouvée devant un film avec du caractère et un vrai parti pris osé malgré le rouleau compresseur Disney. Les poils de Chewbacca n’ont rien de réaliste quand "La Planète des singes" dessine en post-production des animaux plus vrais que nature, et l’apparition de Yoda en hologramme semble sortie d’un film des années 1970. Mais c’est précisemment ce côté suranné qui donne du cachet au long-métrage. À tel point que je suis presque prête à pardonner la scène de l’évanouissement de Rose, proche du niveau de la mort de Marion Cotillard dans "The Dark Knight Rises".

Un univers suffisamment riche pour susciter 40 ans de fascination

Autre aspect auquel je ne m’attendais pas : "Star Wars" est un film drôle. Et jamais on ne me l’avait présenté comme cela. Il parait que tous les précédents films n’ont pas été dans cette veine-là, mais cet épisode VIII est plein de second degré (vous avez vu le plan du fer à repasser ?), de dialogues et de vannes bien ciselés ou encore de personnages muets, à l’image des Gardiennes qui réussissent le difficile exercice de déclencher des rires avec une simple moue ou une onomatopée façon Charlie Chaplin.

Au final, si je n’ai pas été particulièrement touchée par la trame narrative qui met en opposition les différents protagonistes de cette fameuse Guerre des étoiles, j’ai compris à quel point l’univers "Star Wars" est riche et peut susciter de la fascination depuis maintenant quarante ans. J’entrevois l’intérêt de se lever à l’aube pour découvrir, avec d’autres fans, la suite des aventures de héros qui ont bercé les adolescences de millions de personnes, et celui de retourner plusieurs fois au cinéma, ne serait-ce que pour apercevoir toutes les créatures qui gravitent au deuxième ou au troisième plan comme dans les BD de Christin et Mezières.

Clairement, "Les Derniers Jedi" n’a pas fait de moi une "Star Wars" addict mais force est de concéder que cet univers mérite qu’on y consacre au moins 2 h 40 de sa vie.

Quelque chose à ajouter ? Dites-le en commentaire.

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