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CINÉMA

"Harvey est aussi mon monstre" : Salma Hayek se confie sur Weinstein

Comme beaucoup d'autres actrices depuis deux mois, Salma Hayek affirme avoir été harcelée, humiliée et menacée par le producteur Harvey Weinstein lors du tournage de "Frida" en 2002.

Salma Hayek a rencontré Harvey Weinstein lors de la production du film "Frida" en 2002.
Salma Hayek a rencontré Harvey Weinstein lors de la production du film "Frida" en 2002. Matt Winklemeyer, AFP
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"Harvey est aussi mon monstre." Tel est le titre qu'a choisi l’actrice hollywoodienne Salma Hayek pour sa tribune publiée mercredi 13 décembre dans le "New York Times", où elle évoque sa relation avec Harvey Weinstein.

Dans son texte, la comédienne mexicano-libano-américaine de 51 ans affirme avoir été harcelée, humiliée et menacée à de nombreuses reprises par le producteur américain. Ce dernier lui aurait notamment demandé, en différentes occasions, de prendre une douche avec lui, de le laisser avoir un contact sexuel avec elle ou de se mettre nue devant lui avec une autre femme. Comme beaucoup d'autres depuis deux mois, elle décrit un Harvey Weinstein mélangeant douceur et agressivité, manipulateur en diable, à qui elle a toujours refusé de céder, assure-t-elle.

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"Toutes les allégations sexuelles décrites par Salma ne sont pas exactes et d'autres qui ont été témoins de ces événements ont un souvenir différent de qui s'est passé", a réagi, mercredi, une porte-parole du producteur dans un message transmis à l'AFP.

Chantage

L'essentiel du récit de Salma Hayek se concentre sur la production du film "Frida", projet très cher à la comédienne, grande admiratrice de la peintre mexicaine Frida Kahlo. Le studio Miramax, fondé et dirigé par Harvey Weinstein et son frère Bob, avait décidé de produire le film (sorti en 2002), dont Salma Hayek était également co-productrice et détentrice des droits du script.

Conscient qu'elle ne céderait jamais à ses avances, même pour faire son film, Harvey Weinstein lui aurait dit qu'il avait choisi une autre actrice qu'elle pour incarner le rôle principal. Elle dit avoir alors saisi des avocats pour plaider la mauvaise foi et récupérer le contrôle de la production. Elle n'y est pas parvenue mais a finalement conservé le premier rôle.

"Même si Jennifer Lopez était intéressée par le rôle de Frida et était une plus grande star à l'époque, M. Weinstein est allé outre l'avis d'autres investisseurs et a soutenu Salma pour le premier rôle", a affirmé la porte-parole du producteur en disgrâce.

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Une fois le tournage entamé, elle raconte qu'Harvey Weinstein serait intervenu à plusieurs reprises pour critiquer la direction du projet ou Salma Hayek elle-même. "Il m'a dit que la seule chose que j'avais pour moi, c'était mon sex-appeal, et qu'il était absent du film", explique-t-elle dans le témoignage, affirmant que le magnat hollywoodien lui aurait notamment demandé de gommer certains aspects du personnage, ses épais sourcils ou sa claudication.

"Comme dans la plupart des projets collaboratifs, il y a eu des frictions créatives sur ‘Frida’, mais cela a permis d'amener le projet à la perfection", a répliqué la porte-parole d'Harvey Weinstein. Le producteur aurait également posé une condition sine qua non pour achever le film : que Salma Hayek tourne une scène de sexe avec une autre actrice, lors de laquelle les deux femmes étaient nues, raconte-t-elle.

Pression

Se rendant compte que le projet n'aboutirait pas sans cela, elle dit avoir finalement accepté mais avoir été physiquement malade durant le tournage de la scène. Harvey Weinstein "ne se souvient pas d'avoir mis la pression sur Salma" pour qu'elle tourne cette scène "et n'était pas là au moment du tournage", a assuré la porte-parole de l'ancien magnat d'Hollywood.

Une centaine de femmes ont accusé Harvey Weinstein de harcèlement, d'agression sexuelle ou de viol depuis les révélations du New York Times, début octobre. Trois enquêtes sont en cours à Londres, New York et Los Angeles.

Avec AFP

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